Menace terroriste : les effectifs militaires et le budget de la Défense revus à la hausse

Face à la menace terroriste, l'armée va voir son budget revu à la hausse et 7.000 militaires seront désormais affectés en permanence à la sécurité nationale, "un effort considérable" dans un contexte financier difficile, selon François Hollande.

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"La France fait face à de lourdes menaces aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur de notre territoire", a résumé mercredi 29 avril le chef de l'État après un Conseil de défense qui visait à tirer les leçons des attentats des 7, 8 et 9 janvier (17 morts).

L'opération Sentinelle de patrouilles militaires engagée depuis le début de l'année avec 10.000 hommes sera "pérennisée" avec "7.000 militaires" affectés à cette mission "de manière durable", a-t-il dit.

Le président François Hollande présente la nouvelle loi de programmation militaire, le 29 avril à l'

Le budget de la Défense (31,4 milliards d'euros en 2015) de la France va bénéficier de "3,8 milliards (d'euros) supplémentaires" entre 2016 et 2019. "C'est un effort important, c'est même un effort considérable", a estimé le président.

Selon Bercy, ils se répartiront en 600 millions en 2016, 700 millions en 2017 - année de la prochaine élection présidentielle -, 1 milliard en 2018 et 1,5 milliard en 2019.

Dans l'opposition, plusieurs parlementaires UMP ont déploré la faiblesse de l'effort. "De la poudre aux yeux" et ces décisions "ne renforcent en rien nos moyens", a estimé le député Philippe Meunier. Pour l'ex-ministre de la Défense Hervé Morin (UDI), "on est encore loin du compte", comme pour Florian Philippot (Front national) pour qui aucune annonce n'est "à la hauteur de la situation".

Ces décisions ont été prises "avec la volonté de porter la croissance et l'emploi au plus haut niveau possible". "Les Français s'ils veulent avoir confiance dans l'avenir doivent se sentir partout en sécurité, protégés", a fait valoir François Hollande.

La rallonge budgétaire devrait permettre d'accorder plus de moyens à la cyberdéfense, à l'aéronautique (besoin d'hélicoptères de transport NH-90, de combat Tiogre, d'avions de transport) et au renseignement.

Tenant compte des décisions prises ce mercredi 29 avril, l'"actualisation" de la Loi de programmation militaire 2014-2019, votée en 2013, fera l'objet d'un projet de loi soumis au gouvernement le 20 mai avant d'être transmis au Parlement.

L'armée va bénéficier de l'annulation de plus de la moitié des réductions d'effectifs prévues par la Loi de programmation initiale.

18.500 postes préservés

Ainsi, 18.500 postes seront préservés sur les 34.000 menacés de suppression, selon la présidence. En début d'année, 7.500 suppressions d'emplois prévues en 2015 avaient déjà été annulées.

"On va recruter 5.000 hommes en 2015, 5.000 en 2016", a-t-on précisé au ministère de la Défense. Dans le même temps, la transformation des Armées, avec son lot de restructurations, de suppressions d'emplois d'administratifs pour favoriser l'opérationnel et aussi faire des économies, "va continuer".

Pour concrétiser ses nouvelles décisions, le ministère de la Défense compte faire passer le réservoir de forces terrestres pouvant être déployées sur le terrain de 66.000 militaires à 77.000.

En extérieur, 9.000 hommes sont actuellement mobilisés au Sahel, en Centrafrique et dans le Golfe. Depuis les attaques de janvier, 10.000 militaires protègent en France des sites sensibles pour un coût estimé à un million d'euros par jour.

L'armée (Air, Terre et Marine) compte au total quelque 215.000 personnels militaires et civils.

François Hollande a enfin tiré un trait sur la querelle entre la Défense et les Finances sur un trou budgétaire de 2,2 milliards d'euros dans le budget de la Défense pour cette année.

"En 2015, les crédits du ministère de la Défense de 31,4 milliards d'euros sont sanctuarisés et ce seront des crédits budgétaires sans aucun appel à des ressources extérieures", a-t-il dit. "La Défense n'aura pas de problème de trésorerie" cette année, a confirmé le ministère des Finances.

Le projet de "sociétés de projet", des instruments juridiques pour acheter des matériels militaires (avions de transport Airbus A400M, frégates multimissions) avant de les louer à l'armée, est ainsi abandonné. Proposée par la Défense, cette solution était vivement combattue par les Finances.

AFP/VNA/CVN

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