Libye: au moins 121 morts au sud de la capitale, statu quo sur le front

Au moins 121 personnes ont été tuées en dix jours d'affrontements armés au sud de la capitale libyenne, où un statu quo paraît s'installer entre les forces du maréchal Khalifa Haftar et celles du Gouvernement d'union nationale (GNA).

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Des forces loyales au Gouvernement d'union nationale, à Wadi Rabi au sud de Tripoli, le 12 avril 2019.

Les combats violents qui opposent les deux camps depuis le 4 avril dans la banlieue sud de Tripoli ont également fait 561 blessés, selon un nouveau bilan de l'Organisation mondiale de Santé (OMS).

L'Armée nationale libyenne (ANL), autoproclamée par le maréchal Haftar, l'homme fort de l'est libyen, a lancé il y a dix jours une offensive en vue de s'emparer de la capitale (nord-ouest), siège du GNA de Fayez al-Sarraj, reconnu par la communauté internationale.

Au sol, les deux camps continuent de proclamer des "avancées", mais sur le terrain, aucun des deux ne semble avoir pris l'avantage. Les combats ont repris dimanche, sur les mêmes lignes de front, en particulier à Ain Zara et al-Swani, au sud de Tripoli.

Le bureau de l'OMS en Libye, qui ne précise pas le nombre de civils parmi les victimes, a par ailleurs condamné sur son compte Twitter "les attaques répétées contre le personnel soignant" et les ambulances dans les environs de Tripoli.

Deux ambulances ont été prises pour cibles samedi 13 avril, portant à huit le nombre de véhicules du personnel médical touchés depuis le début des combats.

Dans un pays plongé dans le chaos depuis la chute du régime Kadhafi en 2011, les organisations internationales craignent que les civils ne fassent une nouvelle fois les frais des violences.

13.500 déplacés

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (Ocha) de l'ONU a fait état de 13.500 personnes déplacées par les combats, dont 900 ont été hébergées dans des centres d'accueil.

Dimanche 14 avril, la mission de l'ONU en Libye (Manul) a rappelé que "le droit humanitaire international interdit formellement de bombarder des écoles, des hôpitaux, des ambulances et des zones civiles". "La mission surveille et documente tous les actes de guerre en violation de cette loi afin d'informer le Conseil de sécurité et la Cour pénale internationale".

Des combattants loyaux au gouvernement d'union nationale en Libye, à Ain Zara, le 10 avril 2019.

Cette mise en garde, intervient au lendemain d'un raid aérien, attribué par le GNA aux forces de l'ANL, qui a touché une école à Ain Zara, au sud de Tripoli, théâtre de violents affrontements depuis plusieurs jours.

L'ANL a de son côté accusé les forces du GNA d'avoir mené un raid aérien et "visé des civils" dans la région de Gasr Ben Ghachir, à une trentaine de kilomètres au sud de Tripoli.

Entre les 12 et 13 avril, le GNA a indiqué avoir mené 21 frappes aériennes sur des "positions militaires" de l'ANL et ses lignes d'approvisionnement, selon le colonel Mohamad Gnounou, porte-parole des forces du GNA.

M. Gnounou a annoncé samedi soir 13 avril "de grandes avancées sur tous les fronts", notamment à Al-Aziziya, ville située à une cinquantaine de kilomètres au sud de Tripoli, où une caserne a changé de main plusieurs fois.

"Nous n'avons pas commencé cette guerre, mais ce sera nous qui déciderons de l'heure et du lieu de sa fin", a-t-il dit.

Un nouveau porte-parole du GNA, Mohanad Younes, a de son côté annoncé que les forces loyales à cet exécutif se préparent à passer de la "phase défensive à l'offensive".

"Éléments terroristes"

Plus tard dans la soirée, le général Ahmad Al-Mesmari, porte-parole des forces du maréchal Haftar, a indiqué que l'ANL "avançait sur tous les fronts". M. Mesmari a également de nouveau fait état de "terroristes" et "criminels" combattant aux côtés des forces du GNA. "La décision n'est plus aux mains de Sarraj. Elle est maintenant aux mains de terroristes", a-t-il dit.

Dans une déclaration appelant à l'arrêt des combats et au retrait de l'ANL de la capitale, l'Union européenne avait déjà exprimé jeudi 11 avril son "inquiétude face à la participation d'éléments terroristes et criminels aux combats, notamment de personnes répertoriées par le Conseil de sécurité de l'ONU".

M. Sarraj a dénoncé samedi soir 13 avril une "campagne de désinformation de la part de quelques parties", selon lesquelles ses "forces comptent des combattants appartenant à des organisations et groupes terroristes".

Dans un communiqué, il a "démenti fermement" ces "allégations", estimant que l'attaque de l'ANL contre la capitale "encouragera et ouvrira la voie aux cellules terroristes dormantes" pour s'attaquer aux Libyens "dans toutes les régions et sans distinction".


AFP/VNA/CVN

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