L'industrie automobile fortement ralentie au premier trimestre

Avec une production ralentie par des pénuries de semi-conducteurs et la tension en Ukraine, les automobiles neuves ont vu leurs ventes plonger dans l'Union européenne en mars.

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Graphique montrant les immatriculations de voitures neuves dans les pays européens au mois de mars par rapport à celles de mars 2021.
Photo : AFP/VNA/CVN

Au total, 844.187 véhicules ont été écoulés au cours du mois, soit une baisse de 20,5% par rapport à mars 2021, et près d'un tiers de moins qu'en 2019, a indiqué mercredi 20 avril l'Association européenne des constructeurs (ACEA). Depuis la fin du mois de février, l'arrêt d'usines de fournisseurs ukrainiens s'est ajouté aux pénuries de composants électroniques. L'Ukraine est notamment le principal fournisseur européen de faisceaux de câblage, des pièces décrites comme le "système nerveux" des voitures.

Le mois a été catastrophique sur les principaux marchés, à l'image de l'Allemagne, de la France, de l'Italie, de l'Espagne ou de la Belgique, qui enregistrent des baisses à deux chiffres. Il s'agit du plus faible volume de ventes pour un mois de mars depuis le début de la série statistique en 1990, hors le cas exceptionnel de 2020 qui avait paralysé l'économie au début de la pandémie de COVID-19. Le marché européen vient de connaître les trois pires mois de son histoire (toujours hors année 2020), avec 2,2 millions de véhicules vendus.

Depuis le printemps 2021, le marché automobile est freiné en Europe et en Amérique par une série de problèmes logistiques, dont une pénurie de semi-conducteurs. Ces puces électroniques, principalement fabriquées en Asie, sont indispensables à la fabrication des téléphones et ordinateurs portables, mais aussi des voitures qui embarquent toujours plus de technologie. Avec une stabilisation de l'approvisionnement en puces, l'ACEA prévoyait un rebond des ventes d'automobiles au deuxième semestre 2022, mais la tension en Ukraine est venue doucher cet optimisme.

L'Europe n'est pas la seule à ralentir : le marché a baissé au premier trimestre aux États-Unis (-16%), mais aussi au Japon, au Brésil ou en Inde. Seul le marché chinois reste en très forte croissance (+9%), mais des confinements locaux liés à des rebonds de l'épidémie laissent craindre des arrêts prolongés de la production.

Les voitures électriques pas épargnées

À travers l'Europe, plusieurs usines ont été mises en pause faute de pièces. Volkswagen a dû interrompre temporairement sa production sur plusieurs sites allemands, dont une partie de son usine historique à Wolfsburg, et Zwickau, son centre de production de voitures électriques. L'usine Renault de Douai, qui produit la Mégane électrique, est aussi à l'arrêt pour onze jours.

L'usine Volkswagen de Wolfsburg, en Allemagne, le 22 mars.
Photo : AFP/VNA/CVN

Ces pénuries finissent en effet par toucher les voitures hybrides et électriques dont le marché, en pleine explosion, était protégé jusque-là, note Peter Fuss, analyste chez Ernst & Young, dans un communiqué. "Les ventes de voitures électrifiées pourraient être bien plus hautes si l'industrie avait été en mesure de livrer ses voitures, d'autant plus que les voitures électriques nécessitent encore plus de puces", souligne-t-il.

La pénurie de puces pourrait continuer à sévir jusqu'à la fin de l'année 2022. "Pour les clients, ça signifie qu'il y aura encore moins de voitures neuves disponibles, que les délais de livraison resteront extrêmement longs et que les prix continueront à monter, pour les voitures d'occasion aussi", explique Peter Fuss. Dans une conjoncture économique compliquée par l'inflation, notamment, la demande de voitures n'a pas baissé pour le moment mais cela pourrait changer à moyen terme, selon l'analyste.

Les constructeurs et équipementiers devraient donner plus de précisions sur ces ralentissements à l'occasion de la présentation de leurs résultats trimestriels, avec Tesla en ouverture de bal mercredi 20 avril.

Le N°1 européen Volkswagen a vu ses ventes reculer de 24,3%. Mais ses marques de luxe (Porsche, Bentley, Lamborghini et Bugatti) résistent bien à la crise. Le N°2 européen, le groupe Stellantis, né de la fusion de PSA et Fiat-Chrysler, a vu sa part de marché reculer à 20% avec une forte baisse de ses ventes (-32,9%), et des mauvais scores pour Peugeot, Fiat et Jeep.


AFP/VNA/CVN

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