Les économies asiatiques frappées de plein fouet par le coronavirus

L’épidémie de COVID-19 en cours affecte la Chine et d’autres économies asiatiques, notamment par une forte baisse de la demande intérieure, une baisse du tourisme et des voyages d’affaires, des liens commerciaux et de production, des ruptures d’approvisionnement et des effets sur la santé.

Une porte de désinfection installée devant le grand magasin Emquartier à Bangkok, en Thaïlande.

La Banque asiatique de développement (BAD) a déclaré le 6 mars que l’épidémie "aurait un fort impact sur les économies asiatiques en développement". L’institution basée à Manille a analysé l’impact économique potentiel de l’épidémie sur l’économie mondiale en développement à travers trois scénarios.

Les scénarios suggèrent un impact mondial allant de 77 milliards à 347 milliards de dollars ou 0,1% à 0,4% du PIB mondial, avec une estimation modérée de 156 milliards de dollars ou 0,2% du PIB mondial.

Dans les trois scénarios, la Chine représente environ les deux tiers de l’impact mondial ; dans le scénario modéré, la perte pour la Chine par rapport à un scénario sans épidémie est de 103 milliards de dollars, soit près de 0,8% du PIB chinois.

Le reste de l’impact sur l’économie mondiale est réparti à peu près également entre l’impact sur le reste de l’Asie en développement et sur le reste du monde. Le reste de l’Asie en développement connaîtrait une perte de 22 milliards de dollars, soit 0,24% de son PIB dans le scénario modéré.

Dans l’ASEAN, les prévisions de croissance thaïlandaise pour 2020, estimées précédemment autour des 2,8%, seront inéluctablement revues à la baisse. Certains économistes prévoient une croissance d’environ 1% en 2020.

L’Université de la Chambre de commerce thaïlandaise (UTCC) s’attend même à une récession en Thaïlande, considérée comme l’une des économies les plus vulnérables à la pandémie de COVID-19 en Asie du Sud-Est en raison de sa forte dépendance à l’égard des touristes chinois et du commerce avec la Chine.

La deuxième économie de l’ASEAN perdrait 600-700 milliards de baths (20-23 milliards de dollars) quand son PIB baisserait de 0,5-1 point de pourcentage durant le premier semestre et de 0,5 point de pourcentage durant le deuxième semestre.

La société boursière Maybank Kim Eng prévoit que l’économie de Singapour et celle de la Thaïlande tomberaient en récession en 2020 avec une baisse respective de 0,3 point de pourcentage et 0,5 point de pourcentage.

Les autres pays du groupe ASEAN-5, dont la Malaisie, l’Indonésie et les Philippines, connaîtront probablement une croissance inférieure à la moyenne enregistrée pendant la crise financière mondiale de 2007-2008.

Selon Maybank Kim Eng, la Malaisie semble être l’économie la plus vulnérable, en raison de ses ratios de levier financier élevés sur le service de la dette des consommateurs, la dette extérieure et la dette publique.

La situation n’est pas meilleure en Thaïlande pour ce qui concerne la dette des consommateurs, quoique dans une moindre mesure. L’Indonésie et les Philippines devront pour leur part enregistrer un double déficit pour l’exercice fiscal et les comptes courants.

Maybank Kim Eng Securities a estimé que les gouvernements de l’ASEAN ont déployé des mesures de soutien budgétaire, mais certains pays disposent des marges de manœuvre de plus larges que d’autres.

Par exemple, Singapour et la Thaïlande ont plus d’espace budgétaire que la Malaisie et l’Indonésie. La dette publique et le déficit budgétaire élevés, ainsi que les restrictions auto-imposées restreindront l’espace budgétaire de la Malaisie et de l’Indonésie.


VNA/CVN

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