Les cinémas vietnamiens font face à la concurrence étrangère

Les cinémas étrangers, avec leurs salles de projection modernes, apparaissent partout, alors que les cinémas vietnamiens publics font face aux difficultés, encourant de plus en plus le risque de la faillite.

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Début des années 2000. Le cinéma vietnamien était alors en pleine période de récession. Plusieurs cinémas publics ont été fermés à Hô Chi Minh-Ville et remplacés par des supermarchés, des bureaux ou des centres commerciaux. En 2005, l’inauguration du complexe MegaStar, un investissement étranger à hauteur de 80 %, a donné un nouveau souffle aux cinémas vietnamiens, grâce à la projection de «blockbusters», c'est-à-dire de films à grand succès.

Au Lotte Cinema, dans l'arrondissement de Hà Dông, Hanoi.

Le Vietnam possède aujourd’hui environ 500 complexes cinématographiques, dont 20 % seulement sont publics. Les deux entreprises vietnamiennes les plus compétitives sont BHD, avec 4 complexes dans l’ensemble du pays, et Galaxy, avec 5 complexes et 25 salles de projection. Mega GS, une récente coentreprise publique entre Saigon Media et Song Vàng Group, possède 6 salles. L’activité des autres complexes, tels Thang 8 (Août) et Ngoc Khanh à Hanoi, comme ceux de province, reste peu rentable.
En revanche, les cinémas étrangers occupent le devant de la scène, en détenant 80% des parts de marché. Les plus renommés sont CGV, avec 27 complexes et 176 salles de projection dans 10 grandes villes du pays, Lotte Cinema, avec 16 complexes, et Platinum, avec 5 complexes.
Ces géants ne cachent pas leur ambition de dominer le marché et multiplient les projets. Ainsi, CGV s’est fixé pour objectif de posséder une cinquantaine de complexes dans l’ensemble du pays afin de rester le numéro un au Vietnam. Platinum doublera également son parc en conquérant les spectateurs de Hô Chi Minh-Ville, après ses résultats prometteurs à Hanoi et dans la ville de Nha Trang, province de Khanh Hoà (Centre).
Une des raisons qui expliquent la faiblesse des cinémas vietnamiens : ils sont imposés à un taux plus élevé que leurs concurrents étrangers. L’impôt sur les revenus des entreprises est de 20% depuis 2016 - au lieu de 25% avant 2014, mais les cinémas étrangers bénéficient de plusieurs politiques fiscales privilégiées.
Les difficultés des cinémas vietnamiens ont une conséquence pour le 7e art vietnamien : la projection des films de réalisateurs vietnamiens. Pour être diffusés largement dans les complexes étrangers, plusieurs producteurs sont contraints d’accepter une répartition désavantageuse des recettes, de l’ordre de 3-7, c'est-à-dire 70% pour le cinéma. Cette année, une quarantaine de films vietnamiens seront produits, signe d’un regain de vitalité du cinéma national. Dans ce contexte, l’établissement d’un environnement concurrentiel égal entre les cinémas vietnamiens et étrangers est nécessaire. D’autre part, les cinémas, les producteurs et les compagnies de projection de films du pays devraient également renforcer leur coopération pour faire face à la conquête des cinémas et films étrangers.

Texte et photo : Vân Anh/CVN

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