L'Europe scelle un pacte avec la Turquie pour freiner l'afflux de migrants

Les Européens ont scellé le 29 novembre un plan d'action avec la Turquie pour freiner le flux de migrants vers l'UE, en se gardant d'être trop précis sur les contreparties aux Turcs, venus décrocher une relance de leur processus d'adhésion.

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Les participants au sommet UE-Turquie, le 29 novembre à Bruxelles.
Photo : AFP/VNA/CVN

L'ambiguïté des promesses du sommet réuni à Bruxelles n'a pas empêché la Turquie de saluer un "jour historique" sur le chemin de son adhésion à l'UE.

Cette rencontre inédite entre les 28 membres de l'UE et la Turquie a en tout cas entériné l'aide de trois milliards d'euros que les Européens verseront pour aider Ankara à mieux accueillir les réfugiés syriens. Et pour éviter qu'ils cherchent à rejoindre l'Europe, dont l'unité vacille sous la pression migratoire.

En quatre ans et demi, la guerre en Syrie a fait plus de 250.000 morts et près de 12 millions de déplacés et réfugiés. La Turquie - qui en accueille déjà plus de 2,2 millions - a donc obtenu la garantie qu'elle ne porterait plus seule ce fardeau financier.

"Nous allons contrôler très précisément l'utilisation des 3 milliards d'euros", a promis le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, dont l'exécutif a négocié le plan d'action commun "activé" dimanche 29 novembre entre les deux parties.

Ankara s'y engage notamment à rendre ses frontières avec l'UE, principale porte d'entrée des migrants en Europe, plus imperméables aux migrants économiques irréguliers et à coopérer dans la lutte contre les passeurs qui opèrent depuis les côtes turques.

Les Turcs ont obtenu de leur côté la promesse d'une accélération des négociations en cours pour faciliter l'attribution de visas pour l'Europe.

Sur le plan politique, les deux parties ont surtout convenu de "redynamiser" les négociations d'adhésion de la Turquie, ouvertes en 2005 mais quasiment au point mort depuis.

Des négociations sur le chapitre 17 (politiques économiques et monétaires), sur 35 chapitres au total pour ouvrir la voie à une adhésion, seront ouvertes "le 14 décembre", selon le communiqué publié à la fin du sommet.

Réticences au sein de l'UE

"Le travail préparatoire sur d'autres chapitres pourrait commencer" ensuite en 2016, est-il ajouté, même si cela se fera "sans porter préjudice à la position des États membres". Ces précautions dans la rédaction du texte visent à surmonter les réticences toujours très fortes de certains, comme la Grèce et surtout Chypre.

Le chef du gouvernement turc Ahmet Davutoglu lors d'une conférence de presse, le 29 novembre à Bruxelles.

"C'est un jour historique pour notre processus d'adhésion à l'UE", s'est enthousiasmé le chef du gouvernement turc, Ahmet Davutoglu. "Je suis heureux de voir que tous mes collègues en Europe sont d'accord sur le fait que la Turquie et l'UE ont le même destin", s'est-il félicité à l'issue du sommet.

Les Turcs auraient préféré que d'autres chapitres de négociations d'adhésion soient clairement désignés dans les conclusions. "Malgré cela ce sommet est une réussite de notre point de vue", a indiqué une source gouvernementale turque.

Le processus d'adhésion "est engagé depuis des années et il n'y a pas de raison ni de l'accélérer, ni de le ralentir", a tempéré le président français François Hollande, illustrant la prudence de nombreux dirigeants européens.

Sur le plan financier, les Européens ont aussi laissé dans le flou les détails de leur aide de 3 milliards d'euros. La déclaration finale du sommet précise qu'il s'agit d'une somme "initiale". Pour les Turcs, qui disent avoir déjà dépensé 7 milliards d'euros pour accueillir les réfugiés, il ne s'agit que d'un début, et il faudrait 3 milliards par an. Mais pour certains États européens, il était hors de question de promettre plus.

AFP/VNA/CVN

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