Les universités américaines en ordre dispersé face au COVID pour la rentrée

Passeport vaccinal obligatoire ou au contraire prohibé par les autorités locales, masques de rigueur ou purement facultatifs : les universités américaines qui s'apprêtent à faire leur rentrée ne seront pas toutes à armes égales face à la vague d'infections au COVID-19 causée par le variant Delta aux États-Unis.

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Une personne marche sur le campus de l'Université California Long Beach, le 11 août.

Selon un recensement effectué par le média spécialisé The Chronicle of Higher Education, seuls quelque 726 établissements d'enseignement supérieur (sur environ 4.000 au total) exigeaient pour l'instant une vaccination contre le COVID pour au moins une partie de leurs étudiants et/ou de leurs employés.

Une grande partie de ces universités sont situées dans le Nord-Est des États-Unis ou sur la côte ouest, souvent dans des États ayant voté pour le président démocrate Joe Biden en 2020.

La Californie fait figure d'élève exemplaire : à la célèbre université UCLA de Los Angeles comme à Berkeley et tous les autres sites du réseau, ceux qui étudient, travaillent ou vivent sur un quelconque campus devront être "totalement vaccinés contre le COVID-19 au moins quatorze jours avant le premier jour de classe pour le semestre d'automne", a décidé la présidence dès le mois d'avril.

Avec la récente recrudescence de cas liée au variant Delta, la direction de UCLA a annoncé fin juillet que tous ceux qui fréquentent leurs sites devront en outre subir un test de dépistage hebdomadaire, qu'ils soient vaccinés ou non.

Et le port du masque sera obligatoire dans tous les bâtiments, "en conformité avec les directives sanitaires qui s'appliquent dans le comté de Los Angeles", a précisé Bill Kisliuk, responsable des relations presse à UCLA.

Hors-la-loi au Texas

Une étudiante reçoit une dose de vaccin contre le COVID-19 à l'Université California Long Beach (CSULB) le 11 août.

Au Texas en revanche, l'Université d'Austin a interdiction d'imposer la vaccination ou le masque à ses quelque 51.000 étudiants : le gouverneur républicain de l'État, Greg Abbott, a pris une ordonnance empêchant toute entité gouvernementale ou recevant des fonds publics d'exiger de telles mesures sanitaires.

"On va nous demander d'enseigner en présentiel dans des salles de classe où les étudiants n'auront pas obligation d'être vaccinés. Même si je le suis moi-même, ça semble incroyablement peu sûr avec le variant Delta", s'inquiète Jamie O'Quinn, professeure assistante en sociologie à l'université d'Austin, qui souhaiterait que les cours se déroulent à distance.

"Je suis très nerveuse à l'idée de retourner sur le campus", explique-t-elle. "Tous mes amis qui doivent enseigner en présentiel sont terrifiés, on en parle tout le temps", assure la jeune femme.

Paradoxalement, l'université St Edwards voisine, privée, a le droit de demander une preuve de vaccination à ses étudiants.

Au moins une douzaine d'États américains interdisent ainsi aux universités publiques d'exiger le vaccin contre le Covid, comme la Caroline du Sud, autre bastion républicain. L'université publique voulait rendre obligatoire le port du masque dans ses bâtiments mais a dû faire machine arrière début août, le procureur général de l'État ayant estimé que cette mesure serait illégale.

"Droit au désastre"

Vaccins et tests Covid gratuits sur le campus de l'Université California Long Beach (CSULB) le 11 août.

"Les interventions des États qui empêchent la mise en œuvre d'outils de santé publique éprouvés et efficaces, alors même que les cas de COVID-19 augmentent, nous mènent droit au désastre", ont réagi l'Association pour la santé des universités américaines et d'autres organisations éducatives.

Une poignée d'étudiants de l’Université d'Indiana avaient saisi la justice pour faire annuler les règles sanitaires sur l'obligation vaccinale et le port du masque. Ils ont été déboutés mais d'autres procédures sont en cours, dans cet État du Midwest et ailleurs.

Pour Aniffa Kouton, 20 ans et étudiante en chimie sur le campus de cette université à Bloomington, l'action en justice de ces réfractaires est "ridicule, pour la simple raison que l'Université d'Indiana et d'autres universités publiques vous demandent déjà d'être vaccinés contre d'autres maladies comme les oreillons, la rougeole et la rubéole". "Donc ça ne m'a pas surprise lorsqu'ils ont demandé qu'on soit vaccinés", explique la jeune femme, qui souhaite faire une école de médecine.

"Je pense juste que certains veulent politiser cette maladie", déplore Aniffa, pour qui l'écrasante majorité des étudiants de son campus a joué le jeu des règles sanitaires depuis le début de la pandémie.

Sur les 360 à 380 étudiants qu'elle a encadrés cet été lors d'un programme de soutien, "seuls dix avaient demandé à être exemptés du vaccin", pour des motifs religieux ou de santé, souligne-t-elle.

Même si tous les étudiants ne ressentaient pas forcément le besoin de se faire vacciner, "je ne pense pas non plus qu'ils en avaient peur. C'était plutôt : +OK, je me fais vacciner pour ne pas attraper le Covid et pouvoir revenir à une vie à peu près normale+".

AFP/VNA/CVN

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