L’ONU s’inquiète de la situation humanitaire en Syrie

Le Conseil de sécurité de l’ONU s’est dit préoccupé par la détérioration de la situation humanitaire dans le Nord-Ouest de la Syrie en raison de l’escalade des combats, et en particulier des bombardements.

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Mark Lowcock, secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et coordonnateur des secours d’urgence de l’ONU, informe les membres du Conseil de sécurité de l’ONU sur la situation en Syrie.

Le Conseil de sécurité de l’ONU s’est dit, mercredi 29 janvier, lors d’une réunion sous la présidence du Vietnam préoccupé par la détérioration dramatique de la situation humanitaire dans le Nord-Ouest de la Syrie en raison de l’escalade des combats, et en particulier des bombardements. "Les hostilités se sont intensifiées ces derniers jours dans la région d’Idlib, en particulier autour de Ma’arat al-Numan, Saraqeb et à l’ouest d’Alep. Les combats dans ces zones semblent être plus intenses que tout ce que nous avons vu l’année dernière", a dit le secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et coordonnateur des secours d’urgence, Mark Lowcock.

Le 12 janvier, la Turquie et la Russie ont annoncé un cessez-le-feu. Mais celui-ci n’a pas tenu, a noté chef de l’humanitaire de l’ONU. "Il est impératif que toutes les parties conviennent de la cessation immédiate des hostilités dans et autour de la zone de désescalade d’Idlib", a-t-il déclaré. Il a rappelé que les organisations humanitaires ont fourni ces dernières semaines une aide alimentaire à plus de 1,4 million de civils et des fournitures médicales pour soigner près de 200.000 personnes, dans le cadre de l’opération transfrontalière, dont l’autorisation a été renouvelée par la résolution 2504 du Conseil de sécurité. "Cela reste le seul moyen d’aider plus de 2,8 millions de personnes dans le besoin dans le Nord-Ouest de la Syrie", a-t-il souligné.

Le 10 janvier, le Conseil de sécurité a adopté cette résolution par laquelle il prolonge l’opération d’aide humanitaire transfrontalière à la Syrie mais uniquement via des points de passage frontaliers avec la Turquie. Les points de passage frontaliers d’Al-Ramtha, en Jordanie, et d’Al Yarubiyah, en Iraq, ont été exclus. S’agissant du nord-est de la Syrie, Mark Lowcock a noté que la situation humanitaire restait difficile. Quelque 70.000 personnes sont toujours déplacées à la suite des opérations militaires en octobre.

Quelque 90.000 autres personnes vivent dans des camps de personnes déplacées, dont plus de 66.000 dans le camp d’Al Hol. "En moyenne, 850.000 personnes ont reçu une assistance mensuelle en 2019 depuis la Syrie, et ce nombre a considérablement augmenté au cours de l’année", a expliqué le chef de l’humanitaire de l’ONU.

Une famille déplacée établie dans la zone du gouvernorat d’Al-Hassakeh, dans le Nord de la Syrie, où le PAM fournit une assistance alimentaire.
Photo : PAM/CVN

S’exprimant au nom du Vietnam, l’ambassadeur Dang Dinh Quy, chef de la Mission permanente du Vietnam auprès de l’ONU, a exprimé sa profonde inquiétude face à l’escalade des hostilités dans le Nord-Ouest de la Syrie au cours du mois écoulé et à la dégradation de la situation humanitaire. Il s’est dit particulièrement préoccupé par le sort des déplacés, parmi lesquels un grand nombre de femmes et d’enfants. La situation des 2,7 millions de personnes qui ont un besoin urgent d’assistance dans la région l’a profondément alarmé. Le représentant a donc appelé le Conseil à ne pas oublier ces personnes et rappelé que son pays avait voté en faveur de la résolution 2504.

Dans ce contexte "alarmant", toutes les parties, a-t-il insisté, doivent respecter pleinement le droit international, y compris la Charte des Nations unies et le droit international humanitaire. Elles doivent s’acquitter de leurs obligations en matière de protection des personnes et des infrastructures civiles. Elles doivent aussi respecter le dernier accord de cessez-le-feu obtenu par la Fédération de Russie et la Turquie et renouer un dialogue. En second lieu, a ajouté le délégué, l’assistance humanitaire sur le terrain doit être maintenue là où elle est nécessaire et, a-t-il insisté, c’est le gouvernement syrien qui est responsable au premier chef de son acheminement, avec le soutien des États membres et des organisations internationales.

Le travail humanitaire doit pouvoir créer un environnement favorable au processus politique, à la réconciliation et à la reconstruction, tout en respectant scrupuleusement la souveraineté, l’indépendance et l’intégrité territoriale de la Syrie, a souligné le représentant, qui a conclu en exhortant toutes les parties à participer de façon constructive aux négociations. Il a salué à cet égard les efforts inlassables de l’envoyé spécial du secrétaire général, M. Geir O. Pedersen.

Lors d’une réunion du Conseil de sécurité mercredi après-midi 29 janvier consacrée à l’aspect politique de la crise syrienne, l’envoyée spéciale adjointe de l’ONU pour la Syrie, Khawla Matar, a indiqué que l’envoyé spécial Geir O. Pedersen se trouvait à Damas pour tenter de désamorcer la situation dans le nord-ouest du pays et relancer les progrès du processus politique facilité par l’ONU.


VNA/CVN

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