L’éolien dans l’air du temps

Pas moins de 17 sociétés et organisations françaises participent à l’exposition Green Biz 2013, inaugurée le 19 septembre à Hanoi. Une réelle opportunité de partager des expériences et voir quels sont les projets de coopération entre les sociétés françaises et vietnamiennes dans le domaine de l’environnement.

Les représentants de l'Eurocham, de Valorem et de Franco-Pacific dans leur stand lors de l’exposition Green Biz 2013, tenue les 19 et 20 septembre à Hanoi.

Ces 20 dernières années, la France accorde un grand soutien - à la fois sur le plan technique et financier - aux projets de l’environnement au Vietnam. L’exposition Green Biz 2013 réunit les grands noms français dans les secteurs de la biotechnologie, des énergies renouvelables, de la qualité de l’air, des moyens de transports propres. La présence de Valorem, Alstom, APB Environnement, Aria Technologies… traduit la volonté de la France de soutenir le Vietnam pour un développement durable.

Pierre Girard, directeur général de la société Valorem.

Dans le cadre de cette exposition, Pierre Girard, directeur général de la société Valorem, a accordé une interview au Courrier du Vietnam.

1. Pourriez-vous nous présenter la société Valorem ?
Valorem est une entreprise française qui aura 20 ans d’existence l’année prochaine. Nous sommes spécialisés dans les énergies renouvelables et puis particulièrement dans l’éolien et le photovoltaïque. Nous sommes aujourd’hui un groupe de 140 personnes et nous travaillons sur la totalité des métiers de l’énergie renouvelable, c’est-à-dire que nous savons développer des projets, construire des projets, les exploiter et les maintenir.
2. Parlez-nous de vos activités et les raisons de votre venue au Vietnam ? En France, nous avons développé et construit 1.200 MW de projets, dont 600 sont aujourd’hui en exploitation. Et sur ces 600 MW, 100 nous appartiennent. Nous sommes présents sur toute la chaine de valeur d’un projet d’énergie renouvelable. Nous travaillons pour notre propre compte, mais également pour le compte d’entreprises extérieures. Nous avons notamment fait des projets pour EDF, pour Eon et RWE - qui sont deux grosses entreprises d’électricité européennes allemandes - et également pour Iberdrola qui est un groupe espagnol. Depuis 2007, nous avons décidé de faire des projets en dehors de France et nous sommes présents aujourd’hui en Roumanie et en Ukraine, où nous avons plusieurs projets en cours de développement. Nous sommes également présents en Afrique du Nord - au Maroc et en Tunisie - où nous avons une filiale au Maroc qui travaille également pour le Sénégal, la Gambie et la Mauritanie. Nous avons aussi une filiale dans les Caraïbes et nous travaillons sur la Guadeloupe, sur Haïti, et bientôt sur la République dominicaine. En ce qui concerne le Vietnam, nous avons décidé de venir dans cette partie du monde en partenariat avec une entreprise déjà implantée au Vietnam qui s’appelle Franco Pacific. Nous souhaitons nous positionner sur le marché de la construction et de l’exploitation de fermes éolienne, puisque le gouvernement vietnamien a décidé de lancer un vaste plan d’équipement en éolien dans tout le pays.

3. Pourriez-vous nous parler, concrètement, de votre coopération avec la société Franco Pacific ?

Franco Pacific est spécialisée, entre autres, dans l’installation de  sous-stations électriques, c’est-à-dire de postes de livraison d’électricité sur la moyenne et la haute tension. À chaque fois que l’on construit un parc éolien, il faut créer des stations de ce genre. C’est pour cela que nous avons fait cette alliance Franco Pacific. Nous, nous avons la connaissance de la construction d’un parc éolien, eux ont la connaissance du raccordement d’un tel parc au réseau vietnamien. De l’union de ces deux compétences va sortir la possibilité de répondre aux appels d’offre que lanceront les différents promoteurs de l’éolien vietnamien.

Au Vietnam, il y a un fort potentiel pour le développement de l’éolien.
Photo : VNA/CVN

4. Qu’en est-il du potentiel du marché vietnamien. Est-il mature ?Je pense qu’au Vietnam, il y a un fort potentiel pour le développement de l’éolien. Est-ce qu’il est mature ? Il est en tout cas en train de mûrir. J’ai rencontré personnellement, lors d’une précédente mission au mois de mai dernier au Vietnam avec nos amis de Franco Pacific, de nombreux développeurs et investisseurs éoliens du Vietnam. Malheureusement, le blocage aujourd’hui se situe au niveau du tarif auquel est rachetée l’électricité produite par les fermes éoliennes, car le tarif mis en place par le gouvernement n’est pas suffisamment élevé pour permettre une rentabilité économique et financière aux projets qui vont être construits. Il est donc important que le gouvernement en prenne conscience et qu’il relève un peu le tarif de rachat du KWh, sinon, le marché ne pourra pas se développer.
5. Pensez-vous que le Vietnam soit en mesure d’atteindre ses objectifs ambitieux dans le domaine de l’énergie verte ?
Je pense que le Vietnam peut tout à fait atteindre ses objectifs qu’il s’est fixé car il y a le potentiel suffisant en termes de vent et de superficie disponible pour installer le nombre de parcs éolien nécessaires à l’atteinte de ces derniers. Mais, comme je l’ai déjà dit, le problème se situe aujourd’hui à un niveau économique. Il faut absolument que le tarif soit rehaussé pour que les projets puissent être financés par les banques. S’il n’y a pas de rentabilité économique sur un projet, aucune banque ne prêtera l’argent et rien ne pourra se construire.

Propos recueilli par Vân Anh/CVN 

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