Union européenne
Les tensions montent en l'absence d'accord, le sommet prolongé

Incapables de trouver un compromis sur un plan de relance post-coronavirus massif après deux jours de sommet, les 27 dirigeants de l'UE vont jouer les prolongations et se retrouver dimanche midi 19 juillet pour une troisième journée de négociations marquée par la frustration franco-allemande face à l'intransigeance des pays dits "frugaux".

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La chancelière allemande Angela Merkel et le président français Emmanuel Macron à Bruxelles pour un sommet sur le plan européen, le 18 juillet.
Photo : AFP/VNA/CVN

Le dîner s'est achevé peu après 23h00 (21h00 GMT). Le sommet, qui a débuté vendredi 17 juillet à 10h00, était officiellement prévu sur deux jours.

Le président du Conseil européen Charles Michel a réuni après le dîner le président français Emmanuel Macron, la chancelière allemande Angela Merkel, ainsi que les dirigeants des quatre "frugaux" - Pays-Bas, Autriche, Suède et Danemark - et de la Finlande. La rencontre "a été très dure", a confié une source européenne.

Le duo franco-allemand a quitté la réunion, laissant les autres dirigeants poursuivre la discussion. Emmanuel Macron et Angela Merkel se sont ensuite retrouvés à l'hôtel pour continuer à parler. Avec l'Italien Giuseppe Conte, ils prévoient de rencontrer Charles Michel dimanche matin 19 juillet à 9h30, selon une source diplomatique.

"Pendant deux jours, ils (Mme Merkel et M. Macron, ndlr) ont mené conjointement toutes les consultations avec leurs partenaires dans un esprit d'unité et de compromis", mais "ils ne pouvaient toutefois pas accepter un manque d'ambition européenne", a expliqué une source diplomatique française.

Paris et Berlin refusent en effet de "descendre en dessous de la barre des 400 milliards" pour la partie subvention du plan de relance (contre 500 milliards initialement proposés), a-t-on souligné, alors que les frugaux préféreraient que l'aide prenne plutôt la forme de prêts (donc à rembourser). Une proposition chiffrée révisée doit être mise à négociation dimanche 19 juillet pour la reprise des discussions.

Chef de file des frugaux, le Premier ministre néerlandais Mark Rutte a assuré ne "pas avoir entendu d'ultimatum" d'Angela Merkel et Emmanuel Macron lors de la réunion après le dîner et a assuré que l'atmosphère s'était améliorée. "Des progrès ont été faits sur un certains nombres de sujets. Nous devons continuer demain (dimanche, ndlr) pour arriver à quelque chose", a-t-il déclaré devant des journalistes.

Le chancelier autrichien Sebastian Kurz, a pour sa part estimé dans un tweet que "le chemin à parcourir demain (dimanche 19 juillet, ndlr) reste long".

L'unanimité des États membres étant requise, un compromis est particulièrement difficile sur le plan de relance, adossé au budget à long terme de l'UE (2021-2027) de 1.074 milliards d'euros.

"Même bateau

M. Michel avait lancé les discussions samedi 18 juillet sur la base d'une proposition révisée offrant davantage de gages aux pays les plus réticents à l'idée de ce plan de 750 milliards d'euros financé par un emprunt commun, Pays-Bas en tête.

Le Premier ministre italien Giuseppe Conte, à sa sortie du dîner, a fait part de son mécontentement sur l'avancée des discussions. "Nous sommes tous dans le même bateau. Nous serons tous vainqueurs ou tous vaincus", a-t-il déclaré à des journalistes. Il avait un peu plus tôt dans la journée déploré que "les Pays-Bas et autres frugaux ne comprennent pas la nécessité d'une réponse forte".

La journée de vendredi 17 juillet s'était déjà achevée dans une grande tension face à l'inflexibilité des Pays-Bas. Au fil des négociations, des concessions ont été faites pour tenter d'amadouer les récalcitrants.

Le président Emmanuel Macron arrive le 18 juillet à Bruxelles au siège européen pour le deuxième jour du Sommet. 

Le plan de relance, inspiré d'une proposition d'Angela Merkel et Emmanuel Macron, prévoit toujours un montant de 750 milliards d'euros, mais la répartition entre prêts et subventions reste au coeur des négociations.

En contrepartie d'une hausse de la part des prêts, la part de subventions réservée directement aux États pour leurs plans de réformes serait augmentée.

Pour tenter d'apaiser Mark Rutte, soucieux de garantir la bonne utilisation des fonds et qui demande à ce titre que leur validation soit faite à l'unanimité des États membres, Charles Michel a par ailleurs proposé un mécanisme d'urgence. Il permettrait à un pays qui aurait des réserves sur le plan de réformes présenté par un autre État, en contrepartie de ces aides, d'ouvrir "dans les trois jours" un débat à 27.

État de droit 

Les États du Sud craignent que cela ne les oblige à se soumettre à un programme de réformes (marché du travail, retraites...) imposé, comme à la Grèce par le passé.

Autre coup de pouce de Charles Michel pour vaincre les résistances: il propose d'accroître certains "rabais" accordés aux pays qui versent davantage d'argent au budget de l'UE qu'ils n'en reçoivent.

Ce serait le cas pour Vienne, Copenhague et Stockholm. Les rabais de La Haye et Berlin restent inchangés. Outre ces sujets délicats, d'autres promettent encore de peser sur les discussions, en particulier la question de lier le versement des aides européennes au respect de l'État de droit, qui hérisse Budapest et Varsovie, au menu du dîner de samedi 18 juillet.

AFP/VNA/CVN

 

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