Le volcan de Bali crache ses cendres, l'aéroport reste fermé

L'aéroport international de Bali, haut lieu du tourisme en Indonésie, était fermé mardi 28 novembre pour le deuxième jour consécutif en raison du risque d'éruption d'un volcan qui crache d'immenses panaches de cendres, bloque des milliers de visiteurs et provoque des évacuations massives.

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Le volcan Agung, sur l'île indonésienne de Bali, crache des cendres, le 28 novembre.

Des dizaines de milliers d'habitants effrayés ont fui leur maison aux alentours du mont Agung, où les autorités ont décrété le niveau d'alerte maximum et prévenu qu'il pourrait connaître une éruption majeure à tout moment.

Le volcan émet de spectaculaires colonnes d'épaisse fumée grise depuis plusieurs jours et les avions resteront cloués au sol jusqu'à au moins mercredi matin 28 novembre.

Le Centre d'avis en cendres volcaniques de Darwin (Australie), membre d'un réseau mondial de spécialistes fournissant des informations sur les volcans, "montre que les couloirs aériens sont pleins de cendres volcaniques, c'est dangereux pour les avions", selon Wisnu Darjono, de l'agence de contrôle aérien AirNav.

Si 40.000 personnes ont déjà quitté la zone de danger établie autour du mont Agung, les autorités estiment qu'un total de 100.000 habitants pourraient devoir s'éloigner.

"Le volcan projette toujours des cendres volcaniques. Elles sont épaisses et s'élèvent très haut dans les airs, jusqu'à trois ou quatre kilomètres au-dessus du cratère", a déclaré I Gede Suantika, membre de l'agence de volcanologie indonésienne. "L'activité au mont Agung reste très intense. Nous sommes toujours au niveau d'alerte le plus élevé".

La zone d'exclusion autour du volcan, situé à 75 kilomètres de la station balnéaire touristique de Kuta, a été élargie à 10 kilomètres.

120.000 passagers touchés

Mardi 28 novembre, 443 vols avaient été annulés à l'aéroport international de Denpasar, capitale de Bali, destination touristique mondiale avec des millions de visiteurs chaque année. Plus de 120.000 voyageurs sont touchés.

Un véhicule passe devant le volcan Agung, sur l'île indonésienne de Bali, le 27 septembre.

L'aéroport de l'île de Lombok, autre destination touristique très prisée à l'est de Bali, a fermé à plusieurs reprises ces derniers jours. Il était ouvert mardi 28 novembre mais ce pourrait n'être que temporaire, selon les autorités.

La dernière éruption du mont Agung, en 1963, avait fait 1.600 morts, l'une des plus meurtrières dans un pays qui compte près de 130 volcans actifs.

Les habitants se souviennent de la catastrophe, un traumatisme qui les a précipités dans des centres d'urgence et camps de fortune, abandonnant derrière eux leur précieux bétail.

Dewa Gede Subagia, âgé aujourd'hui de 67 ans, était déjà là en 1963.

"Je suis très inquiet car j'ai déjà vécu ça", dit-il dans le centre où il s'est réfugié dans le village de Rendang. "J'espère que cette fois-ci, ça ne durera pas trop longtemps. En 1963, j'étais parti quatre mois".

Mais les spécialistes estiment que l'activité au mont Agung est comparable à ce qui s'était produit voici un demi-siècle, lorsque le volcan avait envoyé dans l'atmosphère suffisamment de débris - environ un milliard de tonnes - pour rafraîchir la température mondiale de 0,2 à 0,3 degrés Celsius pendant un an environ.

Incertitude

"Ce que nous observons en ce moment, ce sont de petites explosions, qui rejettent des gaz chauds et des fragments de roche fondue ou des cendres", explique David Pyle, professeur des sciences de la Terre à l'Université d'Oxford.

Le volcan Agung, sur l'île indonésienne de Bali, en éruption, le 28 novembre
Photo : AFP/VNA/CVN

"La probabilité d'une grande éruption est élevée mais cela pourrait prendre des jours ou des semaines avant que cela ne se produise", a-t-il cependant ajouté.

Le mont Agung est craint car il s'agit d'un volcan de type "explosif". Riches en eau, ces volcans sont susceptibles de générer des explosions importantes avec projection d'énormes quantités de débris et de cendres brûlants, très haut dans l'atmosphère.

Le volcan a donné les premiers signes de réveil en septembre, nécessitant l'évacuation de 144.000 habitants.

L'activité avait semblé se calmer fin octobre, et l'alerte avait été rabaissée, ce qui avait convaincu des milliers de personnes de rentrer.

Jusqu'à ce qu'il se remette à gronder voici quelques jours, libérant samedi un important panache de fumée.

L'Indonésie, un archipel d'Asie du Sud-Est qui compte plus de 17.000 îles et îlots, est situé sur la "ceinture de feu" du Pacifique, où la collision de plaques tectoniques provoque de fréquents séismes et une importante activité volcanique.

L'année dernière, sept personnes avaient été tuées dans l'éruption du mont Sinabung, sur l'île occidentale de Sumatra. Seize personnes avaient péri en 2014 lors d'une précédente éruption de ce même volcan.

AFP/VNA/CVN

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