Marathon des Sables : 700 coureurs à l'assaut de 250 km dans le désert

Courir sous une chaleur extrême, dormir frigorifié, avoir les pieds dans une souffrance parfois insupportable et pourtant finir avec "la banane" : quelque 700 coureurs prennent le départ dimanche 3 octobre de la 35e édition du Marathon des Sables, un trail de 250 km et six jours dans le désert marocain.

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Des concurrents avec leurs bagages arrivent au bivouac avant le départ du Marathon des Sables à Borj Irdi, dans le désert marocain, le 2 octobre 2021.
Photo : AFP/VNA/CVN

Élite, amateurs, stars du jeu télévisé Koh-Lanta, coureurs handisport ou encore aventurier complètement fou sans chaussures s'enfoncent dimanche 3 octobre dans le paysage de dunes, lacs séchés et chemins rocailleux du Maroc pour un tour de force hors-normes.

La course est une épreuve par étapes, soit environ 40 km par jour avec une longue étape de 80 km qui se joue essentiellement la nuit, à la frontale. Les coureurs, qui peuvent aussi marcher, sont en autosuffisance alimentaire et doivent porter leur propre équipement (nourriture et matériel obligatoires). Le sac pèse au minimum 6,5 kg et peut aller jusqu'à 15 kg.

Autre exigence du règlement, chaque concurrent doit avoir l'équivalent de 2.000 calories par jour en nourriture.

"Le dernier jour, j'arrive avec la banane, mais pendant la course je me jure tous les jours que plus jamais je ne le referai !", raconte la doyenne de la course, Anne Bonzoumet, qui, à 70 ans, prend part à l'épreuve pour la neuvième fois.

"Pourquoi j'y retourne ? Parce qu'on atteint un tel seuil d'endorphine qui nous porte pendant des semaines et des mois. C'est le paradis, c'est irréel le bien-être dans lequel on est, je suis sur un nuage de bonheur, et ça dure des mois. Mais il y en a qui tombent en dépression après le Marathon des Sables", souligne la Francilienne, pour qui courir "est devenu comme se laver les dents, ça fait partie de mon hygiène de vie".

Aventuriers de Koh-Lanta

Dorian Louvet, Alix Noblat et Mathieu Blanchard, anciens participants de Koh-Lanta, posent le 2 octobre à Borj Irdi, dans le désert marocain, à la veille du départ du Marathon des Sables.

Loin d'être blasée, elle se laisse surprendre par le parcours sans cesse différent et que les participants ne découvrent qu'une fois arrivés sur le camp de base.

Durant six jours, ils iront de bivouac en bivouac et partageront leur logement de fortune à raison de huit concurrents par tente. Les journées sont torrides (plus de 40oC) et les nuits fraîches (la température peut tomber jusqu'à 4oC). Et le confort inexistant.

Mathieu Blanchard, qui vient de terminer troisième du mythique Ultra Trail du Mont Blanc et aventurier remarqué lors de l'édition 2020 du jeu télévisé Koh-Lanta, apprécie particulièrement l'esprit collectif du Marathon des Sables.

"Quand on est dans le dur, à vivre la même expérience ça crée des liens plus forts, ça fait des échanges bien plus spontanés, j'aime ça me retrouver dans des situations difficiles avec des gens qui vivent la même chose", dit Mathieu Blanchard, qui voit quelques similitudes avec Koh-Lanta.

"L'aspect survie, dormir sous une bâche ça ressemble à la cabane à Koh-Lanta, les restrictions alimentaires, la fatigue accumulée, on dort mal comme à Koh-Lanta. L'engagement physique aussi, mais par contre il n'y a pas cet aspect où tu n'es pas maître de ton destin à 100%. À Koh-Lanta, il y a des grains qui viennent dans l'engrenage comme le collier d'immunité. Ça ne m'a pas plu !" lance le coureur qui pourrait jouer les premiers rôles au Maroc.

"Totalement fous !"

Il ne sera pas qu'en groupe dans cette aventure, mais aussi en couple, puisque sa compagne, rencontrée pendant Koh-Lanta, sera elle aussi de la partie. Alix Noblat, actuellement sur le petit écran dans la dernière édition de Koh-Lanta "La légende", se lance sur les pistes ensablées pour la première fois.

"J'en avais déjà parlé, mais c'était quelque d'intouchable à l'époque, je trouvais ces gens totalement fous! Quand Mathieu (Blanchard) m'a proposé de faire le Marathon des Sables, j'étais hyper contente et hyper effrayée. C'est quelque chose de redoutable, une aventure humaine. Le mois qui vient de passer, j'en rêvais la nuit !" confie la coach sportive, qui aimerait bien finir avec le meilleur chrono féminin.

Car contrairement à Koh-Lanta, au Marathon des Sables, à la fin il n'en restera pas qu'un.

AFP/VNA/CVN

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