Les villages de métier face aux défis de l’intégration

L’Accord de partenariat transpacifique (TPP) apportera de nombreux bénéfices au Vietnam. Pourtant, ces opportunités seront accompagnées de défis, entre autres pour les villages de métier.

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Des produits du village de poterie de Dông Triêu, dans la province de Quang Ninh (Nord).

Le Vietnam comptait, fin 2014, 5.096 villages de métier, dont 1.748 reconnus par le gouvernement, a informé le ministère de l’Agricul-ture et du Développement rural. Quelque 10 millions de travailleurs y sont actifs. Nombre de ces villages sont vieux de 500 à 1.000 ans et beaucoup sont connus non seulement dans le pays, mais aussi au-delà des frontières : Van Phuc (soieries), Dông Hô (peintures), Bat Tràng (céramiques) ou encore Dông Ky (objets en bois). Plusieurs sont déjà des destinations touristiques. Le revenu moyen des artisans qui y travaillent est deux ou trois fois plus élevé que celui d’un agriculteur.

En effet, beaucoup de villages de métier sont sur la bonne voie. Leur recette augmente chaque année, permettant d’améliorer les conditions de vie des habitants.

En 2014, les exportations d’articles en rotin ou en bambou ont atteint 250,6 millions de dollars et celles de céramiques 508,2 millions de dollars. Aujourd’hui, 38 provinces ont approuvé leur propre programme de préservation et de développement des villages de métier. Pourtant, ce développement reste fragile. À quoi s’ajoute une faible compétitivité dans le contexte actuel d’intégration.

Concurrence des pays de l’ASEAN

L’année 2015 est pour le Vietnam une année de profonde intégration à l’économie mondiale et, plus particulièrement, à l’économie régionale. La création, à la fin de l’année, de la Communauté économique de l’ASEAN (AEC) - dont le Vietnam sera membre - établira un marché commun qui aura un rôle important au niveau régional, sur la base des trois piliers que sont politique-sécurité, économie, ainsi que culture et société.

Les villages de métier du Vietnam pourront s’approcher des grands marchés économiques. L’ASEAN a signé des accords de libre- échange avec des partenaires comme l’Australie, la Nouvelle Zélande, la Corée du Sud, le Japon, la Chine, etc. En outre, la libre circulation de la main-d’œuvre au sein de l’ASEAN permettra aux Vietnamiens de travailler au sein des pays de l’ASEAN et vice-versa. Cela va accélérer la réforme constitutionnelle pour que l’économie vietnamienne et donc les villages de métier soient plus dynamiques.

Cependant, à côté de ces opportunités, le Vietnam devra faire face à de nombreux défis. Les entreprises vietnamiennes seront confrontées à la concurrence de celles de l’ASEAN. En outre, les travailleurs vietnamiens montrent encore des faiblesses : manière de travailler non professionnelle, maîtrise des langues étrangères insuffisante, faible rendement.

Actuellement, la collaboration entre les villages de métier n’est pas bonne. Ils doivent mieux protéger leurs produits, améliorer leur qualité et faire un effort de promotion. Il est aussi nécessaire d’élever leur compétitivité pour améliorer la position des villages de métier sur la scène internationale.

Développement des villages de métier rime avec celui du tourisme.
Photo : Dang Hiên/CVN

Pour l’heure, ces localités ont de la peine à s’intégrer car elles n’ont pas développé de stratégie sur le long terme. Chaque établissement de production et chaque commerce doit sans cesse renouveler son modèle économique en créant de nouveaux produits originaux.

Les villages de métier doivent mettre l’accent sur la formation, la valorisation des atouts des artisans et la formation des jeunes. En dehors des efforts des villages eux-mêmes, les aides des organismes étatiques sont également nécessaires.

Priorité au marché domestique

Le marché domestique offre des opportunités aux entreprises et donc aux villages de métier. Parallèlement à la stratégie de chaque entreprise et de chaque village de métier, le Programme national de promotion commerciale a récemment mis l’accent sur le développement du marché domestique, en créant notamment un canal de distribution dans les zones rurales, montagneuses et frontalières. Ce programme vise à aider les entreprises et villages de métier à s’approcher des consommateurs, à présenter des produits et services de haute qualité, qui contribuent à la réalisation de la campagne «Les Vietnamiens consomment vietnamien». En 2015, le Programme national de promotion commerciale a été avalisé avec 212 projets d’un investissement de 100 milliards de dôngs.

En outre, une série de politiques de développement du marché domestique ont été élaborées et approuvées. Dans l’immédiat, il est impératif de renforcer la communication sur les règlements liés à l’AEC et au TPP dans les villages, pour qu’ils puissent mieux préparer leur intégration.


Huong Linh/CVN

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