COVID-19
L'effet des fêtes et du variant du virus scrutés en France

Quels effets ont eu les fêtes de fin d'année sur la circulation du COVID-19 ? A quel point le variant britannique, plus contagieux, a pris racine en France ? Une semaine cruciale, marquée aussi par l'arrivée d'un deuxième vaccin, s'ouvre dans la lutte contre l'épidémie.

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Graphique montrant l'évolution des hospitalisations et des réanimations en France, au 10 janvier
Photo : AFP/VNA/CVN

Après avoir repoussé la réouverture des bars, restaurants, lieux culturels et avancé dimanche le couvre-feu à 18h00 pour huit nouveaux départements, soit 23 au total (ils seront 25 mardi), l'exécutif voit encore se profiler des choix difficiles. Un conseil de défense sanitaire est prévu mercredi 13 janvier, à la veille d'une nouvelle conférence de presse gouvernementale jeudi 14 janvier.

"À ce stade, il n'y a pas de reconfinement prévu mais évidemment nous suivons la situation avec beaucoup d'attention (…) et évidemment on continuera à prendre les mesures nécessaires, notamment dans certaines villes", a expliqué le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, sur Europe 1. Le gouvernement se prépare à "toutes les hypothèses" mais veut "éviter jusqu'au bout un confinement des écoles", a confié l'un des participants à une réunion lundi du comité de liaison parlementaire, où le Premier ministre Jean Castex a fait le point avec les chefs de groupes à l'Assemblée et au Sénat. Selon deux sources proches de l'exécutif, une nouvelle extension des territoires soumis au couvre-feu à 18h fait partie des hypothèses sur la table, mais "rien n'est acté à ce stade".

"Taille de l'ennemi"

Alors que la circulation du virus est repartie à la hausse en décembre, les fêtes de fin d'année font craindre un rebond plus net en janvier. Santé publique France a comptabilisé 96.743 cas positifs la semaine du 28 décembre, "en nette augmentation", et 28.830 personnes testées le 4 janvier, jour de la rentrée, se sont avérées positives, au plus haut depuis la mi-novembre, selon les données de la plateforme Geodes.

Dans les hôpitaux, la charge reste élevée, avec 24.812 malades atteints du COVID hospitalisés lundi 11 janvier, dont 2.666 en réanimation, un niveau qui n'a pas sensiblement baissé depuis près d'un mois. La semaine dernière, le nombre de décès quotidiens a oscillé entre 150 et 380, portant le bilan total à 67.750 morts depuis le début de l'épidémie. Autre inquiétude : à quel point le variant "VOC 202012/01", qui a provoqué une flambée épidémique au Royaume-Uni, s'est-il installé en France ?

Carte montrant les pays ayant déjà enregistré un cas du nouveau variant du coronavirus détecté au Royaume Uni.
Photo : AFP/VNA/CVN

Pour essayer d'y répondre, et face à l'apparition de premiers clusters potentiels, une enquête nationale a été lancée, sous l'égide de Santé publique France, pour faire une "première cartographie" de ce variant, en analysant tous les tests positifs de jeudi et vendredi derniers.

"En milieu de semaine on saura quelle est la taille de l'ennemi et là il faudra prendre les mesures appropriées", a expliqué sur RMC/BFM-TV, l'épidémiologiste Arnaud Fontanet, membre du Conseil scientifique, qui guide les choix du gouvernement. Il a évoqué une "menace très sérieuse" et a invité à "se poser la question de la fermeture des frontières" avec certains pays comme le Royaume-Uni.

"Il est à craindre que l'aggravation de l'actuelle vague impose mi-janvier un nouveau confinement, du fait, de nouveau, des graves pressions sur le système de santé", ont estimé dans une tribune au Monde plusieurs médecins, dont l'infectiologue Gilles Pialoux et l'association PandemIA. "Le confinement strict et précoce est la meilleure arme contre la propagation virale, même s’il est de plus en plus mal vécu par la population", ajoutent-ils.

"Lever les verrous"

Mais "seule la vaccination nous permettra d'éviter de perdre des vies que nous pourrions épargner", a insisté lundi 11 janvier la Société française de gériatrie et gérontologie, en appelant à "lever les verrous opérationnels à la vaccination". De son côté, France Assos Santé, qui représente les associations d'usagers, a demandé au gouvernement "de permettre rapidement aux pharmaciens et aux infirmier(e)s de vacciner largement".

Image du variant britannique du nouveau coronavirus, qui cause la maladie du COVID-19, sur un écran à l'IHU à Marseille, le 11 janvier.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Jusqu'à maintenant, tout a été fait pour nous écarter (...) il est temps d'ouvrir la vaccination aux infirmiers et aux pharmaciens sans supervision des médecins", a protesté Gilles Bonnefond, le président du syndicat de pharmaciens Uspo. Après de vives critiques sur la lenteur du démarrage de la campagne, plus de 138.000 personnes en France ont été vaccinées au 11 janvier, parmi les résidents des Ehpad et les professionnels de santé, a indiqué le ministre de la Santé lundi soir 11 janvier.

Au million de doses déjà reçues du vaccin Pfizer/BioNtech, plus de 50.000 doses du vaccin Moderna, qui vient d'être autorisé en Europe, devaient en outre être livrées lundi pour être acheminées dans le Grand Est, en Auvergne-Rhône-Alpes et en Paca afin d'être utilisées dans la semaine, a annoncé le ministère. La campagne vaccinale devrait s'accélérer cette semaine et la suivante dans les maisons de retraite (Ehpad), où sont concernées environ 1 million de personnes âgées et de soignants à risque.

Le gouvernement, qui compte avoir reçu 2,6 millions de doses d'ici la fin du mois, a changé de stratégie et ouvert la vaccination à tous les professionnels de santé de plus de 50 ans ou fragiles, ainsi qu'aux plus de 75 ans ne résidant pas en Ehpad à partir du 18 janvier.


AFP/VNA/CVN

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