Les appels à la coordination mondiale pour endiguer l'impact du coronavirus encore lettre morte

Une action internationale coordonnée, qui a fait la preuve de son efficacité lors de la crise financière de 2008, est incontournable pour endiguer l'impact économique de l'épidémie du coronavirus, a souligné lundi 9 mars le FMI. Mais, pour l'heure, les pays réagissent en ordre dispersé.

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Gita Gopinath, économiste en chef du FMI, lors d'une conférence de presse à Washington le 15 octobre 2019.

Les coûts humains du coronavirus se sont accrus "à un rythme alarmant" et "l'impact économique est déjà visible" dans les pays les plus touchés, a déploré Gita Gopinath, économiste en chef du Fonds monétaire international dans un blog publié lundi 9 mars.

Soulignant que l'enjeu est "d'empêcher qu'une crise temporaire ne nuise de façon irrémédiable à des personnes et des entreprises en raison de pertes d'emplois et de faillites", elle a appelé les gouvernements à prendre des mesures ciblées "importantes" d'ordre budgétaire, monétaire et financier, citant entre autres allègements d'impôts et aides financières directes.

En Europe, le président français, Emmanuel Macron, a, lui aussi, appelé lundi 9 mars à "plus de coordination européenne et internationale" alors que pour l'heure, les pays ont pris des mesures en ordre dispersé.

Certes les ministres des finances et les banquiers centraux des pays du G7 ont tenu une conférence téléphonique mardi dernier 3 mars. Mais aucune mesure commune concrète n'a été annoncée.

La Banque centrale américaine a fortement abaissé ses taux d'intérêt peu après la réunion, au risque de donner l'impression de faire cavalier seul.

"Pour faire face au Covid-19, l'union fait la force", a tweeté le chef d'État français. "Agissons ensemble dès maintenant", a-t-il ajouté alors que son voisin allemand a pris des mesures unilatéralement.

L'Allemagne a annoncé un paquet de mesures, notamment le déblocage d'une enveloppe supplémentaire de 12,8 milliards d'euros sur quatre ans pour des investissements d'infrastructure. Mais c'est une goutte d'eau au regard de l'importance de la première économie d'Europe.

En novembre 2008, au coeur de la crise financière mondiale, les pays du G20 avaient oeuvré en commun et consenti à un effort budgétaire collectif: leurs banques centrales avaient simultanément abaissé fortement leur taux d'intérêt et s'étaient engagées à maintenir ces politiques de relance "tant que cela sera(it) nécessaire".

"Étrange" de ne pas mobiliser le G20

Lundi 9 mars, Jean-Claude Trichet, l'ancien président de la banque Centrale Européenne (BCE), a déploré un manque d'actions coordonnées au niveau du G20.

"Dans les crises de 2007, 2008, 2009, il y avait le G20. On avait mobilisé le G20 parce que c'était un problème mondial et qu'il fallait que tout le monde soit sur le pont", a-t-il rappelé sur la chaîne française BFM business.

L'ancien président de la BCE, Jean-Claude Trichet - ici le 19 juillet 2019 à Paris - trouve "étrange" de ne pas mobiliser le G20.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Je trouve étrange, dans un temps où ce sont les pays émergents d'Asie qui créent le problème, (...) que le G20, qui réunit toutes les économies systémiques du monde, ne soit pas mobilisé", a-t-il ajouté. "Je le prends (...) comme une anomalie dans la situation présente parce que nous avons un problème évidemment mondial".

Aux États-Unis, la Maison Blanche s'apprête, elle aussi, à annoncer des mesures de relance économique. Elle tient une réunion lundi après-midi 9 mars, selon CNBC et le Washington Post.

À défaut d'une coordination à l'échelle mondiale, les dirigeants européens tiendront mardi 10 mars une visioconférence pour coordonner leurs actions, a annoncé lundi le président du Conseil européen, Charles Michel.

L'épidémie de coronavirus a provoqué lundi 9 mars un nouvel effondrement des marchés boursiers de Hong Kong à Londres puis à New York.

La directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, avait prévenu la semaine dernière que la croissance mondiale serait inférieure en 2020 à celle de 2019 à cause de l'impact de l'épidémie, mais qu'il était "difficile de prédire de combien".

Nombre d'économistes redoutent que l'économie mondiale ne tombe en récession en raison des mesures draconiennes pour éviter la propagation du virus telles que celles décidées en Italie.


AFP/VNA/CVN

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