Les conducteurs des RER A et B en grève : trafic fortement perturbé

Le trafic des lignes A et B du RER était très perturbé mardi matin 12 décembre et devait le rester toute la journée, en raison d'une grève des conducteurs à l'appel de quatre syndicats afin de dénoncer des "tensions chroniques" dans leur travail et un "management agressif".

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Selon la RATP, il y aura "un train sur deux aux heures de pointe", et encore moins en milieu de journée.

Selon la Régie autonome des transports parisiens (RATP), il y aura "un train sur deux aux heures de pointe", et encore moins en milieu de journée.

Aux heures creuses, le trafic sera "quasi nul" sur le RER A, la ligne la plus fréquentée d'Europe avec 1,2 million de voyageurs par jour, et un train sur quatre circulera sur le RER B (875.000 usagers quotidiens), a indiqué un porte-parole de la RATP mardi matin 12 décembre. "Le trafic est conforme aux prévisions", selon la Régie.

Sur cette ligne, qui dessert notamment l'aéroport de Roissy, les voyageurs devront en outre prévoir de changer de train en gare du Nord car la connexion ne sera pas assurée avec la partie gérée par la SNCF.

Certaines lignes de métro ont été parallèlement "renforcées", en particulier les lignes 1, 4, 13 et 14 du métro, selon la RATP.

Face à "une direction obtuse", "aujourd'hui les conducteurs se sont massivement mobilisés", ont affirmé mardi matin 12 décembre les syndicats dans un communiqué, ajoutant que la direction avait "expédié en catastrophe ses cadres en formation sur les trains" afin de remplacer les grévistes.

À 06h30 à la station de La Varenne-Chennevières (Val-de-Marne), via les hauts parleurs il est rappelé à intervalles réguliers que seulement un train sur deux circule. Les usagers de la ligne A ne semblaient pour autant ne pas avoir changé leurs habitudes, a constaté une journaliste de l'AFP. "Je me suis dit que ce matin ça irait", disait ainsi Mustapha, 56 ans, avant d'ajouter : "Ce soir je profiterai de la voiture d'un collègue pour rentrer".

L'effet de la grève s'est fait sentir sur les routes. Peu après 08h30, on comptait 530 km de bouchons cumulés en Île-de-France (contre 400 habituellement), un niveau classé "exceptionnel" par le site Sytadin.

La grève a été maintenue après l'échec d'une tentative de conciliation entre syndicats (CGT, Unsa, SUD et FO, 77% des voix au total) et direction la semaine dernière.

"La direction ne veut rien entendre", dit Jean-Luc Prigent pour la CGT. La direction affirme que les syndicats "n'ont pas souhaité discuter" ses propositions.

Une ''politique du chiffre''

Dans leur préavis, les syndicats évoquent des "tensions chroniques" et "dysfonctionnements récurrents dans l'organisation du travail", conséquence selon eux d'une "politique du chiffre" liée aux obligations fixées par Ile-de-France Mobilités (ex-Syndicat des transports d'Île-de-France, Stif).

Des passagers lisent un écran d'information lors d'une grève du RER A à Fontenay-sous-Bois, dans la banlieue de Paris, le 29 janvier 2015.
Photo : AFP/VNA/CVN

Sur la ligne A, où les trains se succèdent à deux minutes d'intervalle aux heures de pointe, le moindre incident provoque des retards en cascade. Pour tenter d'y remédier, les horaires ont été modifiés lundi par la RATP, avec dans certains cas une légère baisse des fréquences.

"Depuis trop longtemps sont dénoncées sur les deux lignes de RER des dérives graves" dans le management ou l'interprétation de la réglementation interne, "sources de risques psychosociaux et de dégradation des conditions de travail", disent les syndicats, qui avaient déjà appelé en octobre 2014 à la grève pour dénoncer le mode de management.

Cette situation, accentuée par une "pénurie d'effectifs" sur un réseau saturé, met en "première ligne" les conducteurs "face à des voyageurs excédés", déclarent-ils.

Outre "l'arrêt des méthodes agressives de management", les syndicats réclament aussi le "respect des mesures de sécurité" en cas de colis suspect et "des effectifs en corrélation avec l'offre de transport" sur ces deux lignes cogérées avec la SNCF.

"On est censé faire la même chose avec moins de monde et le niveau de qualité de service exigé n'est jamais atteint", affirme Laure Thibault (SUD).

La direction a proposé une nouvelle réunion le 18 décembre pour, dit-elle, "retrouver un collectif de travail serein, propice à une exploitation performante des lignes de RER". Sur le fond du conflit, elle s'est refusée à tout commentaire.


AFP/VNA/CVN

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