Les groupes politiques européens touchés par la recomposition

Une droite titillée à son extrémité, une gauche meurtrie par la crise de la sociale-démocratie, un euroscepticisme latent... les grandes familles politiques européennes s'inquiètent de leurs fractures, à 16 mois des élections.

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Session au Parlement européen, le 6 février 2018 à Strasbourg.
Photo : AFP/VNA/CVN

Si le Parti populaire européen, de droite, reste dominant avec 217 eurodéputés sur les 751 du Parlement, il s'interroge sur la cohésion de son arc idéologie allant des démocrates-chrétiens aux souverainistes dont fait partie la délégation hongroise du Premier ministre Viktor Orban.

"Le PPE est un assemblage dont la principale colle est la volonté d'être le plus gros. C'est un conglomérat d'intérêts", cingle le président du groupe des Verts européens Philippe Lamberts.

Mais "l'unité l'emportera", pronostique un eurodéputé PPE français.

M. Orban "aime provoquer mais il respecte les lignes rouges très claires que nous lui traçons, et dont nous discutons ouvertement avec lui", relève auprès de l'AFP le patron des eurodéputés PPE, l'Allemand Manfred Weber, qui ne voit pas de "problème en interne", si ce n'est sur "la question migratoire". "En Europe, il faut essayer de trouver des solutions communes aux problèmes communs. Je pense qu'on est en bonne voie", indique-t-il.

La sociale-démocratie en crise 

Partout en Europe, la traverse une profonde crise d'identité, tiraillée entre un courant libéral et une aile gauche remuante.Cela s'est exprimé en Grèce (PASOK) ou en France (le PS) de manière éclatante. En Allemagne (SPD) et en Italie (PD), les sociaux-démocrates se retrouvent ou risquent de se retrouver dans des accords de coalition avec la droite pour gouverner.

"Ces coalitions, ça va faire des dégâts énormes", prédit l'eurodéputée française Isabelle Thomas, qui a quitté le PS pour rejoindre le mouvement de Benoît Hamon, Génération-s. "Il y a un espace énorme qui s'ouvre à gauche et les choses sont en train de bouger. Après, comment agréger ? C'est ça le sujet", ajoute-t-elle.

"Notre famille sociale-démocrate reste solide", proteste le patron par intérim des eurodéputés S&D Udo Bullmann, tout en concédant auprès de l'AFP qu'il faut "une remise à plat de notre stratégie".

Partout : Plus ou moins d'Europe

Dans sa quête de recomposition, Emmanuel Macron espère s'appuyer sur une ligne de fracture commune à tous les groupes : le clivage entre partisans d'une intégration renforcée et leurs détracteurs.

Chez les centristes du groupe ADLE, naturellement favorable à M. Macron, les Allemands du FDP ou les Néerlandais du VVD sont ainsi défavorables aux propositions du président français sur la gouvernance de la zone euro.

"Un groupe politique, ce n'est pas forcément un accord à 100%, il y a toujours des divergences. Mais je ne vois pas des obstacles insurmontables", nuance le président de l'ADLE Guy Verhofstadt, pour qui la recomposition est inéluctable.

"Aujourd'hui, on a une menace intérieure à l'Union européenne, avec des gens qui veulent l'affaiblir, comme la Hongrie, la Pologne", abonde l'eurodéputé espagnol de Ciudadanos Javier Nart.

"Il y a un nationalisme aigu. Ni la gauche ni la droite traditionnelles n'ont été capables de confronter cette menace. L'émergence de forces comme En Marche ou Ciudadanos, ce n'est pas un accident", avance-t-il.

AFP/VNA/CVN

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