Mobilisation générale pour sauver les plans d’eau de Hanoi

La nature a donné à Hanoi de nombreux lacs et étangs qui contribuent à réguler les eaux de pluie. Cependant, ils sont de plus en plus menacés par la pollution mais aussi par l’urbanisation galopante.

Les habitants du quartier de Van Chuong, arrondissement de Dông Da, constatent depuis plusieurs années la disparition lente mais inéluctable du lac Linh Quang. Des petits commerçants, des marchés ambulants ou encore des parkings le grignotent, inexorablement. «Nous ne pouvons plus nous promener autour du lac. De plus, ses eaux sont gravement polluées», se plaint Mme Lê Mai, une habitante de l’arrondissement de Dông Da.

Des jeunes se mobilisent pour le ramassage des ordures et le curage des canaux dans l’arrondissement de Hà Dông, Hanoi. Photo : Dinh Trân/VNA/CVN 

Situé dans le village de Ngoc Hà, le lac Huu Tiêp est une des symboles de la victoire du «Diên Biên Phu aérien» (victoire historique en décembre 1972 contre les bombardiers américains attaquant Hanoi, ndlr) avec sa carcasse de B-52 abattu par la DCA nord-vietnamienne. Malheureusement, les restes de l’avion américain sont menacés par une colonisation végétale dynamique liée à l’eutrophisation des eaux (asphyxie due à un apport exagéré de substances nutritives). Chaque matin, les vendeurs ambulants y jettent une grande quantité d’ordures de toutes sortes.

Selon le Centre d’études de l’environnement et de la communauté, parmi les 120 lacs, étangs et marais des six arrondissements intra-muros de Hanoi, 71% souffrent d’une grave pollution.

Des initiatives originales

Face à cette situation, le Service des ressources naturelles et de l’environnement de Hanoi a décidé de traiter la pollution de 12 plans d’eau par différentes technologies, et ce à titre expérimental, avec le concours des habitants.

Le projet le plus original est l’installation de «steppers écologiques» (le stepper est un appareil de musculation qui simule une montée d’escaliers, ndlr) sur la rive du lac Ngoc Khanh (arrondissement de Ba Dinh). Le principe est simple : les habitants se muscle sur le stepper qui est relié à un système de filtration de l’eau. Tous les matins, ils sont nombreux à faire la queue pour utiliser ces deux engins écologiques, bons pour la santé et l’environnement.

Nguyên Thu Huong, domiciliée rue Nguyên Công Hoan, confie que depuis l’installation de ces steppers, elle fait de la gymnastique plus régulièrement. Et depuis, ses rhumatismes la laissent tranquille.

Selon Ta Ngoc Son, ce projet d’installation de quatre steppers au bord des lacs Thanh Nhàn (arrondissement de Hai Bà Trung) et Ngoc Khanh est financé par le Fonds de protection de l’environnement. Il est prévu d’en installer d’autres au bord de trois ou quatre plans d’eau intra-muros. «Sensibiliser les habitants à la protection de l’environnement est indispensable», considère Dao Thi Anh Diêp, directrice adjointe du Service de protection de l’environnement de Hanoi. Cela devra aussi s’accompagner d’une amélioration du réseau d’assainissement et de traitement des eaux usées.

Huong Linh/CVN

 

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