Médecine : les laboratoires de haute sécurité en Europe

Connecter les laboratoires de haute sécurité pour mieux protéger les citoyens européens, tel est l'objectif du projet EHSL4 (European High Security Laboratories level-4) dont la coordination a été confié à l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) qui exploite le laboratoire P4 Inserm-Jean Mérieux de Lyon, le plus grand dans sa catégorie en Europe.

Au laboratoire P4 Inserm-Jean Mérieux de Lyon, les chercheurs travaillent sur les agents pathogènes les plus dangereux au monde. "Ils manipulent des micro-organismes, comme par exemple les virus Ebola, Marburg, Nipah, Hendra, Congo-Crimée, Lassa, qui ont des taux de mortalité très élevés et pour lesquels il n'existe pas de moyens prophylactiques tels que vaccin ou traitement," explique Hervé Raoul, le directeur du laboratoire.

En Europe occidentale, il existe au total 6 laboratoires de ce type (France, Royaume-Uni, Suède, Italie et 2 en Allemagne) dont la taille et les fonctionnalités varient selon le site : diagnostic, recherche, expérimentation animale, formation professionnelle... "Mais cela n'est pas suffisant, explique Hervé Raoul, le nombre de laboratoires et la couverture géographique de l'espace européen doivent être étendus pour répondre à l'apparition de micro-organismes de plus en plus virulents et résistants". En effet, en cas de pandémie (épidémie qui atteint les populations d'une zone géographique très étendue), la capacité offerte par les structures existantes sera insuffisante pour répondre efficacement aux besoins de diagnostic et de recherche. D'où la naissance du projet EHSL4 (European High Security Laboratories level-4).

EHSL4 sera développé pour faire face à l'émergence d'agents infectieux hautement pathogènes. Ce dispositif devrait favoriser et coordonner les activités de recherche, fondamentale et appliquée. Il devrait également permettre de développer les capacités de diagnostic, de mettre en place et d'organiser des centres de ressources biologiques, en lien avec le réseau BBMRI (Biobanking and Biomolecular Ressources infrastuctur). Le projet EHSL4 prévoit enfin d'assurer la formation des chercheurs dans les domaines de la sécurité et de la sûreté biologiques, ainsi que la mise en place d'une structure de gouvernance, "ou plutôt d'un organe de coordination", nuance Hervé Raoul.

Dans ce cadre, les capacités de certains laboratoires existants pourront être accrues, de nouvelles structures seront créées et l'accès à ces nouveaux outils sera organisé pour les pays non dotés. Les activités de recherche qui seront développées devront permettre d'apporter des réponses aux problèmes de protection de la population, de diagnostic et de traitement des personnes infectées.

La coordination de ce projet a été confiée au laboratoire P4 Inserm-Jean Mérieux de Lyon, dont les performances et les méthodes d'organisation ont été reconnues par les autorités européennes. La phase préparatoire est annoncée pour 2010-2013. Une dizaine de pays européens ont dès à présent manifesté leur intérêt pour ce projet qui demeurera ouvert à l'ensemble des États intéressés.

Le BBMRI est un projet paneuropéen d'infrastructures géographiquement distribuées, réunissant 230 centres utilisant des ressources biologiques nationales, dans 21 pays européens et coordonné par l'Autriche (financement de la phase préparatoire 2008/2010). Les échantillons biologiques humains, associés à des données cliniques et scientifiques, sont des ressources clés permettant de comprendre les facteurs génétiques et environnementaux favorisant les pathologies et influençant leur évolution. Les renseignements tirés de ces échantillons aident au développement de nouveaux outils pronostiques, diagnostiques et thérapeutiques.

AF/CVN

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