Maintenir l'élan de coopération avec les États-Unis

Le Vietnam s’efforce de créer un environnement d'investissement et d'affaires stable et transparent. Il est évident que l'accusation américaine selon laquelle le Vietnam dévaluerait le dông est irraisonnable, ont estimé les experts vietnamiens.

>>La politique monétaire du Vietnam vise à contrôler l’inflation et stabiliser la macro-économie

>>La BEV prête à collaborer avec le Département du Trésor américain

Le Département au Trésor américain a publié le 16 décembre un rapport sur les politiques macro-économiques et de change des principaux partenaires commerciaux des États-Unis, où le Vietnam et la Suisse sont pour la première fois répertoriés comme manipulateurs de devises.

La BEV gère les taux de change de manière flexible, conformément aux équilibres macroéconomiques.

Le Département au Trésor américain a donné la décision sur la base de trois critères: un excédent commercial bilatéral avec les États-Unis d'au moins 20 milliards de dollars; un excédent matériel du compte courant équivalent à au moins 2% du PIB; et une intervention persistante et unilatérale sur le marché des changes, comme le montrent les achats nets de devises étrangères effectués pendant au moins six mois sur 12, ces achats nets totalisant au moins 2% du PIB sur une période de 12 mois.

Lors d’une réunion de la Permanence du gouvernement tenue le 18 décembre, le Premier ministre Nguyên Xuân Phuc a affirmé que les ministères et les agences du Vietnam avaient coopéré activement avec les partenaires américains pour obtenir de nombreux résultats positifs, en particulier en termes de commerce et d'investissement ... et traiter conjointement les problèmes, pour une balance commerciale harmonieuse, durable et mutuellement avantageuse.

Le chef du gouvernement a chargé les ministères et les secteurs de continuer à s'associer aux partenaires américains pour maintenir la coopération dans le temps à venir, apportant ainsi des avantages pratiques aux gens et aux entreprises des deux côtés. La porte-parole du ministère des Affaires étrangères Lê Thi Thu Hang a également annoncé que la Banque d’État du Vietnam (BEV) avait rendu public un communiqué rejetant l’accusation américaine. Selon ce document, a-t-elle précisé, la politique monétaire du Vietnam vise à contrôler l’inflation, à stabiliser la macro-économie et non à en tirer un avantage commercial indu.

Explication des experts

Selon le professeur associé Dinh Trong Thinh, l’inclusion du Vietnam par les États-Unis sur la liste entraînera divers risques, notamment la discrimination en matière de fiscalité et le prix des produits vietnamiens sur le marché américain.

De son côté, le Dr Truong Van Phuoc a déclaré qu'il y avait de nombreux points à clarifier concernant les trois critères des États-Unis. L’excédent commercial bilatéral avec les États-Unis est important en raison de la structure de la balance commerciale du Vietnam. Les échanges commerciaux depuis plus de 30 ans ont reflété la transition de l'économie vers une économie de marché, caractérisée par des bas coûts de main-d'œuvre, l’accueil des investissements étrangers, conduisant à des prix à l'export très bas, a-t-il indiqué. Il a également donné d’autres facteurs concernant la balance courante et l’intervention sur le marché des changes pour prouver que le Vietnam ne manipule pas sa monnaie.

L’excédent commercial bilatéral avec les États-Unis et la balance courante sont dus de divers facteurs, dont ceux liés aux caractéristiques de l’économie vietnamienne.

Et il faut affirmer que le Vietnam n’est pas un pays qui manipule sa monnaie. La BEV a rendu public le 17 décembre un communiqué rejetant l'accusation américaine. Selon ce document, a-t-elle précisé, la politique monétaire du Vietnam vise à contrôler l’inflation, à stabiliser la macro-économie et non à en tirer un avantage commercial indu. L’excédent commercial bilatéral avec les États-Unis et la balance courante sont dus de divers facteurs, dont ceux liés aux caractéristiques de l’économie vietnamienne. La BEV a acheté des devises étrangères pour l’intervention pour assurer le bon fonctionnement du marché des devises dans le contexte d'offre abondante de devises étrangères, contribuant à la stabilité macroéconomique et à l'augmentation des réserves de change par rapport à d'autres pays de la région pour renforcer la sécurité financière, la monnaie nationale, plutôt que de créer un avantage commercial.

Le Dr Truong Van Phuoc s’est déclaré convaincu que l’administration américaine écouterait le Vietnam et les experts économiques, reconnaissant ainsi que le Vietnam n'a aucune volonté de dévaluer sa monnaie. Grâce au dialogue et aux discussions, et notamment avec le soutien d'économistes prestigieux aux États-Unis, la partie américaine aura un aperçu approfondi de cette question.

La BEV a également confirmé sa coopération avec les ministères et secteurs concernés pour régler des questions mentionnées par les Etats-Unis dans un esprit constructif pour dégager des obstacles dans les relations économiques et commerciales bilatérales d'une manière durable et harmonise pour les intérêts des deux parties. Dans le même temps, la BEV continue d'administrer la politique monétaire pour contrôler l'inflation, stabiliser la macro-économie, soutenir la croissance économique de manière raisonnable et gérer les taux de change de manière flexible, conformément aux équilibres macroéconomiques, à l'évolution du marché et aux objectifs de la politique monétaire. Cela ne vise pas à créer un avantage concurrentiel injuste dans le commerce international.

En novembre dernier, les États-Unis ont tenu un forum pour recueillir les opinions d'experts et d'entreprises de ce pays, du Vietnam et de certains autres pays. La grande majorité des opinions ont déclaré que le Vietnam ne manipulait pas la monnaie. La Chambre de commerce américaine (AMCHAM) à Hanoi a affirmé dans une déclaration que les États-Unis et le Vietnam ont développé au fil des ans une relation commerciale saine qui a créé des emplois, des recettes fiscales et des opportunités pour les deux pays. Les diverses mesures de rétorsion, dont des réajustements tarifaires, pourraient impacter lourdement les entreprises américaines implantées au Vietnam, a déclaré Adam Sitkoff, directeur exécutif de l’AMCHAM.

Plutôt que de chercher des sanctions, l'administration américaine ferait mieux de collaborer avec le Vietnam pour que son marché soit plus ouvert aux produits et aux services américains. Alors le Vietnam pourra réajuster son excédent commercial qui va aujourd’hui croissant avec les États-Unis, de la façon la plus avantageuse pour les deux côtés, a-t-il indiqué. D’après le responsable, l’augmentation récente des exportations vietnamiennes vers les États-Unis semble s’expliquer essentiellement par le fait que de plus en plus d’entreprises internationales délocalisent au Vietnam et y recherchent une nouvelle source d’approvisionnement. L’administration de Donald Trump doit voir dans cette tendance une preuve de son succès dans la diversification de sa chaîne d’approvisionnement en Asie-Pacifique, a estimé Adam Sitkoff. N’importe quelle tentative de sanction recourant à l’augmentation de droits de douane sur des produits vietnamiens pourrait compromettre le partenariat étroit que les deux pays ont bâti depuis des années, a-t-il averti.


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