L'Iran a repris l'enrichissement d'uranium à 20%

L'Iran a annoncé mardi 5 janvier avoir repris de façon continue ses activités d'enrichissement de l'uranium à hauteur de 20%, spectaculaire désengagement en matière nucléaire dans un climat de regain de tensions dans le Golfe.

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Photo diffusée par l'organisation iranienne de l'énergie atomique de l'usine souterraine de Fordo, le 6 novembre 2019.

Téhéran avait indiqué lundi 4 janvier avoir amorcé le processus destiné à produire de l'uranium enrichi à 20% dans son usine souterraine de Fordo, à 180 km au sud de Téhéran, à rebours des engagements pris à Vienne en 2015 lors de la conclusion de l'accord international sur le nucléaire iranien.

Les cascades de centrifugeuses mises en route pour augmenter la teneur de l'uranium en isotope 235 sont rapidement montées en puissance.

Désormais, "nous pouvons produire chaque mois 8 ou 9 kilogrammes d'uranium enrichi à 20% de façon à atteindre les 120 kilos (annuels) que la loi nous impose", a déclaré le président de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA), Ali Akbar Saléhi.

M. Saléhi faisait référence à une loi votée en décembre en riposte à l'élimination, fin novembre, dans une attaque attribuée par Téhéran à Israël, d'un physicien nucléaire iranien aussi vice-ministre de la Défense.

Cette loi enjoint le gouvernement à reprendre immédiatement ses activités de production d'uranium enrichi à 20%, que l'Iran avait accepté de suspendre lors de la conclusion de l'accord de Vienne.

Photo d'archives montrant un inspecteur de l'AIEA dans le complexe nucléaire de Natanz en Iran, le 20 janvier 2014.

"Vive inquiétude"

Le gouvernement modéré-réformateur du président Hassan Rohani, principal artisan, côté iranien, de l'accord, s'était opposé à cette loi, mais avait dit qu'il n'aurait d'autre choix que de l'appliquer si elle devait entrer en vigueur.

Devant le refus de M. Rohani de la promulguer, Mohammad-Bagher Ghalibaf, le président du Parlement (tenu depuis février par les conservateurs), s'est saisi du texte et l'a publié au Journal officiel, comme le permet la législation.

"Nous notons avec une vive inquiétude les mesures prises par l'Iran (...) Cette action constituera un écart important par rapport aux engagements nucléaires de l'Iran (...) et nous allons redoubler d'efforts pour préserver l'accord", a réagi l'Union européenne, garante du pacte.

L'accord avait été conclu après des années d'âpres négociations entre l'Iran et les cinq membres permanents du Conseil de sécurité --Royaume-Uni, Chine, France, Russie, États-Unis-- plus l'Allemagne. Il offre à l'Iran un allègement des sanctions internationales en échange d'une réduction drastique de ses activités nucléaires et d'un régime d'inspection strict de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) destiné à garantir que le pays ne cherche pas à se doter de la bombe atomique.

L'accord menace néanmoins de voler en éclats depuis que le président américain Donald Trump en a retiré son pays en mai 2018 avant de rétablir de lourdes sanctions économiques ayant plongé l'économie iranienne dans une violente récession et privant Téhéran des bénéfices qu'elle escomptait du pacte.

En riposte l'Iran s'est affranchi, à partir de mai 2019, de la plupart de ses engagements clés pris à Vienne. Le gouvernement iranien estime néanmoins que la loi va à l'encontre des efforts diplomatiques pour obtenir la levée des sanctions américaines à la faveur de la prochaine arrivée à la Maison Blanche de Joe Biden. Celui-ci a dit sa volonté de faire revenir les États-Unis à l'accord de Vienne.


AFP/VNA/CVN

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