Les enfants «sans vacances»

Les vacances d’été, étant une période de voyage avec la famille, de camping ou tout simplement de repos après neuf mois de cours, sont toujours la période la plus attendue de tous les enfants. Pourtant, en réalité, il en reste encore beaucoup d’entre eux qui ne connaissent pas une telle chance. Ces cas se trouvent surtout chez les familles dont les conditions financières sont limitées et où les enfants doivent, soit rester à la maison pour aider leurs parents, soit exercer des travaux pas adaptés à leur âge pour gagner de l’argent.

Tuân (14 ans) s’efforce de tirer leur dernier filet au bord de la mer Cua Lo.

Au bord de la mer Cua Lo, à chaque lever du soleil, Tuân (14 ans), s’efforce de tirer avec sa famille son dernier filet, en espérant qu’il soit rempli avant de rentrer chez lui. Dès que l’école se finit, tous les soirs, Tuân suit 8,9 hommes de la famille pour aller pêcher en pleine mer. Deux hommes, les plus expérimentés, jettent le filet de pêche en naviguant au large. Tuan et les autres restent sur la plage pour le retirer.

Tuân et 8,9 hommes de la famille pêchent en plein mer.

Après cette tâche qui dure presque 2 heures, ils doivent ramasser les poissons et retourner à la mer pour déposer le filet. Ces étapes se répètent constamment 3 fois par nuit avant le lever du soleil. Tuan ne se rappelle pas exactement quand il a commencé à aider ses parents. Mais selon lui, cela est tout à fait ordinaire pour les enfants du village. Il profite de ses vacances pour aider à améliorer le revenu de la famille.

Cuong (16 ans), avec 4 ans d’expérience, garde les troupeaux.

Au marché U à Dô Luong, Nghê An, un des plus grands marchés au bétail du Vietnam, qui a lieu 6 fois par mois, de 3h à 10h du matin. La grande quantité de bétail demande un nombre considérable de gardiens sont la majorité sont des enfants. Cuong (16 ans), chargés de garder les troupeaux depuis 4 ans, raconte que la plupart des gamins qui font ce travail viennent des familles dont les conditions de vie sont indigentes. Chaque jour, ils gagnent environ 50.000 VND (environ 2 euros).

Leur mission est de garder les bêtes pendant la vente, les emmener chez les acheteurs ou les retourner chez les vendeurs s’il n’y a pas de client. La distance à parcourir par chacun est différente, et peut parfois arriver jusqu’à une dizaine de kilomètre, mais la somme qu’ils reçoivent est la même. En fait, ce n’est pas un travail facile parce qu’il faut savoir contrôler les bêtes, surtout celles qui sont plus agressives que les autres. Les jeunes se blessent souvent la main en resserrant le fil afin d’empêcher les fuites.

Si Huong avait continués ses études, elle se serait trouvée en classe de Première.

Un bon nombre d’enfants qui exercent ce métier ont abandonné l’école. Quand il n’y a pas de foire, ils travaillent aux champs pour gagner de l’argent. C’est le cas de Huong. Si elle avait continué ses études, elle se serait trouvée en classe de Première. Mais elle a terminé l’école au milieu de la classe de Seconde pour la garde des bétails. Elle raconte que bien des foires n’ont lieu que 6 fois par mois, les gardiens n’ont du travail que par intermittence. Ainsi, leur travail est de faire brouter les bovins et nettoyer leurs étables. « Je n’aime pas aller à l’école, je préfère ce travail bien qu’il soit dur, je peux gagner de l’argent pour mes parents », dit-elle.

Chaque mois, elle gagne en moyenne 1,5 - 2 millions VND (environ 60 - 80 euros), un montant considérable pour elle. En parlant de son future, elle souhaite se marier une fois atteint l’âge légal, puis avoir des enfants comme toutes les femmes dans la région. Son métier dans l’avenir ? Toujours gardienne de bétail et avoir en plus quelques champs.

Mais ces enfants ne représentent qu’une petite partie de la vie des enfants qui n’ont pas de vacances d’été. Evidemment la pauvreté est la cause principale de la déscolarisation mais le faible intérêt de l’entourage pour l’école explique aussi le destin de ces enfants. Tuân, Cuong, Huong mais aussi d’autres enfants ne reçoivent pas une éducation suffisante. Leur destin dans la vie est de travailler pour aider leurs parents à survivre dans la société.

Pour eux, l’éducation n’est pas une priorité. Savoir lire ne sert à rien si l’on ne sait pas comment travailler ou gagner d’argent. De plus en plus, l’école devient une image lointaine dans le souvenir de ces jeunes. Les situations des filles se mariant tôt, des garçons travaillant loin forment un cercle vicieux qui se traduit par la pauvreté et l’analphabétisme dans les régions rurales. Donc, un avenir pas très brillant pour ces enfants n’est pas quelque chose difficile à prévoir.

Chu Thi Thanh/CVN
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