Coronavirus/France
L'exécutif prêt à de nouvelles mesures en IDF

L'Île-de-France ne devrait bientôt plus passer entre les gouttes. Devant l'aggravation de la situation épidémique dans la région capitale, le Premier ministre Jean Castex a assuré mardi 16 mars que "le moment (était) venu pour envisager de nouvelles dispositions".

>>Un nouveau variant du coronavirus détecté en Bretagne

>>Suspensions en cascade du vaccin AstraZeneca, l'OMS se réunit

Le personnel médical transporte un patient infecté par le COVID-19 qui a été transféré de Nice, où les unités de soins intensifs sont surchargées, le 16 mars à Toulouse-Blagnac.
Photo : AFP/VNA/CVN

"On est dans une situation préoccupante et critique et, très clairement, des mesures du type de celles auxquelles on a eu recours dans les autres parties du territoire sont sur la table ce soir", a ajouté Jean Castex sur BFM TV, en référence aux confinements mis en place le week-end dans les agglomérations de Nice, Dunkerque et dans le Pas-de-Calais.

"Incontestablement, on est sur un point d'équilibre extrêmement précaire", a insisté M. Castex, tout en relevant que la "décision" d'un reconfinement n'était pas encore formellement prise.

Un Conseil de défense est convoqué mercredi 17 mars à l'Élysée et pourrait acter de nouvelles mesures pour l'Île-de-France.

La circulation du virus, marquée par la propagation du variant anglais, plus contagieux, ne ralentit pas dans la région parisienne, la plus peuplée du pays (12 millions d'habitants).

Le taux d'incidence a de nouveau grimpé à 418 nouveaux cas de contamination pour 100.000 habitants sur les sept derniers jours dans la région, bien au-dessus du seuil dit d'"alerte maximale" des autorités sanitaires (250) qui a lui été dépassé au niveau national.

Coup de frein

Cette aggravation de la situation survient à un moment critique : la suspension du vaccin d'AstraZeneca en France, comme chez ses voisins européens, a mis un coup de frein à la campagne de vaccination, alors que l'épidémie a encore fait 320 morts mardi 16 mars dans le pays et provoqué l'entrée de 435 nouveaux malades en réanimation.

Avant une réunion spéciale jeudi 18 mars, l'Agence européenne du médicament (EMA) a réaffirmé qu'elle restait "fermement convaincue" des bénéfices du vaccin AstraZeneca contre le COVID-19, malgré le signalement de problèmes sanguins détectés chez des personnes vaccinées, tels que des difficultés à coaguler ou la formation de caillots (thrombose).

Jean Castex a assuré pour sa part qu'il se ferait vacciner "très rapidement" si la suspension d'AstraZeneca était levée, qualifiant ce vaccin d'"utile, même et surtout pour les formes graves de la maladie".

Le gouvernement, qui a promis au moins 10 millions de premières injections d'ici à la mi-avril, 20 millions d'ici à la mi-mai et 30 millions d'ici à l'été, compte notamment sur ce vaccin, que les médecins et les pharmaciens peuvent injecter, pour garder la cadence.

"Nous avions 50 rendez-vous programmés aujourd'hui (mardi) qu'il a fallu annuler", a expliqué, un peu dépitée, Aurélie Jandard, médecin généraliste dans une maison de santé d'Ambierle (Loire).

Les objectifs du gouvernement sont-ils remis en cause ? "Si la suspension devait persister, ou partiellement, oui, dans une certaine mesure mais pas complètement", a répondu sur France Inter le président du Comité d'orientation de la stratégie vaccinale, le Pr Alain Fischer, en rappelant que le vaccin du laboratoire anglo-suédois "représente à peu près 30, 35% des doses qui doivent être administrées au mois d'avril".

Sur plus de 5,2 millions de premières doses injectées en France, 1,3 million proviennent d'AstraZeneca, les autres étant des vaccins de Pfizer/BioNTech et Moderna.

"Pas en danger"

"Les gens ne sont pas en danger parce qu'ils auraient été vaccinés par AstraZeneca", dont la seconde dose intervient entre 9 et 12 semaines, a insisté de son côté le ministe de la Santé, Olivier Véran.

Alors que les capacités des services de réanimation sont saturées depuis plusieurs semaines dans les régions Hauts-de-France et Provence Alpes-Côte d'Azur, le nombre de malades dans ces services de soins critiques a dépassé le pic de la 2e vague de l'automne en Île-de-France, à 1.177 mardi 16 mars, sur 4.239 patients COVID-19 dans toute la France.

Et un nouveau variant du coronavirus SARS-CoV-2 a été détecté en Bretagne, a annoncé la Direction générale de la santé (DGS), précisant que des investigations étaient en cours pour en évaluer la transmissibilité et la sévérité.

Un an jour pour jour après le premier confinement, le COVID-19, dont le bilan s'élève à plus de 91.000 morts, pèse toujours lourdement sur les vies quotidiennes : couvre-feu à 18h00 en métropole et confinement le week-end dans les territoires les plus touchés, restaurants, bars, lieux culturels et salles de sport privées fermées depuis plus de quatre mois, étudiants accueillis au compte-gouttes dans les universités.

Le président Emmanuel Macron avait assuré dès lundi 15 mars que de "nouvelles décisions" seraient prises dans "les jours qui viennent". Il devait recevoir mardi 16 mars à 17h00 une délégation du comité scientifique qui, dans son dernier avis, préconise notamment de ne fermer les écoles qu'en "dernier recours". Le chef de l'État devait ensuite s'entretenir par visioconférence avec des réanimateurs.


AFP/VNA/CVN

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