L'urbanisation au Vietnam dans l'œil de la caméra

En automne prochain, 5 documentaires sur l'urbanisation au Vietnam seront diffusés sur Discovery Asia. Réalisés par des caméras vietnamiennes, ils donnent la pleine mesure de leurs sensibilités et de leur talent.

"Les Vietnamiens réalisent des documentaires sur le pays pour être diffusés sur Discovery" est le sujet d'un concours organisé en septembre 2009 par cette fameuse chaîne de télévision. Ce concours s'incrit dans le cadre du projet intitulé "First time Filmmakers Vietnam", sponsorisé par la Ford Foundation. Le thème choisi est l'urbanisation au Vietnam.

Soixante-huit scénarii ont été envoyés aux organisateurs. Les 5 œuvres retenues traitent des problèmes d'urbanisme auxquels est confrontée la capitale Hanoi. Maison la plus grande, maison la plus petite de Manh Hà raconte l'histoire d'une vieille dame qui a vécu plus de 40 ans dans une petite cavité située à la porte Quan Chuong. À l'occasion de la célébration du Millénaire de Thang Long-Hanoi, la ville restaure sa seule porte ayant survécu non seulement aux outrages du temps mais aussi aux destructions des envahisseurs. Pour cette vieille dame, la question est désormais de savoir où aller et où habiter ?

Avec son documentaire Ville de passion, la réalisatrice Phan Y Ly choisit de conter l'histoire de 3 femmes entre 2 âges qui exercent différents métiers, mais qui partagent la même passion pour la danse classique. Les combattants contre les embouteillages, du réalisateur Duy Linh, tourne autour d'un groupe de personnes qui cherche à désengorger le trafic automobile à Hanoi. Le réalisateur Manh Cuong choisit dans son documentaire intitulé Celui qui souhaite remporter l'Oscar, Nguyên Van Long, qui produit des films en 3D pour les enfants et les diffuse dans les parcs hanoiens. En cette période d'urbanisation rapide, le procédé de diffusion des films du vieux Nguyên Van Long est condamné. Ce qui ne l'a pas empêché de réaliser son dernier film avec beaucoup d'amour et tout son vécu, selon le réalisateur Manh Cuong. Prochainement, le cimetière Van Diên, plus grande nécropole de Hanoi, fermera définitivement ses portes. Ceux qui vivent des services funéraires perdront leur emploi. Le réalisateur du documentaire Vivre et mourir en ville, Thanh Tùng, souligne que la mort pour les Hanoiens constitue un problème de première importance en ce temps d'urbanisation, qui a abouti à la fermeture du cimetière Van Diên. Dans cette affaire, il y a des gagnants mais aussi des perdants, comme les employés des pompes funèbres, qui seront bientôt au chômage, et qui devront trouver un autre emploi pour subvenir à leurs besoins. Le parcours vers la mort est désormais semé d'embûches...

Les scénarios sont basés sur des histoires vraies, avec de vrais personnages. Ils "tiennent la route", avec des idées originales qui plus est, selon Sarah Macdonald, représentante de Discovery Asia. Le thème de l'urbanisation illustre bien les changements du Vietnam.

Selon le vice-directeur de Discovery pour l'Asie du Sud-Est, Kevin Dickie, le projet de Discovery est une belle occasion pour les cinéastes vietnamiens de raconter l'histoire de leur pays au monde entier. Ce responsable a également souhaité apprendre des idées originales sur les changements extraordinaires du Vietnam et de découvrir les talents du pays. Les documentaristes ont été aidés financièrement par la Ford Foundation pour réaliser leur œuvre. Le coût du projet est de 250.000 dollars.

L'épreuve du réel à l'écran

Les documentaristes vietnamiens ont eu accès aux méthodes de conception et de réalisation des documentaires de Discovery. Ils ont travaillé avec les experts de la compagnie Uproar Asia, spécialisée dans la production des documentaires et téléfilms à Singapour. Cette société singapourienne a été désignée par Discovery pour produire ses films.

Selon les experts d'Uproar Asia, il faut apporter un soin particulier à l'écriture et au peaufinage des scénarii, secret de la réussite d'un documentaire, quel qu'il soit. Pour ces documentaristes de Discovery, le parachèvement du scénario représente les deux tiers de l'oeuvre. Les critères de Discovery pour les autres étapes dans la réalisation d'un documentaire sont également exigeants. Par exemple, chaque interview doit être effectuée à 2 reprises (2 tournages) au minimum. Ce qui facilitera le montage du documentaire et évitera d'éventuelles erreurs.

Après des mois de travail avec les spécialistes d'Uproar Asia, les documentaristes vietnamiens ont affirmé avoir appris beaucoup de leurs confrères : l'exploitation des scénarii, la façon de poser le problème et de le résoudre, les techniques de réalisation du film, de rédaction et de montage pour rendre l'oeuvre plus attrayante et attachante. Illustration avec la documentariste Phan Y Ly, qui a découvert une nouvelle méthode de travail. Cette réalisatrice considère depuis toujours que le documentaire doit "transcrire" d'une manière fidèle tout ce qu'il se passe dans la réalité. Mais, Discovery exige que le réalisateur prévoie, étudie tous les aspects, qu'il aille à la recherche d'histoires intéressantes, croustillantes, et les assemble pour en faire une œuvre captivante comme s'il s'agissait d'une fiction, avec une crise, un dénouement...

Actuellement, les 5 documentaires sont en phase de finition à Singapour. Discovery les diffusera en automne prochain.

Thuân Thiên/CVN

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