Malgré la pandémie, Trump le tribun tente de rebondir en retrouvant les foules

Aux prises avec de profondes crises, assailli de critiques et en baisse dans les sondages, Donald Trump tente la relance samedi 20 juin avec un pari risqué : retrouver devant des dizaines de milliers de personnes les estrades qu'il aime tant, pour son premier meeting de campagne à l'ère du coronavirus.

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Des partisans de Donald Trump réunis à Tulsa, dans l'Oklahoma, le 19 juin 2020 à la veille de son meeting de campagne.

Aux prises avec de profondes crises, assailli de critiques et en baisse dans les sondages, Donald Trump tente la relance samedi 20 juin avec un pari risqué : retrouver devant des dizaines de milliers de personnes les estrades qu'il aime tant, pour son premier meeting de campagne à l'ère du coronavirus.

"Ma campagne n'a pas encore commencé. Elle démarre samedi soir, dans l'Oklahoma", a tweeté le président américain, qui briguera un deuxième mandat lors de la présidentielle du 3 novembre.

Entre "Trumpistes" et manifestants antiracisme, jusqu'à 100.000 personnes sont attendues de vendredi 19 juin à samedi 20 juin à Tulsa, dans cet État conservateur du sud des États-Unis.

Et la tension pèse sur la ville, où l'on craint les débordements autour de ce meeting entouré d'une double polémique : d'abord le risque d'aggraver la propagation du COVID-19 dans un pays qui affiche le plus lourd bilan du monde, ensuite le choix d'organiser son grand retour autour des commémorations de la fin de l'esclavage. Une "vraie gifle", selon le responsable local du mouvement "Black Lives Matter".

Les revirements autour d'un couvre-feu décrété puis annulé par le maire républicain de la ville ont ajouté à la controverse.

Pour justifier la décision de l'imposer, le maire G.T. Bynum avait pourtant souligné avoir reçu des informations selon lesquelles des individus liés à des groupes "impliqués dans une attitude violente et destructive" prévoyaient de "causer des troubles".

Le président Trump avait d'ailleurs menacé les "manifestants, anarchistes, agitateurs, pillards et les voyous qui vont dans l'Oklahoma".

Presque pas de masques

Coiffés de casquettes "Trump 2020", agitant des drapeaux américains et campant dans les rues, des partisans enthousiastes attendent le président américain depuis des jours pour le voir en personne à 20h00 samedi 20 juin (00h00 GMT dimanche 21 juin).

Pour ce tribun, les grandes rencontres sont une bouffée d'oxygène. Un moment réconfortant de communion avec sa base, dont la fidélité constitue un filet de sécurité électoral.

Malgré la pandémie et alors que l'Oklahoma connaît justement une forte poussée des cas détectés, c'est dans une salle couverte, le BOK Center, que vont se presser quelque 20.000 personnes.

Affirmant qu'un million de personnes avaient réclamé des billets, Donald Trump a déclaré qu'environ 40.000 pourraient aussi assister au meeting dans une salle de congrès voisine.

Presque aucun de ses partisans ne portait de masque vendredi 19 juin. Et les participants aux meetings de Donald Trump devront signer un document disant qu'ils renoncent à toute poursuite si jamais ils attrapent le virus à cette occasion.

Stephen Corley, 19 ans, se dit plus inquiet des manifestations de "gauchistes extrémistes" et autres "émeutiers" que du COVID-19.

"Une menace pour la santé"

Les organisateurs prendront la température des participants et distribueront du gel désinfectant ainsi que des masques. Même ainsi, l'expert respecté en maladies infectieuses de la Maison Blanche, Anthony Fauci, a été clair : se rendrait-il à un tel événement ? "Bien sûr que non".

"Trump est prêt à propager le virus juste pour entendre quelques acclamations", s'est indigné le sénateur Bernie Sanders, ex-candidat à la présidentielle et désormais soutien de Joe Biden.

Un homme brandit un drapeau américain, estampillé du message "Pas libre", lors d'une manifestation, le 19 juin 2020, à Washington.

Malgré sa campagne mise en sourdine par le confinement, Joe Biden, 77 ans, a récemment pris le large dans les sondages devant Donald Trump, 74 ans.

L'ancien vice-président de Barack Obama respecte strictement les consignes des autorités sanitaires et n'a pas organisé de meeting depuis début mars. Ce qui lui vaut les moqueries du président qui accuse "Joe l'endormi", comme il le surnomme, de se cacher car il manque d'énergie.

En plein mouvement historique de colère contre le racisme et les violences policières, Donald Trump avait initialement choisi d'organiser son meeting le 19 juin ou "Juneteenth", date commémorant l’émancipation des derniers esclaves aux États-Unis. Après une pluie de critiques, il l'a reporté au lendemain.

Ses opposants s'indignaient en plus de son choix de Tulsa, marquée par le souvenir du massacre de jusqu'à 300 Afro-Américains par une foule blanche, en 1921. Pourquoi, sinon pour une provocation, ajoutaient-il, choisir l'Oklahoma pour son premier meeting de retour en campagne alors que l'État républicain lui est acquis ?

"Il a déplacé la date par respect pour eux et ils ne sont pas reconnaissants", s'étonne Tammy Willard, coiffeuse venue en famille de Wichita, dans l'Arkansas voisin, pour le meeting.

"Comment ça se fait qu'ils ne se soient pas plaints des manifestations, des émeutes et des obsèques de George Floyd ?", ajoute cette femme handicapée de 52 ans, qui campe depuis mercredi 17 juin.


AFP/VNA/CVN

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