COVID-19/France
Les mesures se durcissent pour résister à une vague inexorable

Après le répit du week-end de Pâques, les Français renouent avec une nouvelle période de restrictions, avec confinement à 10 km et écoles fermées, pour essayer de faire reculer l'épidémie de COVID-19.

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Des passagers gare Montparnasse à Paris le 3 avril

Depuis samedi 3 avril 19h00, les commerces jugés non-essentiels ont baissé le rideau. Les déplacements sont limités à 10 km, et ceux entre les régions ne sont autorisés que pour raisons impérieuses. Durant le week-end pascal, les autorités ont néanmoins toléré des déplacements à travers tout le territoire, pour permettre à certains de se mettre au vert, ou aux familles d'emmener leurs enfants chez leurs grands-parents.

Car pour la première fois depuis le premier confinement il y a un an, les crèches et établissements scolaires vont fermer dès mardi matin 6 avril. Des millions de parents vont ainsi devoir concilier télétravail et école à la maison, avec des cours assurés à distance par les enseignants. Le gouvernement a cependant autorisé les assistantes maternelles, qui gardent les enfants à domicile, à poursuivre leur activité.

Presque 30.000 hospitalisations

L'exécutif, par la voix d'Emmanuel Macron mercredi, puis du Premier ministre Jean Castex jeudi, a justifié ces mesures par la dégradation inexorable de la situation sanitaire. Lundi soir 5 avril, on comptait près de 30.000 malades du COVID-19 hospitalisés, contre un peu plus de 25.000 il y a un mois. C'est surtout dans les services de réanimation, qui accueillent les formes les plus graves de la maladie, que cette pression s'exerce. Toujours sur un mois, on est passé de 3.600 à plus de 5.400 patients en soins critiques.

Vendredi 2 avril, le ministre de la Santé, Olivier Véran, tablait sur un pic de personnes contaminées d'ici "7 à 10 jours environ", avant un pic des hospitalisations en réanimation fin avril. Lundi 5 avril, il a reconnu sur TF1 que le pays pourrait friser le pic de réanimation atteint lors de la première vague, à 7.000 cas : "il est possible qu'on s'en approche". Dans le même temps il a assuré que la capacité d'accueil des patients les plus lourds était désormais portée "à 8.000 lits de réanimation armés".

Infographie représentant l'évolution de l'incidence du COVID-19 pour 100.000 habitants par tranche d'âge, depuis le 1er décembre 2020.
Photo : AFP/VNA/CVN

L'épidémie, qui en est à sa troisième vague, flambe et le nombre de décès l'accompagne, avec plus de 96.800 morts depuis son apparition. "La réalité, les chiffres le disent, c'est qu'on va avoir 100.000 morts de la Covid d'ici le mois de juin", a affirmé la professeure Karine Lacombe, cheffe de service des maladies infectieuses de l'Hôpital Saint-Antoine à Paris, dimanche sur LCI.

Elle a exprimé des doutes quant à l'efficacité des mesures édictées sur quatre semaines pour freiner l'épidémie. "Ça semble un peu court", estime le Pr Lacombe, selon laquelle "on en a encore pour six, huit semaines" de restrictions, "si tant est que les promesses d'arrivées des vaccins sont tenues".

Le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal, lui, a affirmé dimanche 4 avril qu'il n'était "pas prévu" que les nouvelles restrictions "aillent au-delà des 4 semaines à ce stade". Pour gagner ce pari, les autorités tablent sur une accélération de la campagne de vaccination afin de prendre de vitesse le virus, et son variant britannique, plus contagieux et plus virulent.

Approvisionnement

Lundi 5 avril, plus de 9,3 millions de personnes avaient reçu une première dose. Le M. Vaccin du gouvernement, le Pr. Alain Fischer, a annoncé à la fin de la semaine un objectif à court terme de 400.000 injections quotidiennes. Selon M. Véran, le pays "n'a aucun enjeu de logistique, mais de livraison de vaccins".

Nombre quotidien d'injections de premières et deuxièmes doses des vaccins contre le nouveau coronavirus en France.

Le gouvernement affiche sa confiance sur les approvisionnements espérés des laboratoires pharmaceutiques pour atteindre cet objectif. Et table aussi sur une démultiplication des centres et personnels pour les administrer. Cette semaine, la production de vaccins doit démarrer en France chez le sous-traitant Delpharm en Eure-et-Loir, et cinq sites industriels devraient être à pied d'œuvre dans les prochains mois. Mais il s'agira pour l'essentiel d'opérations de remplissage des flacons, d'emballage et d'aseptisation, tandis que les principes actifs des vaccins continueront à être fabriqués ailleurs, en attendant la mise au point d'un vaccin français.

On attend en outre mi-avril l'arrivée du vaccin Johnson & Johnson, qui nécessite une seule injection, avec 600.000 premières doses avant mai. Celles-ci devraient facilement trouver preneurs, alors que le vaccin d'AstraZeneca reste plombé par des doutes sur son innocuité, malgré les assurances des autorités sanitaires. Des doses du laboratoire anglo-suédois ont été boudées pendant le week-end dans des centres de vaccinations du Nord et du Pas-de-Calais, par crainte d'effets secondaires.

Du côté des vaccinateurs, les hôpitaux d'instruction des armées français vont augmenter leurs capacités d'accueil pour vacciner jusqu'à 50.000 personnes par semaine. Les grands centres de vaccination vont aussi se multiplier sur le territoire. Comme le Stade de France qui accueillera mardi 6 avril ses premiers volontaires, avec un premier objectif de 10.000 injections par semaine.


AFP/VNA/CVN

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