France
L'épidémie ralentit, le gouvernement planche toujours sur le déconfinement

Le gouvernement français planchait toujours mardi 21 avril sur son plan en vue du déconfinement annoncé à partir du 11 mai, avec notamment l'étalement des retours à l'école, alors que le bilan de l'épidémie de coronavirus approche des 21.000 morts.

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Augmentations journalières des morts du COVID-19 en France, des personnes en réanimation, des hospitalisations et des sorties d'hôpital, au 21 avril.
Photo : AFP/VNA/CVN

Les ministres doivent remettre mercredi 22 avril à Matignon une première mouture de leurs plans sectoriels, qui seront intégrés d'ici la fin du mois dans un projet global aux allures de casse-tête pour l'éducation, les transports ou les entreprises, dans un contexte sanitaire toujours des plus incertain. Ainsi, selon des estimations publiées mardi par l'Institut Pasteur, seuls 6% des Français auront été infectés par le coronavirus le 11 mai. C'est selon les spécialistes un niveau très insuffisant pour éviter une deuxième vague épidémique si toutes les mesures étaient intégralement levées après cette date.

Huit semaines de confinement auront alors certes ralenti la circulation de l'épidémie et évité la paralysie du système hospitalier sous l'afflux de malades, mais aussi paradoxalement maintenu à un bas niveau l'immunité globale de la population face au virus, qui doit selon les infectiologies atteindre 70% pour éviter toute poursuite de l'épidémie. Le gouvernement affiche donc une stratégie de tests "massifs" (500.000 par semaine) pour pouvoir isoler les malades à la sortie d'un confinement qui "a permis d'écrêter le pic épidémique", comme l'a répété mardi 21 avril sur France 2 le ministre de la Santé, Olivier Véran.

"À partir du 11 mai nous serons en mesure et en obligation de tester toute personne symptomatique ou personne contact", a-t-il martelé plus tard devant l'Assemblée nationale, résumant cette stratégie par le triptyque : "test, isolement, traitement". En attendant, le bilan de l'épidémie atteint 20.796 morts, dont 531 enregistrés en 24 heures, selon le Directeur général de la santé, Jérôme Salomon.

En première ligne dans la lutte contre l'épidémie, les médecins déplorent deux nouveaux décès, deux généralistes de Seine-Saint-Denis et du Nord. Au total, neuf médecins en activité ont été emportés par le coronavirus en France.

"Debout sur le frein"

Mais malgré ces chiffres terribles, l'épidémie se diffuse désormais plus lentement dans le pays et le nombre de personnes hospitalisées et en réanimation poursuit sa lente décrue.

L'école Anatole-France à Frontignan, près de Montpellier, le 19 avril.
Photo : AFP/VNA/CVN

Ainsi, pour le 13e jour consécutif, le nombre de personnes hospitalisées en réanimation, 5.433, est en baisse : elles sont 250 de moins depuis lundi 20 avril, une diminution plus marquée que les jours précédents. En respectant bien les règles du confinement, "nous sommes tous debout sur le frein et nous pouvons tous influer sur le nombre de patients en réanimation le 11 mai", a insisté le Pr Salomon.

Malgré la perspective du 11 mai, le retour à une vie un tant soit peu normale n'est pas en vue, comme l'illustrent les premières pistes pour la reprise de la vie scolaire. Le ministre de l'éducation Jean-Michel Blanquer a ainsi évoqué mardi un retour étalé sur trois semaines, par niveaux de classe, tout en promettant l'instauration d'un "protocole sanitaire" avant cette rentrée très particulière.

La première semaine concernerait les élèves de grande section de maternelle, de CP et de CM2 ; la deuxième semaine ceux de sixième, troisième, première et terminale ainsi que les ateliers industriels en lycée professionnel, avant une reprise de l'ensemble des élèves la troisième semaine, avec des groupes ne dépassant pas 15 élèves. Côté syndicats enseignants, ces annonces suscitaient encore beaucoup d'inquiétudes. "On a le sentiment qu'on se dépêche de donner des gages pour dire +ça va reprendre+, mais sans avoir pensé le protocole de reprise", a réagi Francette Popineau, secrétaire générale du Snuipp-FSU, premier syndicat du primaire, sur RTL.

Les autorités s'attachent aussi à relancer l'économie du pays, "entièrement à l'arrêt ou presque", comme l'a résumé mardi 21 avril le ministre Bruno Le Maire en présentant au Sénat le nouveau plan de soutien gouvernemental, rehaussé à 110 milliards d'euros. Un plan qui ne suffira peut-être pas, a prévenu son collègue de Bercy Gérald Darmanin, face à une crise qui pourrait dépasser les prévisions actuelles pourtant déjà catastrophiques (effondrement du produit intérieur brut (PIB) de -8% cette année, déficit de 9% du PIB, dette publique de 115%).

Macron en Bretagne

Emmanuel Macron, lui, doit poursuivre cette semaine ses consultations. Il est aussi attendu mercredi après-midi en Bretagne, où il doit visiter une exploitation agricole et un supermarché.

Des employés au travail dans l'usine Toyota d'Onnaing (Nord), le 21 avril.
Photo : AFP/VNA/CVN

La ministre du Travail, Muriel Pénicaud, avait appelé lundi 20 avril les chefs d'entreprise à reprendre leur activité s'ils le pouvaient. C'est le cas dans la seule usine française du constructeur japonais Toyota, près de Valenciennes dans le Nord, qui a redémarré mais avec une production drastiquement réduite. Dans cette perspective de reprise, les masques, et leur pénurie, restent un sujet de crispation majeur.

M. Véran a réaffirmé mardi 21 avril la volonté du gouvernement de pouvoir prochainement "commencer à équiper les malades, les personnes fragiles, les personnes vulnérables" en masques chirurgicaux "au fur et à mesure" que la pénurie toujours vive se résorbera. Pour le reste de la population le ministre a réitéré les affirmations sur la montée en puissance de la production de "masques grand public" filtrants.

Selon le gouvernement, ils seront produits en France à un rythme de 17 millions d'exemplaires par semaine d'ici le 11 mai et deviendront probablement obligatoires dans les transports publics. Le gouvernement a par ailleurs accepté mardi que les futurs débats prévus à l'Assemblée nationale sur le déconfinement, notamment le traçage des données mobiles dans la lutte contre le coronavirus, soient suivis de votes des députés.

Enfin, quid des vacances d'été ? "Des indications seront probablement données d'ici le début du mois de juin", a assuré Jean-François Delfraissy, le président du Conseil scientifique, sur Europe 1. Mais "ce ne seront pas des grandes vacances comme d'habitude".


AFP/VNA/CVN

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