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L'UNICEF alerte sur la violence "omniprésente" envers les enfants

Des violences sexuelles sur 120 millions de filles, des châtiments corporels sur un milliard de mineurs, un homicide sur cinq frappant les moins de 20 ans : l'UNICEF dresse un sombre tableau des sévices envers les enfants dans le monde et appelle à "agir".

>>Un enfant japonais sur six vit sous le seuil de pauvreté

"Ce sont des données qui mettent mal à l'aise", prévient Anthony Lake, directeur général du Fonds des Nations unies pour l'enfance, cité dans un communiqué présentant le rapport.

La violence "porte principalement atteinte aux enfants, mais elle déchire aussi le tissu social en mettant en péril la stabilité et le progrès", poursuit-il.

Intitulée "Cachée sous nos yeux" et résultant de "la plus importante collecte de données jamais effectuée" sur le sujet dans 190 pays, l'étude vient rappeler que la violence faite aux enfants reste un phénomène "omniprésent", mais encore "insuffisamment documenté et dénoncé".

Manifestante en Inde, le 13 septembre 2013, dénonçant les viols commis dans ce pays.

Premier constat glaçant de l'UNICEF : près d'une fille de moins de 20 ans sur dix dans le monde a déjà souffert d'agressions sexuelles. Mais les filles sont inégalement exposées à ce type de violence en fonction de leur pays d'origine.

Ainsi, dans 13 des 18 pays d'Afrique subsaharienne disposant de données, au moins 10% des adolescentes ont fait état de rapports sexuels forcés. Elles étaient moins d'un pour cent à signaler des violences sexuelles dans les pays d'Europe centrale et orientale.

Parmi les adolescentes mariées âgées de 15 à 19 ans, une sur trois a été victime de violences émotionnelles, physiques ou sexuelles perpétrées par son mari ou partenaire.

Autre constat : près de la moitié des filles de 15 à 19 ans dans le monde (environ 126 millions) pensent qu'il est parfois justifié qu'un mari ou un partenaire frappe ou batte sa femme.

Cette proportion est plus importante chez les femmes que chez les hommes, dans certains pays. L'UNICEF l'explique par le poids des normes sociales et le manque d'éducation.

Parmi les adolescentes victimes de violences physiques et/ou sexuelles, la moitié admet ne jamais en avoir parlé, et 7 sur 10 n'ont jamais demandé d'aide pour mettre fin à leur situation.

Les garçons, bien que moins exposés aux violences sexuelles, "sont également en position de risque", souligne l'UNICEF. Toutefois, elle ne dispose pas d'estimation mondiale à "cause de l'absence de données comparables dans la plupart des pays".

Changer les mentalités

Le rapport dénonce également la prévalence des homicides, première cause de mortalité chez les adolescents dans certaines régions du monde.

Sur les 95.000 enfants victimes d'homicides en 2012, la grande majorité (85.000) vivait dans des pays à faible revenu ou intermédiaire, principalement en Amérique latine et en Afrique.

Au Panama, au Venezuela ou encore au Brésil, l'homicide est la principal cause de décès chez les adolescents âgés de 10 à 19 ans, tandis que le Nigeria compte le plus grand nombre d'enfants (13.000) tués en 2012.

Le rapport souligne également la prévalence des violences infligées aux enfants par leurs parents ou toute autre figure d'autorité : 6 enfants sur 10 âgés de 2 à 14 ans (soit près d'un milliard) subissent des châtiments corporels.

Paradoxalement, seulement trois adultes sur 10 dans le monde estiment que le châtiment corporel est nécessaire à l'éducation des enfants, mais "certaines formes de violences sont socialement acceptées ou pas considérées comme de la maltraitance".

Là encore, l'UNICEF rappelle que ces actes dépendent beaucoup du niveau de revenus ou de l'éducation et qu'il faut agir pour un changement des mentalités. "Les faits contenus dans ce rapport nous obligent à agir", insiste M. Lake.

Pour "éradiquer la violence envers les enfants" généralement moins bien protégés que les adultes, l'UNICEF préconise, entre autres, "de renforcer les systèmes judiciaires, pénaux et sociaux", de collecter des éléments de preuve concernant la violence et ses coûts humains et socio-économiques. Elle insiste également sur la sensibilisation du public.

L'agence rappelle que les chiffres dévoilés représentent une "estimation minimale du problème", car elles ne proviennent que de personnes ayant accepté de s'exprimer.

AFP/VNA/CVN

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