Liban - Israël : pourparlers sur les frontières disputées

Le Liban et Israël ont annoncé jeudi 1er octobre des pourparlers sous la médiation de l'ONU sur leurs frontières maritimes et terrestres disputées, un accord "historique" entre ces deux pays techniquement en guerre, selon Washington.

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Le président du Parlement libanais, Nabih Berri, le 1er octobre à Beyrouth.
Photo : AFP/VNA/CVN

"En ce qui concerne la question des frontières maritimes, des réunions se tiendront de manière continue au siège des Nations unies à Naqoura, sous la bannière des Nations unies" a indiqué le président du Parlement libanais, Nabih Berri, Berri, lors d'une conférence de presse.

"Les réunions se tiendront sous les auspices du bureau du coordinateur spécial de l'ONU pour le Liban (UNSCOL)", a-t-il ajouté.

Et de préciser : "les deux parties, Israël et le Liban, ont demandé aux États-Unis de jouer le rôle de médiateur et de facilitateur pour la délimitation des frontières maritimes, et ils sont prêts pour cela".

L'accord de pourparlers "est le résultat de près de trois ans d'efforts diplomatiques intenses" de la part de Washington, a déclaré pour sa pat le secrétaire d'État américain, Mike Pompeo, dans un communiqué.

Aucune date n'a été annoncée par le chef du Parlement libanais pour le début des négociations ni sur les modalité des pourparlers.

De son côté, Israël a affirmé que les négociations seraient "directes" et auraient lieu après la fête juive de Souccot qui se termine le 10 octobre, selon un communiqué du bureau du ministre de l'Énergie israélien, Youval Steinitz.

En 2018, le Liban avait signé son premier contrat d'exploration pétrolière pour deux blocs offshore (4 et 9) avec un consortium emmené par le groupe français Total et incluant l'italien Eni et le russe Novotek.

Une partie du bloc 9 se trouve dans une zone maritime disputée avec Israël.

"Historique" 

De son côté, le ministre israélien des Affaires étrangères, Gabi Ashkenazy, a remercié dans un communiqué son homologue américain "Mike Pompeo et son équipe pour leurs efforts dévoués qui ont mené à des négociations directes entre Israël et le Liban".

Le gouvernement israélien a déclaré en mai 2019 qu'il avait donné son accord pour débuter des discussions avec le Liban par l'entremise des États-Unis pour résoudre le conflit sur leurs frontières maritimes.

Dans ce dossier, Washington fait la navette entre les deux pays depuis près d'une décennie pour ouvrir la voie à des pourparlers au sujet des frontières.

Le 8 septembre, le secrétaire adjoint américain pour les Affaires au Proche-Orient, David Schenker, avait fait part de "progrès" en vue d'un début de pourparlers disant espérer "signer un accord dans les prochaines semaines".

L'accord-cadre prévoit, outre le litige maritime qui concerne une zone de 860 km2, des négociations sur "les frontières terrestres liées à la ligne bleue" et la signature d'un accord "par le Liban, Israël et la Finul", a indiqué Nabih Berri.

La force intérimaire de l'ONU pour le Liban (Finul) a salué l'accord, affirmant sa disposition à "apporter tout le soutien (...) et faciliter les efforts visant à résoudre ce litige".  

"Nécessaire" pour le Liban 

La résolution du litige frontalier est vitale pour le Liban, à la traîne dans l'exploration de ses ressources offshore et englué depuis un an dans sa pire crise économique depuis des décennies.

"La délimitation des frontières (maritimes) est nécessaire car elle facilitera d'abord le travail dans le bloc 9 et peut susciter l'intérêt des entreprises internationales pour le bloc 8, dont plus de la moitié se trouve dans la zone contestée", explique Laury Haytayan, experte sur la gestion des hydrocarbures au Moyen-Orient.

Le Liban, en défaut de paiement depuis mars, est d'autant plus intéressé par de nouvelles explorations que les travaux menés dans le premier bloc (N°4) ne se sont pas avérés concluants, des traces de gaz ayant été trouvées mais pas en quantité suffisante pour une commercialisation.

Les autorités libanaises nourrissent de grands espoirs vis-à-vis d'une potentielle découverte conséquente, y voyant une manière de relancer une économie au point mort et de répondre aux besoins énergétiques dans un pays souffrant depuis plus de trois décennies de pénuries chroniques de courant.

AFP/VNA/CVN

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