Les États-Unis cherchent à sauver leurs journaux

Les États-Unis se demandent s'ils doivent voler au secours de leurs journaux, doutant que les nouveaux médias qui prolifèrent sur l'internet suffisent à défendre une information pluraliste.

Le Sénat américain s'est penché la semaine dernière sur le sujet lors d'une réunion de la sous-commission des communications, de la technologie et de l'internet, qui a rassemblé des représentants des "nouveaux" et "anciens" médias.

"Les journaux ressemblent à une espèce en danger", a lancé le président de la sous-commission, John Kerry, alors que la presse américaine accumule plans de licenciement et fermetures de titres vieux parfois de plus d'un siècle. Beaucoup d'autres organes perdent de l'argent et sont menacés non seulement par la récession, mais aussi par la concurrence de l'information gratuite diffusée sur la toile.

"Lorsqu'il s'agit de transmettre des informations de façon rapide, le papier et l'encre sont devenus obsolètes, éclipsés qu'ils sont par la puissance, l'efficacité et l'élégance technologique de l'internet", a observé l'ancien candidat à l'élection présidentielle. Mais le sénateur s'est également demandé "si le journalisme en ligne saura porter les valeurs du journalisme professionnel comme l'a fait la presse traditionnelle". Il a reconnu ne pas savoir quel rôle les pouvoirs publics pourraient jouer pour défendre la presse américaine mais jugé que quelque chose devait être fait pour sauver les journaux.

Son collègue Ben Cardin a défendu sa proposition d'accorder aux journaux un statut d'entreprise à but non-lucratif qui les exempterait d'impôts.

Sans attendre, certaines publications cherchent leur salut en abandonnant le papier pour se transformer entièrement en journaux du net, mais avec un bonheur jusqu'à présent très limité.

"Le journalisme de qualité est en train de mourir en Amérique et si on ne trouve pas de nouveau modèle économique, il ne renaîtra ni sur l'internet ni ailleurs", a averti David Simon, un ancien journaliste du quotidien Baltimore Sun, auteur d'une reconversion personnelle très réussie à la télévision.

Selon lui, les groupes de presse sont très largement à blâmer pour leurs malheurs, après des années de "myopie arrogante", de mauvaise gestion et de recherche éhontée du profit. Mais le salut ne viendra pas de nouveaux médias "qui saignent la production de la presse traditionnelle à laquelle sites internet et blogueurs ne font qu'ajouter radotage et commentaires pour se faire mousser", a-t-il martelé.

Le secteur va devoir "trouver le moyen de faire payer les contenus mis en ligne", a estimé le journaliste, appelant le Congrès à assouplir la législation anti-cartels, ce qui permettrait aux groupes de presse de discuter entre eux des moyens de défendre les droits d'auteur.

AFP/VNA/CVN

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