Maître-chien en avalanche, un savoir-faire français précieux

Précieux pour les recherches en avalanche, les maîtres-chiens suivent une formation exigeante aux Deux-Alpes (Centre-Est de la France), qui accueille aussi des professionnels étrangers : Italiens, Espagnols ou encore Argentins comme cette semaine.

Museau à terre, Ganache, un labrador de 18 mois, serpente dans la neige sous le regard de son maître Thierry Hannard, l’un des 23 stagiaires en formation aux Deux-Alpes pour décrocher le brevet national de maître-chien dispensé aux civils par l’Association nationale pour l’étude de la neige et des avalanches (Anena).

Un Chien participe à un entraînement aux Deux-Alpes (Cetre-Et de la France).
Photo : AFP/VNA/CVN

Avec 140 équipes cynotechniques spécialisées pour la recherche de victimes d’avalanches, la France est devenue depuis l’apparition des premiers maîtres-chiens auprès des policiers secouristes de Val d’Isère en 1956, une référence en la matière, selon l’Anena.

Pour la plupart pisteurs secouristes dans des stations, les stagiaires sont souvent les premiers à intervenir lors d’avalanche, lorsqu’il faut localiser en seulement quelques minutes les victimes enfouies sous des amas de neige.

Propriétaire d’une station de ski en Argentine, près de Mendoza, Julian Lopez n’a pas hésité à faire des milliers de kilomètres avec son Border Collie pour suivre le stage et transmettre ensuite ce savoir-faire dans son pays.

«Il n’existe pas de formation chez nous, alors nous venons nous former en France qui est un modèle dans ce domaine et dans le développement en général des stations de ski», rapporte l’entrepreneur qui envisage ensuite de former les pisteurs de sa station.

Avec les détecteurs de victimes d’avalanche (DVA), les maîtres-chiens restent en effet l’un des moyens les plus efficaces pour retrouver des victimes. En France, une équipe cynotechnique intervient dans 65% des accidents, rapporte l’Anena.

«Complicité»

«Le chien est excessivement rapide. Il est capable de prospecter un hectare en 20 minutes quand il faudrait une vague de vingt sondeurs pendant plus de deux heures», souligne Xavier Stinglhamber, directeur de la formation.

Doté d’un flair 600 fois plus puissant que l’homme, les chiens ont la capacité d’identifier l’odeur humaine se dégageant du manteau neigeux sans la confondre avec celle des personnes mobilisées sur la terrain, ajoute le professionnel.

Doté d’un flair 600 fois plus puissant que l’homme, les chiens ont la capacité d’identifier l’odeur humaine se dégageant du manteau neigeux.

À quelques mètres de là, Thierry, occupé à détecter la moindre réaction de son chien lancé dans une nouvelle recherche de personne, en donne la preuve.

À peine dix minutes après le lancement de l’exercice, le labrador s’arrête devant un monticule de neige où est caché un sauveteur et remue frénétiquement la queue avant de s’empresser de gratter les lieux.

«C’est bien, bravo Ganache», lui lance le pisteur secouriste des Pyrénées, qui prend aussitôt le temps de jouer avec lui pour le récompenser.

«La complicité est indispensable, elle doit s’entretenir si on ne veut pas que la motivation du chien ne s’émousse avec le temps», explique le formateur Guy Anciaux, maître-chien depuis 38 ans.

Pour Lionel Blanc, un autre formateur en charge d’évaluer les stagiaires, le plus compliqué est de savoir «lire» les comportements du chien et de le diriger sans le perturber dans ses recherches afin de ne pas passer à côté d’une parcelle de neige.

Si la recherche s’apparente à un jeu pour le chien, il ne faut perdre de vue qu’on doit être «efficace et rapide», insiste-t-il auprès des futurs diplômés, alors que les chances de survie sous une avalanche diminuent considérablement après vingt minutes d’enfouissement.

AFP/VNA/CVN

 

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