May met en garde les députés, à deux jours du vote sur l'accord de Brexit

La Première ministre Theresa May a prévenu dimanche 9 décembre les députés britanniques que le rejet de l'accord de Brexit lors du vote historique prévu mardi au Parlement ferait courir le "risque très réel" d'un maintien du Royaume-Uni dans l'Union européenne.

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Manifestation pro-Brexit soutenue par l'Ukip (Parti pour l'indépendance du Royaume Uni) à Londres, le 9 décembre 2018.

Les députés britanniques se prononceront mardi soir 11 décembre sur ce "Traité de retrait" de l'UE, âprement négocié durant 17 mois avec Bruxelles, mais dont l'adoption par la chambre des Communes semble très compromise en raison des multiples critiques dont il fait l'objet, dans les rangs des conservateurs de Theresa May comme des autres partis.

Le texte déçoit tant les plus fervents "Brexiters", qui craignent un amarrage permanent du Royaume-Uni à l'UE, que les europhiles espérant encore pouvoir faire marche arrière.

À deux jours de ce vote à haut risque pour son propre avenir aux commandes de l'exécutif britannique, la Première ministre a de nouveau mis en garde contre les conséquences d'un rejet dans une interview au journal dominical Mail On Sunday.

"Cela signifierait une grave incertitude pour le pays, avec un risque très réel de ne pas avoir de Brexit ou de quitter l'Union européenne sans accord", a-t-elle déclaré.

C'est un bon accord

S'adressant plus particulièrement aux parlementaires tories prêts à enterrer le traité, la dirigeante a agité la menace de nouvelles élections législatives, et d'une éventuelle victoire de Jeremy Corbyn, le chef du Labour, principal parti d'opposition.

"Nous avons un chef de l'opposition qui ne pense qu'à essayer de déclencher des élections générales, peu importe ce que cela coûterait au pays", a-t-elle dit, ajoutant que l'arrivée de M. Corbyn au pouvoir était "un risque que nous ne pouvons pas nous permettre".Face à la perspective d'un échec cuisant mardi devat les Communes, la Première ministre se préparerait à se rendre en urgence à Bruxelles pour tenter d'obtenir d'ultimes concessions, quitte à reporter le vote, rapportait le journal The Sunday Times.

Theresa May le 22 novembre 2018 à Londres.

"Le vote aura bien lieu" mardi 11 décembre, a toutefois assuré le ministre du Brexit Stephen Barclay, envoyé dimanche 9 décembre au front sur le plateau de l'émission The Andrew Marr Show, sur la BBC, pour défendre l'accord.

"C'est un bon accord, c'est le seul accord", a-t-il martelé, usant de la maxime "le mieux est l'ennemi du bien" pour dénoncer les critiques visant le traité, qui a encore provoqué une nouvelle démission au sein de l'exécutif, celle de Will Quince, un haut responsable du ministère de la Défense.

Dans une lettre à la Première ministre publiée sur Twitter, le député conservateur fustige notamment le "filet de sécurité" prévu dans le traité, maintenant l'ensemble du Royaume-Uni dans une union douanière avec l'UE, ainsi qu'un alignement réglementaire plus poussé pour l'Irlande du Nord, si aucun accord sur la future relation entre Bruxelles et Londres n'est conclu à l'issue d'une période de transition de 21 mois après le Brexit, prévu le 29 mars.

Theresa May, traîtresse

Évoquant d'autres possibles démissions avant le vote de mardi 11 décembre , le Sunday Telegraph décrivait un gouvernement en voie de "désintégration", et de potentiels successeurs de Theresa May déjà dans les starting-blocks, à commencer par l'un de ses principaux rivaux, Boris Johnson, ex-chef de la diplomatie britannique et défenseur d'un Brexit sans concession.

Interrogé sur la possibilité qu'il se déclare ouvertement en cas de rejet de l'accord, ce dernier a botté en touche dimanche sur la BBC, se contentant d'indiquer qu'il "continuerait", quelle que soit l'issue du vote de mardi 11 décembre, "à œuvrer" pour sa vision du divorce.

Le débat sur l'accord faisait rage aussi dans les rues de Londres dimanche 9 décembre, avec une marche pro-Brexit menée par Tommy Robinson, une figure de l'extrême droite britannique, et soutenue par l'Ukip, le parti europhobe.

"Theresa May, traîtresse", pouvait-on lire sur des pancartes de participants, tandis qu'une contre-manifestation avait lieu simultanément dans la capitale britannique.

AFP/VNA/CVN

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