Le Zimbabwe plus que jamais au fond du trou

Dans un supermarché de Harare, un client prend une miche de pain, vérifie le prix et la repose immédiatement sur l'étal en levant les yeux au ciel. Le prix s'est encore envolé. Scène ordinaire au Zimbabwe.

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Un manifestant brandit une bouteille d'huile lors d'une manifestation de protestation interdite contre la hausse des prix au Zimbabwe, le 16 août 2019 à Harare.

À l'extérieur, devant la station essence, une file de voitures s'étire sur plus d'un kilomètre, sans aucune assurance de pouvoir faire le plein. Là encore, le quotidien des habitants de la capitale.

Le pays est englué depuis le début des années 2000 dans une profonde crise économique.

Après un relatif répit il y a une décennie, la situation a de nouveau empiré depuis deux ans, avec le retour des pénuries de denrées de base comme le sucre et la semoule de maïs, et une inflation galopante sur fond de dépréciation monétaire.

Le prix d'une miche de pain a quasiment doublé en quelques semaines, passant de 38 dollars zimbabwéens en mai à 61 (de 0,7 à 1,1 USD) aujourd'hui.

La semoule de maïs se vend désormais 320 dollars zimbabwéens pour dix kilos, contre 250 en mai. Mercredi 24 juin, c'est le prix des carburants à la pompe qui s'est lui encore envolé de près de 150%.

L'inflation annuelle atteint des sommets : 785,6% selon les chiffres officiels.

Pour tenter de stabiliser la monnaie, le gouvernement a annoncé vendredi 26 juin la suspension des transactions monétaires via les téléphones portables, le moyen de paiement le plus utilisé faute de liquidités suffisantes. Une mesure qui va encore grandement compliquer le quotidien des Zimbabwéens.

Sur la crise économique se greffent la sécheresse, récurrente depuis plusieurs saisons, et maintenant la pandémie de coronavirus, qui reste pour l'instant contenue avec moins de 1.000 cas mais aggrave l'insécurité alimentaire.

La moitié de la population, soit 7,7 millions de personnes, a besoin d'aide alimentaire, selon l'ONU.


AFP/VNA/CVN

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