Les entreprises publiques et l’obligation de retrait d’investissement

Les entreprises publiques doivent procéder au retrait de leurs fonds investis dans les secteurs d’activités hors de leur compétence. Cette décision du gouvernement vise en particulier les groupes économiques et compagnies générales dont l’activité correspond à un monopole public. Éclairages de spécialistes.

* Nguyên Huu Quang, membre permanent de la Commission des finances et du budget de l’Assemblée nationale, ex-directeur général adjoint de la Compagnie générale du ciment du Vietnam

En principe, une entreprise publique peut investir en plus dans un ou plusieurs secteurs d’activités hors de sa compétence sous condition de rentabilité ; et les bénéfices dégagés sont employés au développement de l’entreprise. Néanmoins, les entreprises publiques qui bénéficient d’un monopole de production comme de distribution d’un bien et/ou service particulier, et ont comme tâche d’équilibrer la balance offre/demande du pays, n’ont pas le droit de le faire.

Ce retrait obligatoire doit ainsi s’effectuer à tout prix, notamment les cas des groupes d’État et compagnies générales dont l’activité relève d’un monopole de l’État. Le gouvernement ne leur laisse aucune latitude sur ce point. Cela ne signifie pas de le faire en toute hâte. Dans certains cas, l’application de cette décision devra être immédiate, tout retard étant susceptible d’augmenter les risques sinon les pertes. Dans d’autres, où les conditions sont meilleures, un retrait précipité pourrait entraîner des pertes...

Il faudra donc minutieusement étudier chaque cas avant de décider du moment du retrait afin de garantir la pérennité des fonds publics engagés ou leur fructification... D’après moi, il vaut mieux laisser les conseils d’administration décider par eux-mêmes.

L’État ne préconise d’investir que dans les secteurs où les autres acteurs économiques – c’est-à-dire privé, dont étrangers - ne sont pas ou peu présents, et de s’abstenir dans ceux qu’ils occupent.

Les entreprises publiques fonctionnant dans les secteurs d’activités non monopolisés peuvent investir pour une part raisonnable dans un ou plusieurs secteurs hors de leur spécialité.

* Trân Du Lich, expert en économie, chef adjoint de la représentation de Hô Chi Minh à l’Assemblée nationale

Le fait que les entreprises publiques doivent se retirer des secteurs extérieurs pour concentrer les capitaux dans leur strict secteur d’activité est indispensable, pour ne pas dire qu’il eût été raisonnable de le faire depuis longtemps. À présent, il faut définir en premier lieu l’objet principal de l’activité de chaque groupe d’État et compagnie générale. S’il s’agit de secteurs auxquels les acteurs privés ne s’intéressent pas, ils auront droit au critère spécial dit de «non lucratif», à la différence de celui de «lucratif» pour les autres. Il faut ensuite étudier leurs ressources financières disponibles avant d’envisager la manière de «concentrer leurs capitaux».

Prenons pour exemple le groupe Vinashin. Pour sa restructuration, le gouvernement a créé un comité de pilotage dirigé par le vice-Premier ministre Vu Van Ninh. Ainsi, la restructuration de tout un réseau de grupes économiques et de Compagnies générales a besoin, lui aussi, d’un comité de pilotage.

En bref, j’estime nécessaire le retrait de ces investissements, mais il faut se garder de se hâter en définissant puis en mettant en œuvre un plan général avec un itinéraire précis.

Récolte du latex de l'hévéa à la compagnie Phù Riêng (Groupe industriel du caoutchouc du Vietnam).

Il faut avant tout déterminer l’objet de chaque entreprise publique. Si celui-ci est purement financier, elle ne pourra certes pas survivre sans investissements. S’il est socioéconomique ou politique, elle bénéficiera de mécanismes spécifiques.

Dans l’immédiat, le retrait de fonds d’investissement doit être en premier lieu des secteurs de pointe tels que ceux du Groupe de la poste et des télécommunications, du Groupe industriel du caoutchouc, ou encore du Groupe industriel du charbon et des produits miniers... Il faut déterminer leur objet et les obliger à établir une stratégie de développement. Parallèlement, il faut changer les politiques et mécanismes afin de supprimer toutes contradictions. En tout état de cause, la tâche des entreprise publique n’est pas de réaliser des bénéfices mais de remédier aux lacunes d’une économie de marché, ce qui caractérise entre autres l’orientation socialiste de notre économie.

Nghia Dàn/CVN

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