Les enjeux du marché automobile national

Suite à l’Accord de libre-échange de l’ASEAN, depuis le 1er janvier 2018, le prix des véhicules importés a chuté de manière significative. Une bonne opportunité pour les Vietnamiens désireux d’acheter une voiture.

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Le marché automobile vietnamien a retrouvé des couleurs le 1er janvier, avec la réduction à 0% de la taxe sur les véhicules importés des pays de l’ASEAN.

Cependant, ceci entraînera de nombreux défis pour l'industrie automobile nationale ainsi que pour les infrastructures de transport, en particulier dans les grandes zones urbaines.

Début mars, plus de 2.000 voitures importées de Thaïlande sont arrivées au port Hiêp Phuoc de Hô Chi Minh-Ville. Elles ont été les premières à bénéficier  de la taxe d'importation automobile d’un pays des membres de l’ASEAN sur le marché du Vietnam, réduite à 0%. Actuellement, 950 d’entre elles ont été transférées au port de Hai Phong pour le marché du Nord. En mai prochain, le reste sera présenté à Hô Chi Minh-Ville et dans les provinces du Sud.

Les attentes des consommateurs

Dô Phuoc Tai, de la province de Long An, a confié: "J'aime les véhicules importés. J’attends actuellement de pouvoir acheter une Honda CRV 502 de 7 places. Avec une taxe à 0%, je vais pouvoir économiser près de 200 millions de dongs par rapport à la période d’avant le Têt".

Immédiatement après ses premiers lots d'automobiles embarqués au port Hiêp Phuoc, la compagnie Honda Vietnam a dévoilé les prix, qui montrent des réductions pouvant aller jusqu’à 200 millions de dongs selon le type de véhicule. Ces jours-ci, les ventes de voitures importées chez les concessionnaires Honda ont fait un bond.

Phan Thành Trung, concessionnaire du Salon Honda Phuoc Thanh, Hô Chi Minh-Ville : "Depuis l’affichage des nouveaux prix des voitures CRV, le 5 mars, le nombre de contrats a augmenté, en moyenne de 10 à 15 par jour".

Tout comme Honda, les autres constructeurs tels que Ford ou Toyota font des promotions sur les formalités de transport de véhicules des pays de l’ASEAN sur le marché vietnamien (principalement de Thaïlande et d’Indonésie) ; et, bien sûr, le prix est très attractif pour  les consommateurs.

Désormais, l’achat d’une voiture de moyenne gamme devient accessible pour une famille de la "middle class". Cela inquiète les experts, car cela risque aussi d’aggraver les problèmes de circulation urbaine, déjà assez compliqués à l’heure actuelle. Cela risque aussi de pénaliser les constructeurs nationaux, qui auront de plus en plus en plus de mal à faire face à la concurrence étrangère.

Les défis

Selon les statistiques, la croissance du parc automobile au Vietnam est estimée à environ 16%/an, alors que les infrastructures de circulation, elle, ne connaissant qu’une progression de 0,25%. La différence est énorme, et ce bien que les zones urbaines aient fait beaucoup d’efforts pour améliorer le réseau routier.

Selon les experts, avec les nouvelles taxations, le développement de l’industrie auxiliaire nationale pourrait être pénalisé. L’objectif d’augmentation la fabrication de pièces détachées automobiles au Vietnam risque fort de devenir hors de portée. Une problématique générale qui pourrait freiner la mise en œuvre de la stratégie nationale de développement de l’industrie automobile.

Mesures pour les surmonter

Les ventes d’automobile ont fait un bond depuis l’application de l’Accord de libre-échange de l’ASEAN, le 1er  janvier.

Pour le développement de l’industrie automobile du Vietnam dans le contexte de vive concurrence comme aujourd'hui, le Dr Bùi Quang Tin, économiste, a estimé que «dans l’avenir, le gouvernement devra poursuivre l’élaboration de politiques pour soutenir les marques automobiles vietnamiennes. Il faudra également mettre en œuvre des plans d’action pour la promotion des voitures vietnamiennes sur le marché international, définir l’objectif d'exportation dans l’ASEAN pour profiter de la taxe à 0%. Les experts vietnamiens devront consolider la production de voitures répondant aux normes internationales et améliorer les technologies pour conquérir une clientèle de plus en plus exigeante».

Concernant la question des infrastructures de communication, afin d’éviter une hausse exponentielle du parc automobile due à la réduction des taxes, il sera nécessaire de mettre à niveau et relier les infrastructures de transport et les transports publics. Par exemple, lignes de bus, lignes de métro, moyens «verts» gratuits tel que vélo… pour limiter au maximum l’usage des voitures et motos. Parallèlement, il faudra compléter les mesures non administratives afin qu'elles répondent aux intérêts des citoyens, ce qui est déjà appliqué dans de nombreux pays.


Texte et photos : Quang Châu/CVN

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