Migrations: les médias font-ils bien leur travail?

Une table ronde sur le thème "Les langages des médias sur les migrations: regards croisés" a eu lieu le 10 octobre dans le cadre des 47es Assises de la presse francophone, tenues du 9 au 12 octobre à Tsaghkadzor, en Arménie.

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Table ronde sur "Les langages des médias sur les migrations: regards croisés", le 10 octobre à Tsaghkadzor, en Arménie.

"Le thème qui nous est soumis est +Le langage des médias sur les migrations, regards croisés+, mais mon premier regard, c’est que nous sommes tous des migrants, mais des migrants sédentarisés, reconnus par un État au moins (parce qu’il y a des double ou triple nationalités pendant que certains en cherchent). On a un statut de citoyen d’État. Si nous sommes tous des migrants, pourquoi parlons-nous de migrants? Ne sommes-nous pas en train de parler de nous, de tout le monde?", a partagé Samuel Elijah, directeur de la radio Atlantic FM Bénin.

"Alors, pour trouver une petite porte de sortie, je voudrais dire que nous parlons de migrants récents et qui ne bénéficient pas forcément de l’hospitalité de la terre d’accueil. Et pourtant, la terre est une et indivisible!", a-t-il ajouté.

Selon lui, en 40 ans (1975-2015), le nombre de migrants dans le monde a triplé, passant de 84 millions en 1975 à 250 millions en 2015. Ces mutations conduisent à s’interroger sur le silence et les positions ambiguës des dirigeants africains.

Alors que de nombreux médias abordent la question des réfugiés d’un point de vue humanitaire et rapportent l’histoire de ces hommes, femmes et enfants qui fuient leur pays, peu de journalistes sont formés pour couvrir ce sujet, ce qui n’est pas sans conséquences. Dans ce contexte, les reporters non formés ont du mal à faire la différence entre les termes "migrants", "chercheurs d’asile", "réfugiés" ou "invités".

Une autre conséquence qui en découle est que les médias donnent souvent une image réductrice des réfugiés, qui sont considérés soit comme une menace (surtout les hommes), soit comme un groupe de victimes.

Que faut-il faire?

On n’a pas besoin d’avoir des compatriotes candidats à un déplacement avant de s’y intéresser: c’est un phénomène transcontinental. C’est pourquoi, d’après lui, "la formation est indispensable, aussi bien pour les journalistes que pour les rédacteurs en chef et cela, non seulement sur les questions déontologiques mais aussi pour lutter contre l’intolérance dans la rhétorique politique et replacer les événements dans leur contexte".

Le traitement médiatique de la question des migrations doit se faire de manière "professionnelle" et "humaine".

Enfin, le directeur de la radio Atlantic FM Benin a terminé son intervention par une citation du directeur du Réseau du journalisme éthique, Aidan White (Royaume-Uni), selon laquelle "la migration fait partie de la condition humaine, nos nations se sont construites sur la migration, d’où la nécessité de remettre en contexte et de s’intéresser de plus près aux raisons".

"Donc, les dirigeants concernés, au lieu de manipuler les médias, devraient plutôt prendre conscience des situations dont ils sont parfois responsables ou cofondateurs", a-t-il conclu.

À cette occasion, de nombreuses questions liées aux langages des médias sur les migrations ont été discutées.

Texte et photo: Dang Huê/CVN

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