Les quatre fantastiques de l’athlétisme vietnamien

Les gens se souviendront longtemps des SEA Games 28 à Singapour, avec ce relais magique du 4 x 400 m dames qui a explosé le record des Jeux de l’épreuve, détenu depuis 24 ans par la Thaïlande. Ce quatuor rêve aujourd’hui tout haut des Jeux Olympiques de 2016, au Brésil.

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Les quatre titulaires du relais féminin 4 x 400 m relais sont Nguyên Thi Oanh, Nguyên Thi Thuy (Hanoi), Quach Thi Lan (Thanh Hoa, Centre) et Nguyên Thi Huyên (Nam Dinh, Nord). La première nommée, 19 ans, est la benjamine du groupe. Son visage délicat, ses fossettes et sa taille de mannequin (1m70) la rendent en tous points charmante. Le journal thaïlandais Siamsport ne s’y est pas trompé, puisqu’elle apparaît dans son top 10 des sportives les plus «sexy» des 28es Jeux sportifs d’Asie du Sud-Est (SEA Games 28).

En dépit de son jeune âge, Oanh avait déjà été sélectionnée pour les deux éditions précédentes. Aux SEA Games 26, elle était revenue avec une médaille de bronze, puis une d’argent aux SEA Games 27. À Singapour, outre le titre du 4 x 400 m dames, elle a aussi remporté le bronze du 200 m dames. Au regard de ses performances, elle pourrait très bientôt exploser au plus haut niveau.

Record largement battu

«Nguyên Thi Oanh a un bon départ et sait maintenir sa vitesse», analyse le coach Nguyên Trong Hô. La sprinteuse est en effet performante à toutes les étapes d’une course : la réaction au starter, la phase de poussée et celle de maintien de la vitesse. Raison pour laquelle, Oanh a été choisie pour lancer le relais.

Les quatre fantastiques de l’athlétisme vietnamien.

«Je me suis blessée avant les SEA Games 28 et n’ai été rétablie qu’un mois avant l’ouverture de ces jeux. Quand les responsables de la discipline m’ont appris que ce serait moi qui prendrais le départ du relais, j’ai eu un sentiment mêlé d’excitation et d’anxiété. Car c’est une sacrée responsabilité», confie-t-elle. Et d’ajouter, sur la course en elle-même : «Mon départ a été bon. J’ai tenté parcourir la distance le plus rapidement possible et ai serré le témoin très fort afin de le transmettre à Thuy, la deuxième relayeuse. Puis, lorsque Huyên a coupé la ligne d’arrivée en tête, nous nous sommes tombées dans les bras. C’était fou ! On a beaucoup pleuré tellement nous étions heureuses. Mon rêve, maintenant ? Que notre relais participe aux Jeux olympiques de Rio de Janeiro en 2016 au Brésil».

Avec un chrono de 3’31’’46, la sélection vietnamienne du 4 x 400 m dames, en plus de remporter le titre, a battu de plus de 4 secondes le record des SEA Games détenu par la Thaïlande depuis 24 ans.

Des cadeaux pour les parents

À la différence de Nguyên Thi Oanh, Nguyên Thi Thuy ne figurait pas dans la liste officielle de la sélection nationale en 2015. Mais, deux mois avant l’ouverture des SEA Games, le coach Nguyên Trong Hô a décidé de l’intégrer dans le relais 4 x 400 m dames, en raison de ses performances sur la piste.

En apprenant la nouvelle, Thuy s’est entraînée comme jamais pour confirmer tout le bien que l’on pensait d’elle.

«Chaque fois que je participe à une compétition, les gens de mon village se réunissent devant le poste de télévision pour me soutenir et m’encourager, confie-t-elle, émue aux larmes. On m’a dit que, outre la prime de l’État, les parraineurs m’offriraient aussi une télévision et un deux-roues. Je les donnerai à mes parents, qui ont tout fait pour moi».

Comme Nguyên Thi Thuy, Nguyên Thi Huyên est née dans une famille pauvre. Très tôt orpheline de son père, sa mère a dû élever seule ses enfants. Une tâche rendue plus difficile encore en raison des troubles neurologiques de sa grande sœur, qui nécessitent que l’on s’occupe d’elle en permanence. Mais aujourd’hui, comme promis, Huyên est le nouveau pilier de la famille.

À Singapour, Huyên a fait très fort : vainqueur de la finale du 400 haies dames, elle a ravi le record des jeux à la Thaïlandaise Srithoa Reawadee (56’78), établi en 1995 aux SEA Games 18. Mieux, elle a réalisé les minima olympiques et donc déjà validé sa qualification pour les JO de Rio de Janeiro. Sur 400 m, elle s’est imposée en 52 secondes pile, avec là aussi les minima olympiques (52’00’’).

Quach Thi Lan, quant à elle, est inscrite dans la Stratégie à long terme du sport national. Aux SEA Games 28, blessée à la cheville, ses entraîneurs ne lui ont donc pas mis de pression. Elle ne s’est pas alignée sur le 400 m haies, sa spécialité, pour ne pas aggraver sa blessure et mettre toutes les chances de son côté en vue des ASIAD 2018, en Indonésie, même si l’échéance est encore loin.

«Outre les épreuves individuelles avec Quach Thi Lan et Nguyên Thi Huyên, nous avons décidé de nous concentrer sur le relais 4 x 400 m dames. L’objectif est de décrocher une qualification pour les JO de Rio de Janeiro, en 2016», dévoile Trân Duc Phân, directeur général adjoint du Département de l’éducation physique et des sports, qui était également le chef de la délégation vietnamienne pour les SEA Games 28.

Phuong Nga/CVN

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