L'Iran refuse toute modification de l'accord nucléaire

L'Iran a réaffirmé samedi 13 janvier son refus de toute modification de l'accord nucléaire conclu avec les grandes puissances, en réaction à l'ultimatum du président américain Donald Trump qui a exigé un durcissement des conditions de cet accord.

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Donald Trump tient une conférence de presse à Washington, le 10 janvier.
Photo : AFP/VNA/CVN

La Russie a estimé qu'en sortant de cet accord historique conclu en 2015 à Vienne entre le groupe 5+1 (Allemagne, Chine, États-Unis, France, Royaume-Uni et Russie) et l'Iran, Washington ferait un "très mauvais calcul".

La France a pour sa part rappelé le "nécessaire respect par toutes les parties" de l'accord nucléaire, après l'appel lancé par le président américain aux Européens afin qu'ils l'aident à durcir les termes de ce pacte s'ils veulent éviter un retrait pur et simple de Washington.

M. Trump avait confirmé vendredi 12 janvier la suspension des sanctions économiques contre l'Iran, levées dans le cadre de l'accord, mais la Maison Blanche a prévenu qu'il s'agit "de la dernière suspension qu'il allait signer".

"La République islamique d'Iran (...) ne prendra aucune mesure au-delà de ses engagements dans le cadre de l'accord nucléaire", a affirmé dans un communiqué le ministère iranien des Affaires étrangères, répétant que Téhéran refusait de "renégocier" cet accord.

Elle "n'acceptera aucune modification de cet accord, ni aujourd'hui ni dans l'avenir, et ne permettra pas de lier l'accord nucléaire à d'autres questions", a-t-il ajouté.

Le chef de la diplomatie iranienne, Mohammad Javad Zarif, avait accusé vendredi 12 janvier M. Trump de chercher "désespérément" à saboter l'accord nucléaire, qui prévoit une levée progressive et conditionnelle des sanctions internationales imposées à l'Iran en échange de la garantie que Téhéran ne se dotera pas de l'arme atomique.

'Aucune différence'

"C'est la dernière chance", a lancé Donald Trump dans un communiqué, exigeant un "accord" avec les Européens pour "remédier aux terribles lacunes" du texte, dont il est un grand pourfendeur alors que tous les autres signataires le défendent mordicus.

Carte de l'Iran et de ses installations nucléaires et caractéristiques de l'accord de 2015 sur le nucléaire iranien.
Photo : AFP/VNA/CVN

"En l'absence d'un tel accord" avec les Européens, les États-Unis réimposeront les sanctions liées au nucléaire iranien et se retireront "immédiatement" du pacte conclu en 2015, a-t-il prévenu.

L'ultimatum américain laisse 120 jours, jusqu'à la prochaine échéance de suspension des sanctions, pour trouver une entente avec les Européens sur "un accord de suivi" visant à durcir les conditions du texte initial, a expliqué un haut responsable de l'administration américaine.

Donald Trump juge que l'accord conclu par l'administration de son prédécesseur démocrate Barack Obama a notamment mené la communauté internationale à fermer les yeux sur l'action "déstabilisatrice" de l'Iran au Moyen-Orient.

Dans les rues de Téhéran, des Iraniens ne cachaient pas leur lassitude des pressions constantes des États-Unis. "Cela ne fait aucune différence. Cela fait 40 ans qu'on vit sous les sanctions américaines", a déclaré Farshad Alyan, un étudiant en droit de 26 ans.

En 2015, "quand le JCPOA (nom officiel de l'accord, ndlr) a été signé, nous étions plein d'espoir. Nous n'en avons plus du tout aujourd'hui", a-t-il ajouté.

'Très mauvais calcul'

Le ministère iranien des Affaires étrangères a accusé le président américain de "poursuivre ses actions hostiles contre le peuple iranien comme il le fait depuis un an". Il a en outre dénoncé les nouvelles sanctions américaines contre des ressortissants iraniens.

Le ministère prévient notamment que l'Iran répondra par une "action sérieuse" à la décision de l'administration américaine d'ajouter le nom de l'ayatollah Sadegh Larijani, chef de l'autorité judiciaire de l'Iran, sur la liste de ces sanctions ciblées --non liées au programme nucléaire-- adoptées vendredi 12 janvier par le Trésor américain.

Réunis jeudi 11 janvier à Bruxelles, les Européens avaient de nouveau fait bloc autour de l'accord de Vienne, rappelant que l'Agence internationale pour l'énergie atomique (AIEA) confirme régulièrement son respect par Téhéran.

Samedi 13 janvier lors d'une conversation téléphonique, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a exhorté le président français Emmanuel Macron à "revoir" l'accord. Lors de cet entretien, M. Macron "a rappelé l'importance de préserver l'accord nucléaire iranien, et le nécessaire respect par toutes les parties de leurs engagements dans le cadre de cet accord", a indiqué l'Elysée dans un communiqué.

La Russie aussi voit d'un mauvais oeil une remise en cause de l'accord. "Nous arrivons peu à peu à la conclusion qu'une décision interne a déjà été prise par les États Unis de sortir (de l'accord) ou qu'ils sont proches de la prendre", a déclaré samedi 13 janvier le ministre adjoint des Affaires étrangères russes, Sergei Ryabkov, à l'agence Interfax. "Cela pourrait être (...) un très mauvais calcul", a ajouté le diplomate.

AFP/VNA/CVN

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