Maradona, un an après : intact, le souvenir argentin que Diego "était tout"

"Ici repose D10s" (Dieu/N°10). Une grande fresque murale, représentant Maradona qui s'avance vers le ciel, à l'extérieur du cimetière de Bella Vista, en banlieue de Buenos Aires, a servi jeudi 25 novembre de point de ralliement à des fans, bravant la pluie pour honorer l'idole disparue il y an.

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La fresque sur un mur du cimetière de Bella Vista, à Buenos Aires, où repose Diego Maradona, le jour du 1er anniversaire de sa mort, le 25 novembre.
Photo : AFP/VNA/CVN

Au loin, par-dessus les murs du "Jardin Bella Vista", le frère de Maradona, Lalo, assis à même la pelouse d'un cimetière tout en verdure, se recueille à côté de la pierre tombale de Diego, discutant tranquillement avec sa soeur Lili. Devant eux quelques bouquets. Avant eux est passée Veronica Ojeda, ex-compagne de Maradona et mère de son fils Diego Fernando.

À l'extérieur du cimetière, à l'accès réservé aux membres de la famille, passent des fans, seuls ou en grappes. Pour déposer un bouquet de fleurs, un mot, brandir un portrait. Juste être là, et redire, encore et toujours, l'immensité du vide et les "mercis".

"Diego était le dieu du football, et nous tous qui aimons le football savons ce que nous avons perdu. Diego était à nous, il était du peuple. Il nous a donné des joies, et des peines, quand tout allait mal et nous souffrions", explique Jorge Navarro, supporter d'Independiente - club ou ne joua jamais Maradona - qui habite près du cimentière

Dans ses mains, une photo géante de Maradona avec la Coupe du Monde 1986, et une légende : "Mercis éternels".

"La voix du peuple"

"Il était tout, il était tout, il engendrait tous les sentiments", sourit Jonatan Luna, conscient du génie et des failles de l'idole. "Un jour tu l'aimais et le lendemain tu le détestais, un autre jour tu le voulais là, le lendemain tu ne voulais même plus le voir, et tout ça c'était un ensemble, c'était lui".

"Aujourd'hui est un jour triste, mais on essaie de se souvenir de lui du mieux possible, pour que la journée ne soit pas aussi grise que le ciel", ajoute le fan en exhibant son avant-bras tatoué avec le visage du joueur, et brandissant un maillot de Gimnasia de La Plata, dernier club qu'entraîna quelques mois, en 2019-2020, un Maradona très diminué.

À 50km de là, devant la maison ou a grandi le +Pibe de Oro+ (gamin en or) dans le bidonville de Villa Fiorito, se répète la même scène discrète, de recueillement personnel, sans éclat, ni bruit. Les mêmes dépôts, respectueux, d'un drapeau, d'un message manuscrit disant : "Tu nous a donné le ciel". Et aussi une plaque accrochée à la grille : "Merci pour avoir joué au football".

Devant la petite maison, au mur lui aussi orné d'une fresque du gaucher de légende sous le maillot de l'Albiceleste, un homme descend d'un 4X4, s'approche de la grille, y appuie sa tête, et pleure doucement. C'est la première fois que Jose Maria Fernandez, de Buenos Aires, vient sur le berceau de son idole.

Jose Maria n'avait que 10 ans lorsque l'Argentine a battu l'Angleterre (2-1) en quart de finale du Mondial-1986, sur son chemin vers le sacre, avec deux buts de Maradona, un solo de virtuose et une "main de Dieu" entrée dans la légende. Mais il ne fait aucun mystère de la place du "D10S", de ce match, et de ces buts, dans l'imaginaire d'un pays pour longtemps.

"Ce fut une vengeance du peuple pour la Guerre des Malouines (1982). Maradona a été la voix du peuple argentin. Il nous manquera et nous l'aimerons toute la vie".


AFP/VNA/CVN

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