Chine
Même sans bouclage, la peur demeure dans le berceau du virus

"Toujours dangereux" : après deux mois de bouclage pour cause de coronavirus, les restrictions sont progressivement levées dans la région chinoise où est apparue la pandémie, mais la peur reste présente chez les habitants.

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Des vendeurs de rue, le visage couvert d'un masque de protection contre le coronavirus, sur un coin de trottoir à Huanggang, dans la province chinoise du Hubei, le 26 mars.

La vie revient petit à petit au Hubei, la province placée de facto en quarantaine fin janvier avec ses plus de 50 millions d'habitants. Mais le retour à la normale est encore loin à Huanggang, une des villes les plus touchées par l'épidémie, même si ses 7,5 millions d'habitants sont de nouveau autorisés à se déplacer, y compris à l'extérieur de la province depuis mercredi 25 mars.

Dans une rue commerçante ornée de lanternes rouges, une armée de livreurs patiente pour récupérer des commandes devant des restaurants. Mais les clients se font rares et n'ont de toute façon pas le droit de manger à l'intérieur. Une vendeuse de crêpes explique sous couvert d'anonymat qu'elle reprend le travail après plus de deux mois de confinement. "Je me sens plus libre" de pouvoir sortir de la maison, affirme-t-elle, tout en regrettant que les affaires ne soient "pas aussi bonnes qu'avant".

Chen Wenjun, une pharmacienne de 22 ans, reprend quant à elle goût aux sorties. Masque sur le visage, elle reste toutefois sur ses gardes. "Même si beaucoup de choses sont rouvertes, on doit encore faire attention", explique la jeune femme, accompagnée de deux amis près d'un étal de nourriture. Huanggang est située à quelque 75 kilomètres au sud-est de Wuhan, la capitale provinciale qui compte le plus grand nombre de victimes du COVID-19 (plus de 2.500).

"Un suicide"

L'activité tourne encore au ralenti. La plupart des hôtels demeurent fermés et seule une poignée reçoit un nombre limité de clients. Dans les rues, de nombreux avertissements rappellent que l'épidémie n'est pas finie.

Une femme à moto, le visage couvert d'un masque de protection, dans une rue de Huanggang, dans la province chinoise du Hubei, le 26 mars
Photo : AFP/VNA/CVN

"Se rassembler pour jouer aux cartes est un suicide", prévient une banderole rouge accrochée le long d'une rue, en référence à une activité très prisée des retraités en Chine. "Si vous ne portez pas de masque, le virus va tomber amoureux de vous", peut-on lire sur un autre message. Depuis l'apparition du virus en décembre dans le Hubei, près de 3.000 personnes ont été contaminées dans la ville et 125 en sont mortes, selon les autorités.

Profitant de la levée des restrictions aux déplacements, de nombreux habitants tentent leur chance pour quitter la ville ou la province. Ceux de Wuhan, où le nouveau coronavirus est apparu fin 2019, devront encore patienter jusqu'au 8 avril.

À la gare, des agents ordonnent aux passagers de ne pas se tenir trop près les uns des autres. Mais certaines salles d'attente sont pleines à craquer. Des journalistes de l'AFP ont pu sortir de la gare mais seulement après avoir recouvert leur masque de protection d'un second masque chirurgical, sur ordre de la police ferroviaire. En dépit d'une amélioration, la situation à Huanggang est "toujours dangereuse", s'est justifié un agent.


AFP/VNA/CVN

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