Coronavirus
L'Europe joue la prudence entre relance de l'économie et rebond de l'épidémie

Pressés de relancer l'économie, plusieurs pays européens ont dévoilé, prudemment, des plans de déconfinement progressifs et réversibles afin de ne pas relancer l'épidémie de coronavirus qui continue de faire des ravages dans le monde sur les plans sanitaire et économique.

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Une voyageuse à l'aéroport Franz-Josef-Strauss de Munich (Allemagne) le 28 avril

Comme un symbole, la Chine, berceau de la pandémie, a annoncé mercredi 29 avril que la session annuelle du Parlement, grand-messe rituelle du régime communiste, s'ouvrirait le 22 mai. L'événement, qui réunit habituellement 3.000 députés dans le cadre solennel du Palais du peuple à Pékin, devrait donner l'occasion au président Xi Jinping de proclamer la victoire du pays sur l'épidémie de coronavirus.

Partie du centre du pays en décembre, l'épidémie de COVID-19 a contaminé plus de trois millions de personnes dans le monde. Plus de 215.000 en sont mortes, malgré le confinement de plus de la moitié des habitants de la planète.

Stop and go

En Europe, la nécessité de limiter les dégâts économiques et sociaux a poussé plusieurs pays à présenter des plans de redémarrage de l'activité et de la vie sociale très progressifs, et réversibles. Mais autoriser les enfants à sortir de nouveau, comme en Espagne, ou de retourner à l'école, comme en France, soulève des craintes.

Les autorités sanitaires britanniques tentent ainsi d'établir s'il existe un lien entre la pandémie de coronavirus et une maladie grave touchant depuis peu un petit nombre d'enfants, a indiqué mardi le ministre de la Santé Matt Hancock. Cette maladie ressemble à la maladie de Kawasaki, un syndrome vasculaire affectant les jeunes enfants et dont la cause reste indéterminée. Une vingtaine de cas suspects ont été recensés en région parisienne, selon le quotidien régional La Dépêche du Midi.

Déconfinement ou confinement moins strict ? "Nous allons devoir vivre avec le virus", a prévenu le Premier ministre français Edouard Philippe, qui a présenté mardi une feuille de route pour remettre progressivement le pays en marche à partir du 11 mai. Au programme : tests massifs, réouverture progressive des écoles, réouverture des commerces (mais pas des cafés et des restaurants) et masque obligatoire dans les transports publics.

Toutefois, "si les indicateurs ne sont pas au rendez-vous, nous ne déconfinerons pas le 11 mai", a prévenu le chef du gouvernement. Après les transports publics, Berlin a décidé d'imposer le masque dans les magasins, comme dans le reste de l'Allemagne. Mais les autorités sanitaires ont appelé à la prudence alors que pour la première fois depuis la mi-avril, le taux d'infection a de nouveau atteint le seuil de 1,0, ce qui signifie que chaque malade contamine une autre personne.

Pistolet sur le front

En Espagne, où les enfants sont de nouveau autorisés à sortir depuis dimanche, la feuille de route fixée par le gouvernement prévoit à partir du 9 mai un déconfinement par "phases" jusqu'à "fin juin", en fonction de l'évolution de la pandémie. Mais les écoles resteront fermées jusqu'en septembre. C'est le cas aussi en Italie, pays qui a payé le plus lourd tribut à la pandémie en Europe et où les modalités du déconfinement prévu le 4 mai sont strictes : rassemblements interdits, déplacements entre régions interdits, port du masque obligatoire dans les transports.

Un enfant et un employé chargé de la désinfection des rues à Madrid le 28 avril.

D'autres pays d'Europe ont déjà entamé une levée progressive des restrictions, avec la réouverture de nombreux commerces, tandis qu'aux Émirats, l'emblématique Dubai Mall, le centre commercial le plus grand et le plus fréquenté au monde, a rouvert ses portes mardi 28 avril. Les clients y sont accueillis avec le sourire... et un pistolet thermique pointé sur le front pour prendre leur température.

Le secteur aérien à genoux

Il est urgent de desserrer l'étau face aux mauvaises nouvelles qui s'accumulent en pleine saison des résultats d'entreprises. Dernière en date, Airbus a dévoilé mercredi une perte nette de 481 millions. La crise sanitaire risque de donner le coup de grâce à l'Airbus A380, symbole du développement effréné du transport aérien mais déjà considéré comme pas assez rentable par des compagnies aériennes aujourd'hui à genoux.

Plusieurs ont déjà annoncé des plans de suppressions d'emplois : 12.000 emplois chez British Airways, 5.000 chez la scandinave SAS, 2.000 chez Icelandair... Et le trafic ne devrait pas retrouver son niveau d'avant-crise avant deux à trois ans, selon le patron de Boeing, David Calhoun.

Après dix années de croissance ininterrompue, les États-Unis vont connaître en 2020 une récession historique. Les analystes tablent au premier trimestre sur un recul de 4,3% du PIB, dont le chiffre sera dévoilé plus tard mercredi 29 avril. Mais il pourrait chuter de 11,8% au deuxième trimestre, alors qu'en cinq semaines, plus de 26 millions de personnes se sont inscrites au chômage, du jamais vu.

Explosion sociale

Pays le plus touché au monde, les États-Unis ont passé le cap du million de cas diagnostiqués de COVID-19, et le nombre des décès y est désormais de 58.351, soit plus que le nombre des militaires américains morts lors de la guerre du Vietnam, une référence toujours présente aux États-Unis. Au Liban, de nouveaux heurts ont opposé mardi 28 avril à Tripoli l'armée à des manifestants dénonçant une inflation galopante et une dépréciation sans précédent de la monnaie nationale.

"Je veux élever la voix contre la faim, la pauvreté, l'inflation et l'injustice", a lancé un manifestant de 41 ans, Khaled. Ce vendeur de pièces de rechange pour motos explique ne plus pouvoir subvenir aux besoins de ses trois enfants depuis la perte de son emploi. D'après l'économiste Sami Nader, le pays se dirige "vers une explosion sociale inévitable, avec une monnaie ayant perdu près de 200% de sa valeur, et une forte baisse du pouvoir d'achat".


AFP/VNA/CVN

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