Les autorités américaines renforcent la lutte contre la cigarette électronique

Le directeur général de la Santé publique aux États-Unis a recommandé mardi 18 décembre des mesures "incisives" contre la cigarette électronique, dont l'usage en pleine expansion chez les jeunes menace leur santé et notamment leur développement cérébral.

>>Une organisation de santé internationale contre la cigarette électronique

L'usage de la cigarette électronique peut entraver le développement du cerveau chez les jeunes.

"Nous devons prendre des mesures incisives afin de protéger nos enfants de ces produits très puissants qui risquent d'exposer à la nicotine une nouvelle génération de jeunes gens", met en garde Jerome Adams dans une rare recommandation de santé publique.
"Les cigarettes électroniques ne sont pas sans danger", ajoute-t-il, soulignant que "l'exposition à la nicotine au cours de l'adolescence (pouvait) entraver le développement du cerveau, qui continue de se développer jusqu'à l'âge de 25 ans environ".
Le responsable de la santé publique américaine n'avait émis depuis sa prise de fonctions, il y a 16 mois, qu'une seule recommandation similaire, en avril. Il avait alors encouragé la population, face à la grave crise des opiacés que connaît le pays, à se munir de naloxone, un antidote aux overdoses.
Le nombre de jeunes s'adonnant au vapotage a atteint des niveaux records aux 
États-Unis.
L'usage de la cigarette électronique a ainsi augmenté l'an passé de 78% parmi les lycéens, dont un sur cinq reconnaît maintenant utiliser des appareils destinés à inhaler des vapeurs de nicotine liquide, souvent parfumée et hautement addictive.
Au total, plus de 3,6 millions de jeunes Américains consomment aujourd'hui des cigarettes électroniques.
Elles ont fait autour de 2007 leur apparition sur le marché américain et sont depuis 2014 les produits à base de tabac les plus utilisés chez les jeunes à travers le pays.
Des études ont montré qu'elles contenaient, pour les adultes, moins de substances nocives que les cigarettes traditionnelles et qu'elles pouvaient aider les fumeurs à s'en éloigner.
"Mais nous ne pouvons pas les laisser faire tomber les jeunes Américains dans le piège de l'addiction", a déclaré à des journalistes Alex Azar, secrétaire d'
État américain à la Santé et aux Services sociaux, évoquant un "défi sans précédent" pour les autorités.
"Pas sans danger" 
Pour Jerome Adams, de nombreux jeunes estiment que le vapotage ne présente pas de danger: "Même mon fils de 14 ans pensait que ce n'était que de la vapeur d'eau inoffensive. Mais nous savons que c'est un mythe".
"Bien que les cigarettes électroniques contiennent moins de substances toxiques que les produits combustibles, elles peuvent exposer leurs utilisateurs, en plus de la nicotine, à des substances chimiques dangereuses (...) dont des métaux lourds, des composés organiques volatiles et des particules ultrafines pouvant être inhalées à pleins poumons"
, prévient-il dans sa recommandation de santé publique.
"Moins de danger ne veut pas dire sans danger", assène le responsable, selon lequel le vapotage peut affecter les capacités d'apprentissage, de mémorisation et d'attention des jeunes et les rendre plus enclins à développer des addictions à l'avenir.
M. Adams a demandé aux parents, médecins et enseignants de prendre une série de mesures, dont l'interdiction des cigarettes électroniques en intérieur ou davantage de prévention sur les dangers de ces produits.
Il a directement mentionné ceux de la marque Juul, particulièrement populaire auprès des jeunes avec ses vaporettes en forme de clé USB.
"Nous applaudissons les recommandations faites par le directeur général de la santé publique afin d'aider à renverser cette tendance dangereuse", a réagi sur Twitter l'Association américaine pour la recherche sur le cancer.
Depuis 2016, l'agence de santé américaine (FDA) régule les e-cigarettes, interdites de vente aux mineurs.
Elle avait proposé en novembre l'interdiction des ventes des e-cigarettes aromatisées sur internet, afin qu'elles ne soient disponibles qu'en magasins.
Elle a en revanche exempté celles à la menthe et au menthol, populaires chez les adultes et susceptibles d'être utilisées dans le cadre d'un sevrage au tabac. Ces propositions doivent être soumises à une période de consultation publique jusqu'en juin.

AFP/VNA/CVN

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