Les femmes, le moteur économique du Tây Bac

Ces dernières années, de nombreuses femmes d’ethnies minoritaires du Tây Bac (Nord-Ouest) ont monté leur entreprise. Une réussite qui permet à la fois de sortir de la pauvreté tout en redynamisant l’économie d’une région.

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L’élevage porcin permet à de nombreuses femmes de la province de Yên Bai de sortir de la pauvreté.

Représentant plus de 51% de la population, les femmes du Tây Bac s’engagent de plus en plus dans le développement socio-économique de la région. Et les chiffres sont là. Selon l’Union des femmes vietnamiennes, on recense 3.700 femmes d’affaires, et plus de 260 coopératives sont dirigées par des femmes. Elles n’hésitent plus à emprunter des fonds ou encore à intégrer les dernières avancées technologiques dans leurs processus de production, un dynamisme qui permet la création de nombreux emplois dans ce bassin rural. Bon nombre d’entre elles emploient de nouveaux modèles économiques pour créer des labels propres à la région.

Une énergie créatrice de valeur

Bàn Thi Thành, d’ethnie Dao, incarne cet esprit entrepreneurial au féminin. Domiciliée commune de Nông thuong, dans la ville de Bac Kan, elle a bâti sa fortune à partir de zéro. «Autrefois, ma famille était pauvre. Après avoir été admise à l’Association des femmes et bénéficié des cours de formation sur la culture et l’élevage en 1989, j’ai emprunté des fonds à la banque pour me lancer dans l’élevage porcin, témoigne-t-elle. Cependant, il était difficile de trouver de la nourriture pour les porcs. J’ai eu l’idée de me lancer dès lors dans la plantation de bananiers : d’un côté, on vend les fruits, et de l’autre on utilise les stipes pour nourrir les porcs».

Grâce à un prêt de la Banque de politiques sociales de 30 millions de dôngs, Mme Thành a pu élargir la superficie de sa bananeraie. Dès 2000, les premières exportations se font vers l’étranger. Quinze ans plus tard, la famille gagne près de

1,6 milliard de dôngs par an. Pour aider les autres femmes de sa commune à sortir de la pauvreté, elle leur offre chaque année des jeunes bananiers pour une valeur de 100 millions de dôngs.

Ly Thi Sây, d’ethnie H’Mông, domiciliée dans le bourg de Pac Miâu (district de Bao Lâm, province de Cao Bang), a quant à elle réussi à sortir du cycle de la précarité par la confection de costumes traditionnels ethniques. Pour sortir sa famille des nombreuses difficultés, elle a créé il y a quelques années une petite affaire de tenues féminines de l’ethnie H’Mông. Là encore, la Banque de politiques sociales a donné un petit coup de pouce financier de 30 millions de dôngs pour lui permettre d’élargir son atelier. Ses confections sont très prisées dans le district mais aussi dans les provinces voisines, et Mme Ly Thi Sây emploie aujourd’hui 50 femmes en situation difficile, rémunérées chacune 5 millions de dôngs par mois. Un succès qui lui permet de gagner, après le paiement des salaires et des charges, plus de 200 millions de dôngs par an.

Ces dernières années, l’Union des femmes vietnamiennes a appliqué une série de mesures pour aider les femmes d’ethnies minoritaires à sortir de la pauvreté et à développer l’économie, dont des aides financières et des formations. Chaque année, plus de 400.000 familles bénéficient de prêts à taux d’intérêt préférentiel, et en 2015, près de 23.000 foyers sont sortis de la pauvreté.

Créer un grand mouvement national

Dans une coopérative de brocatelle du district de Than Uyên, province de Lai Châu.

Des résultats plus qu’encourageants qui soulignent l’implication croissante de ces femmes issues d’ethnies minoritaires dans la région Tây Bac. Et pourtant, rien n’est encore complètement acquis. Bùi Thi Hoà, vice-présidente de l’Union des femmes vietnamiennes, explique que les entreprises lancées par ces femmes manquent encore de compétitivité. Faute de formation, elles rencontrent des difficultés pour moderniser leurs productions. Pour sa part, le vice-Premier ministre Truong Hoà Binh estime que les mouvements de développement économique chez les femmes d’ethnies minoritaires sont encore relativement circonscrits : dans certaines localités, des femmes ne reçoivent pas des aides suffisantes, et le nombre de femmes d’affaires reste encore faible.

Il a demandé au Comité central de l’Union des femmes vietnamiennes d’accélérer les mouvements d’émulations patriotiques, mais également ceux liés à la promotion du développement économique chez les femmes dans l’ensemble du pays, et particulièrement dans la région Tây Bac. Il met l’accent également sur l’alphabétisation des femmes d’ethnies minoritaires et sur la nécessité bien évidemment de trouver des solutions concrètes pour valoriser le rôle et la responsabilité des femmes dans le développement économique local.

Dans les temps à venir, le Comité de pilotage du Tây Bac, en coopération avec l’Union des femmes vietnamiennes, envisage d’évaluer les programmes et projets avant de les mettre en application. Pour sa part, Hoàng Thi Hanh, chef adjointe du Comité de pilotage du Tây Bac, estime qu’il faut créer des conditions favorables aux femmes d’ethnies minoritaires pour leur faciliter l’accès aux avancées technologiques, une élément quasi nécessaire pour aspirer à tout développement économique.


Huong Linh/CVN

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