Macron et Merkel esquissent un front européen face à la Chine

Le président français Emmanuel Macron et la chancelière allemande Angela Merkel ont revendiqué mardi 26 mars devant leur homologue Xi Jinping un partenariat plus "équilibré" entre la Chine et l'Europe.

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De gauche à droite: Jean-Claude Juncker, Emmanuel Macron, Angela Merkel et Xi Jinping, le 26 mars à Paris.

Au cours d'un mini-sommet inédit à l'Élysée, les dirigeants des deux premières puissances européennes, flanqués du président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, ont tenté d'incarner un front européen uni face aux ambitions économiques et stratégiques de la Chine.
Le président français Emmanuel Macron, qui avait pris l'initiative de cette rencontre, a exhorté la Chine à "respecter l'unité de l'Union européenne", quand Pékin est soupçonné de jouer la division des pays européens par sa politique d'investissements.
Les nouvelles routes de la soie sont "un projet très important" et "nous, les Européens, nous voulons jouer un rôle" mais "cela doit aussi conduire à une réciprocité que nous avons un peu de mal à trouver", a renchéri la chancelière allemande Angela Merkel.
"Compétition positive" 
"Je voudrais (...) que les entreprises européennes trouvent le même degré d'ouverture que les entreprises chinoises en Europe. Totale", a insisté Jean-Claude Juncker, qui présidera le prochain Sommet UE - Chine le 9 avril à Bruxelles.
Xi Jinping leur a répondu par un appel à surmonter "la méfiance". "Certes, il y a des points de désaccord, de la compétition mais c'est de la compétition positive (...) Nous sommes en train d'avancer ensemble", a-t-il dit. Le président chinois n'a cependant pas annoncé de mesures concrètes pour rassurer les Européens, notamment sur les "nouvelles routes de la soie".
Les quatre dirigeants réunis à l'
Élysée ont mis en garde contre "les tensions commerciales" dans un contexte d'offensives tous azimuts du président américain, notamment contre les importations chinoises.
"Les frictions internationales continuent à monter et sont de plus en plus marquées par des bras de fer géopolitiques", s'est inquiété Xi Jinping. Face à un "gouvernement mondial mis à mal", "nous devons continuer à porter haut l'étendard du multilatéralisme", a insisté le dirigeant chinois qui aime à se présenter comme un acteur classique du concert des nations.
Les quatre dirigeants ont notamment mis en exergue la nécessité d'une "modernisation" de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), l'arbitre des échanges internationaux dont l'utilité est contestée par la Maison Blanche.
"Impulsion pour le climat" 
La Chine a investi au moins 145 milliards d'euros en Europe depuis 2010, mais la tendance est au ralentissement, à l'heure où plusieurs 
États durcissent leurs mesures pour encadrer les acquisitions du géant asiatique.
La visite de M. Xi à Paris a été marquée lundi 25 mars par une série d'accords et de contrats commerciaux, dont le plus important a été une méga-commande de 300 avions - 290 Airbus A320 et 10 A350 - passée par l'entreprise étatique chinoise CASC (China Aviation Supplies Holding Company) pour un montant de 35 milliards de dollars au prix catalogue.
Dans une déclaration commune, Emmanuel Macron et Xi Jinping ont également promis de garder "un rôle d'impulsion et de mobilisation" contre le réchauffement climatique et d'agir ensemble "pour un sursaut mondial face à l'érosion de la biodiversité". Il se sont engagés à lutter "contre la criminalité environnementale, en particulier le braconnage et le trafic des espèces de la faune et de la flore menacées d'extinction", ainsi que contre la pollution plastique.

AFP/VNA/CVN

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