COVID-19
Les malades graves meurent davantage en Afrique qu'ailleurs, selon une étude

Les malades graves du COVID-19 meurent davantage en Afrique que sur les autres continents, sans doute à cause du manque d'équipements de soins critiques, suggère une étude publiée vendredi 21 mai, malgré la difficulté à recueillir des données exhaustives.

>>Coronavirus : le point sur la pandémie dans le monde

>>COVID-19 : 24 nouveaux cas détectés au cours des 12 dernières heures

Funérailles le 24 juillet 2020 à Soweto, en Afrique du Sud, d'une personne décédée du COVID-19.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Notre étude est la première à dresser un tableau complet du sort des malades sévèrement atteints par le COVID en Afrique", commente l'auteur principal de l'étude, le Pr Bruce Biccard (de l'hôpital Groote Schuur et de l'université du Cap, en Afrique du Sud), cité dans un communiqué de la revue médicale The Lancet, qui publie ces travaux.

"Malheureusement, cela montre que notre capacité à fournir un niveau de soins adéquat est compromise par un manque de lits en soins critiques et des moyens limités dans les unités de soins intensifs", ajoute-t-il.

L'étude se base sur l'évolution clinique de quelque 3.000 patients admis dans des services de réanimation à cause du COVID entre mai et décembre 2020, dans 64 hôpitaux de dix pays d'Afrique (Égypte, Éthiopie, Ghana, Kenya, Libye, Malawi, Mozambique, Niger, Nigeria et Afrique du Sud).

Au bout de 30 jours, près de la moitié (48%) de ces patients étaient morts.

Pour établir une comparaison, les chercheurs ont collecté plusieurs autres études quantifiant la mortalité sur les autres continents (pour un total de 35.000 malades). Ces études-là montrent que la proportion des malades graves qui meurent du COVID au bout de 30 jours ailleurs qu'en Afrique est moins élevée, 31,5% en moyenne.

Des patients atteints du COVID-19 à l'hôpital de Tembisa, en Afrique du Sud, le 2 mars.
Photo : AFP/VNA/CVN

Les auteurs de l'étude ont estimé qu'en Afrique, les disponibilités en ECMO (technique par laquelle le sang est artificiellement oxygéné hors de l'organisme avant d'y être réinjecté) sont 14 fois inférieures à ce qui serait nécessaire pour traiter les patients gravement atteints.

Idem pour les disponibilités en matériel de dialyse rénale, qui sont 7 fois inférieures aux besoins.

"Un accès insuffisant à des techniques capables de sauver des vies, comme la dialyse, le décubitus ventral (installer les patients sur le ventre pour faciliter le travail des poumons) et les dispositifs de mesure de l'oxygène dans le sang pourraient être des facteurs qui ont joué dans la mort de ces patients", selon le Pr Biccard.

Sans surprise, l'étude montre en outre que les patients atteints d'autres problèmes de santé (sida, diabète, maladies rénales...) avaient plus de risques de mourir que les autres.

Les auteurs de l'étude espèrent qu'elle permettra d'enrichir les connaissances sur le devenir des malades les plus gravement atteints en Afrique, qu'on a du mal à cerner précisément, faute de données.

Ils reconnaissent toutefois qu'elle comporte des limites et que la situation pourrait en réalité être encore pire que celle décrite.

L'étude a en effet été réalisée en majorité dans des hôpitaux universitaires financés par les pays, et donc mieux dotés que les autres. En outre, le panel étudié comportait des pays mieux équipés que de nombreux autres sur le continent, dont l'Égypte et l'Afrique du Sud.

AFP/VNA/CVN

Rédactrice en chef : Nguyễn Hồng Nga

Adresse : 79, rue Ly Thuong Kiêt, Hanoï, Vietnam.

Permis de publication : 25/GP-BTTTT

Tél : (+84) 24 38 25 20 96

E-mail : courrier@vnanet.vn, courrier.cvn@gmail.com

back to top