Mort de Jean-Jacques Beineix, qui réchauffa les années 80 avec 37°2 le matin

Le réalisateur Jean-Jacques Beineix est décédé à l'âge de 75 ans, après une carrière courte qui a marqué les années 1980 et un film culte 37,2° le matin qui a révélé Béatrice Dalle.

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Le réalisateur Jean-Jacques Beineix au Festival du film de Busan, en République de Corée, en octobre 2009.
Photo : AFP/VNA/CVN

Le réalisateur est décédé jeudi 13 janvier à son domicile parisien, ont indiqué son frère Jean-Claude, ainsi que sa femme et sa fille. Il est mort des suites d'une longue maladie.

Pour certains, Beineix restera le réalisateur de Diva (1981), César de la meilleure première oeuvre l'an suivant, puis de La lune dans le caniveau (1983), qui l'ont fait connaître. Lui se rappelait surtout avoir été insulté à Cannes pour ce dernier film.

Mais la plupart retiendront 37,2° le matin (1986), vu par 3,6 millions de spectateurs et qui a depuis accédé au statut de film culte. Il sera rediffusé samedi 22 janvier en première partie de soirée sur Arte, en hommage.

Histoire de passion torride et destructrice entre deux écorchés vifs rattrapés par la folie, Betty et Zorg, interprétés par Béatrice Dalle, alors inconnue, et Jean-Hugues Anglade, le film est une adaptation du roman du même titre de Philippe Djian. Nommé à neuf reprises aux César, 37°2 le matin fut nommé à l’Oscar du meilleur film étranger.

Zorg et Betty sont orphelins, a réagi sur Instagram Béatrice Dalle, se souvenant du tournage comme l'une "des plus belles pages de ma vie". "Je t'aime", a-t-elle encore écrit à l'intention du réalisateur décédé.

L'actrice Romane Bohringer, dont le père Richard avait obtenu l'un de ses premiers rôles de cinéma dans Diva, a elle aussi voulu dire "merci" au réalisateur : "Ce film a de fait changé nos vies et marqué mon enfance. J’en garde un souvenir ébloui".

Beineix avait "un cran, un style, une méthode, la grandiose assurance des entêtés", a salué l'ancien président du Festival de Cannes, Gilles Jacob.

"Fossé avec le cinéma"

Gaumont et l'Académie des César lui ont rendu hommage sur Twitter. "Il était le cinéaste de toute une génération et avait abdiqué devant le fossé qu’il considérait s’être creusé entre lui et le cinéma. Nous lui devons pourtant de très grands films", a réagi la Sacd (Société des auteurs et compositeurs dramatiques) sur les réseaux sociaux.

Né à Paris dans le quartier des Batignolles, Jean-Jacques Beineix entame des études de médecine avant de préparer la prestigieuse école de cinéma Idhec (aujourd'hui Femis) qu'il rate de peu.

Ses premiers projets l’amènent à la publicité. Il réalisera notamment le spot de lutte contre le sida multi-diffusé Il ne passera pas par moi. Après plusieurs projets, il décide de quitter le milieu.

"C'est bien de mettre son talent au service de causes" et la publicité, "ce n'était pas des causes", expliquera-t-il. Son esthétique restera très marquée par la publicité, ce que lui reprocheront ses détracteurs.

Après 37°2 le matin suivront plusieurs films, tous des échecs, dont Roselyne et les lions et IP5 - L’île aux pachydermes, le dernier d'Yves Montand, mort juste à la fin du tournage.

En 2001, après neuf ans d'absence, il revient avec Mortel Transfert, un échec critique et commercial complet. Il déclare, d'ailleurs, que ce film l'endette fortement. Ce sera le dernier de ses six longs-métrages, suivi de documentaires pour la télévision (Les enfants de Roumanie, Place Clichy sans complexes...), sous la bannière de sa société de production, Cargos Films.

Signe de l'éclectisme de Jean-Jacques Beineix, la réalisatrice et ancienne actrice X, devenue militante féministe, Ovidie, s'est dite très "attristée" par la mort de celui qui l'avait "mise sur les rails" en produisant son premier documentaire, avant qu'ils ne se brouillent.


AFP/VNA/CVN

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