France
L’éco-responsabilité au cœur des brocantes et foires d’antiquités

À l’ère de l’éco-responsabilité et de la nécessité de donner plusieurs vies à nos objets, les brocantes ont la cote, comme en atteste la longévité de la Foire de Chatou, l’une des places fortes des antiquités en France, qui a fêté sa 100e édition.

>>Brocante annuelle au Parc Wolvendael

Édition 2013 de la Foire de Chatou.
Photo : AFP/VNA/CVN

Babioles, bibelots et objets d’art de 1 à... 100.000 euros ! Cette foire organisée deux fois par an a réuni jusqu’au 22 mars dans les Yvelines quelque 700 brocanteurs et antiquaires professionnels.

Échappant aux restrictions mises en place face au coronavirus, elle devait attirer au total quelque 35.000 visiteurs, ce qui en fait l’un des rendez-vous professionnels phares en France (après Saint-Ouen et L’Isle-sur-la-Sorgue), très loin toutefois des braderies de Lille ou de Rennes réservées à des brocanteurs amateurs et au tout-venant de la "chine".

Descendante de la foire aux "salaisons" et à la brocante sur le parvis de Notre-Dame de Paris, au Moyen-Âge, passée ensuite par les quartiers de la Concorde et de Bastille, cette institution a quitté Paris en 1970 pour l’île des Impressionnistes, à Chatou. Aux premiers beaux jours, elle donne le coup d’envoi des quelque 50.000 brocantes organisées en France, de mars à décembre.

Concurrence d’Internet

Cet engouement apparaît aussi dans le succès de l’émission quotidienne de France 2, “Affaire Conclue” (1,5 million de téléspectateurs en moyenne). Après expertise à l’antenne, les objets sont aussitôt mis aux enchères.

Selon le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc), l’engouement renouvelé pour les brocantes s’appuie sur une tendance en faveur des produits d’occasion, qui passe aussi désormais par Internet, devenu le grand concurrent des vide-greniers.

Chaque année, 50.000 brocantes sont organisées en France, de mars à décembre.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Depuis 2008, on observe une conjonction entre la crise économique et internet qui renforce l’offre. Les objets d’occasion intéressent aussi une population sensible à l’environnement", décrit Pascale Hébel, directrice du pôle consommation du Crédoc.

"Les brocantes et Internet représentent le nouveau levier à la mode pour le recyclage et les nouvelles vies des objets", ajoute-t-elle, observant une nostalgie accrue pour les produits anciens.

Même le simple troc a progressé en 2019, selon le Crédoc.

Antiquaires, des premiers recycleurs

"Environ 58% des Français ont acheté un produit d’occasion. Un Français sur deux en a vendu un. Pour 76% d’entre eux, au-delà de l’économie, acheter d’occasion, c’est faire un geste pour l’environnement en donnant une deuxième vie à un objet. Les moins de 40 ans et les diplômés sont plus sensibles à l’achat d’occasion", selon des données d’octobre 2019 de l’Observatoire Société et Consommation (Obsoco).

Pour Me Patricia Casini-Vitalis, l’un des commissaires-priseurs de l’émission "Affaire Conclue", aujourd’hui "on achète des choses plus solides, de meilleure qualité". “Peu importe la valeur, on jette moins. On récupère, on recycle...", dit-elle.

M6 l’a bien compris avec une nouvelle émission consacrée à la réparation d’objets, "L’Atelier".

Pour Jean Nowicki, président du Syndicat du commerce de l’antiquité, "les antiquaires et brocanteurs sont depuis toujours les premiers recycleurs".

"Nous sommes les premiers conservateurs du patrimoine mobilier, tout en transmettant traditions et savoir-faire. Notre profession devrait être subventionnée !, lance le président de la Foire de Chatou.


AFP/VNA/CVN

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