Coronavirus
L'Europe tire le rideau pour juguler la deuxième vague

Après l'Irlande, la France, l'Angleterre... au tour de la Grèce et de certaines régions d'Italie : pour enrayer la deuxième vague de COVID-19, le confinement s'étend progressivement en Europe, plus souple qu'en mars mais moins bien accepté par la population.

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Une rue déserte à Rome pendant le couvre-feu, le 6 novembre.
Photo : AFP/VNA/CVN

Selon un comptage effectué par l'AFP à partir de sources officielles, la pandémie a fait plus de 300.000 morts sur le continent européen, pour plus de douze millions d'infections. C'est la deuxième zone du monde la plus endeuillée, derrière l'Amérique latine et les Caraïbes (408.841 décès, 11.490.126 cas).

À partir de samedi 7 nouvembre, les Grecs devront montrer patte blanche pour quitter leur domicile : pour chaque sortie, il faudra indiquer par SMS le motif et l'horaire, et attendre le feu vert des autorités, également par SMS.

Vendredi 6 nouvembre, la circulation était dense à Athènes, où les habitants s'empressaient de procéder à leurs derniers achats ou de se faire couper les cheveux chez des coiffeurs pris d'assaut.

Couettes et oreillers, notamment, se vendaient comme des petits pains. "Les gens recherchent un confort psychologique et veulent acheter quelque chose pour rendre leur logis plus confortable, maintenant qu'ils vont y passer tant de temps", avance Olympia Kapelaki, qui travaille dans un magasin de literie.

Le confinement, qui devrait durer trois semaines - peut-être davantage -, épargnera supermarchés, épiceries, stations-service, pressings et animaleries. Mais, comme en France, les librairies devront, à leur grand dam, tirer le rideau.

Le coronavirus a fait 702 morts au total dans le pays, mais c'est surtout le nombre de malades hospitalisés en soins intensifs qui fait planer le risque d'une saturation des hôpitaux.

Depuis que le bureau de l'OMS en Chine a fait état de l'apparition de la maladie fin décembre, le COVID-19 a fait au moins 1.235.148 morts dans le monde et officiellement infecté plus de 48,7 millions de personnes, selon un comptage réalisé vendredi 6 nouvembre par l'AFP à partir de sources officielles.

Pour la première fois, le cap des 600.000 nouveaux cas vient même d'être franchi.

Zones rouges

Face à cette deuxième vague, un couvre-feu national de 22h00 à 05h00 va entrer en vigueur vendredi en Italie jusqu'au 3 décembre. Comme en Grèce, les lycées passent à l'enseignement à distance, et les musées sont fermés, de même que les centres commerciaux durant le weekend.

De nouvelles "zones rouges" - Lombardie, Piémont, Val d'Aoste et Calabre - ont été déclarées "à haut risque" et 16 millions d'Italiens renouent avec le confinement, plus léger cependant qu'au printemps dernier.

Dans la cité lombarde de Bergame, un cortège disparate de plusieurs centaines de personnes - restaurateurs, commerçants, militants d'extrême-droite- a manifesté contre cette mesure au cri de "Liberté" et à coups de fumigènes dans la nuit devant la maison du maire.

"Il y a plus de lassitude et de méfiance" par rapport au confinement de mars, a constaté l'édile, Giorgio Gori, sur Facebook.

En Norvège, pourtant un des pays d'Europe les moins touchés par la pandémie, les autorités serrent aussi la vis.

À Oslo, bars et restaurants ne pourront plus servir d'alcool à partir de lundi, et salles de gym, cinémas, théâtres et piscines devront fermer leurs portes. L'enseignement à distance va s'étendre dans les lycées de la ville et d'autres régions.

De Londres à Ljubljana, ces nouvelles mesures génèrent des protestations, parfois émaillées de violences. Dans la capitale slovène, une manifestation contre le confinement de plusieurs centaines de personnes a dégénéré en violents affrontements jeudi soir.

''À vendre''

En France, reconfinée depuis le 30 octobre, le nombre de nouveaux cas de COVID-19 a franchi le cap des 60.000 au cours des dernières 24 heures et le bilan total des décès depuis le début de l'épidémie s'approche des 40.000, a fait savoir vendredi 6 nouvembre Santé publique France.

Plus de 400 commerces d'Annecy, dans l'Est du pays, ont apposé sur leur vitrine une affichette "À vendre" avec le numéro non pas d'une agence immobilière mais du palais présidentiel de l'Élysée.

La Chine bloque désormais l'arrivée des voyageurs étrangers en provenance de France et d'une dizaine d'autres nations très touchées par le COVID-19, afin d'éviter toute résurgence de l'épidémie sur son sol.

L'Angleterre est elle aussi confinée depuis jeudi 5 nouvembre : les commerces non essentiels ont dû fermer, et les restaurants, pubs et cafés ne peuvent proposer que des livraisons ou ventes à emporter. Les écoles, elles, restent ouvertes.

À Liverpool, les autorités ont lancé vendredi un programme de dépistage massif, voyant dans cet essai pilote une porte de sortie possible au confinement. "Faites-le pour vous-même, votre famille, vos collègues et votre ville", a encouragé le très populaire entraîneur du club de football, Jürgen Klopp.

La compagnie britannique à bas coût Easyjet va réduire encore ses capacités de vols pour les trois derniers mois de l'année, à "20% au plus" de ce qu'elle prévoyait initialement pour cette période. Sa concurrente Ryanair ne cesse, elle aussi, de revoir à la baisse ses capacités de vols pour les mois à venir.

De l'autre côté de l'Atlantique, les États-Unis, en plein suspense électoral, vont eux aussi de record en record. Dans ce pays, de loin le plus endeuillé au monde par la pandémie avec 234.876 décès, plus de 120.000 nouveaux cas positifs au coronavirus en 24 heures ont été recensés jeudi 5 novembre, selon l'université Johns Hopkins.


AFP/VNA/CVN

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