Le Vietnam regorge de fruits inconnus en Occident

Le terme "fruits exotiques" évoque les mangues, les bananes ou les noix de coco. Mais connaissez-vous le jamalac, le mangoustan ou le durian ?

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Un étal de fruits au marché.

Lorsque je suis arrivée au Vietnam, je ne pensais pas goûter autant de fruits inconnus en France. Étant donné que j’ai bientôt fini mon séjour, je pense qu’il est temps de faire un point sur mes découvertes gustatives.

Mes favoris

Lors de ma première sortie en supermarché, j’avais envie de fruits. Hélas, je ne connaissais pas ceux en rayon. J’ai donc envoyé une photo de ce qui me paraissait appétissant à un ami vietnamien en lui demandant à chaque fois: "Qu’est-ce que c’est ? C’est bon ?". Grâce à ses conseils avisés, j’ai finalement acheté des fruits de la passion. Le soir même, après en avoir mangé quatre ou cinq, j’ai décidé que c’était devenu mon fruit favori. Leur chair jaune parfumée, contenant de petites graines noires, est à la fois acidulée, rafraichissante et sucrée. Le goût assez prononcé m’a beaucoup plus.

Moins connu en Europe, le jamalac, aussi appelé pomme de java ou pomme d’eau, est très apprécié des enfants. On comprend vite pourquoi ! La saveur est sucrée et assez subtile. Sa chair est gorgée d’eau, ce qui en fait un met rafraichissant, parfait pour le soleil tropical. Les pommes java sont en forme de petites poires roses appétissantes, souvent vendues par des marchandes ambulantes dans le vieux quartier de Hanoï. On peut également en trouver en supermarché.

Le mangoustan se trouve dans n’importe quel marché de fruits. À l’instar des fruits de la passion (petites baies sombres à la peau rigide et fripée), le fruit, protégé par une coque noire épaisse, ne donne pas très envie au premier abord. J’ai décidé de dépasser mes aprioris. La découpe m’a rendue perplexe, car la pean noire épaisse est très dure et nécessite d’utiliser un couteau. Je conseille donc de regarder une vidéo Youtube pour bien découper le fruit, ou mieux, d’avoir un ami vietnamien capable de vous expliquer, car la chair nacrée délicate pourrait être écrasée durant l’opération. C’est un fruit fondant, à la saveur sucrée subtile et raffinée. Une belle découverte.

Saveurs moins plaisantes

Des mangoustans au premier plan.

Qu’on l’appelle pitaya ou fruit du dragon, je trouve que dans les deux cas ce fruit aux couleurs somptueuses a hérité d’un nom très prometteur. Hélas, pour moi, le goût de sa chair blanche aux graines noires est assez décevant. Un de mes ami me l’a décrit comme ayant, je cite, "la texture du kiwi sans le goût". Je l’avais repris avec humour en disant: "Pour moi, c’est la texture du kiwi sans aucun goût". Fruit aqueux, il est vrai que la saveur est discrète. Je conseille donc de ne pas le manger seul. Cependant, très photogénique, il trouvera très bien sa place dans une salade de fruit.

La première fois que j’ai goûté de la goyave verte, je n’ai pas aimé. C’est un fruit vert de taille moyenne à la chair blanchâtre, granuleuse et farineuse. La saveur est assez douce, mais je n’ai pas du tout apprécié la texture. Mais pour le coup, j’ai vite changé d’avis en goûtant du jus de goyave, absolument délicieux.

Ce que les vietnamiens appellent củ đậu est inconnu en France. La plante s’appelle Pachyrhizus erosus, ou pois patate. On m’en a servi après une séance de massage, avec de la pastèque et des bananes. C’est un tubercule, qui ressemble un peu à un navet au niveau de la forme. La chair est croquante, rafraichissante, légèrement sucrée et avec une saveur discrète de châtaigne. J’ai bien aimé, c’est assez étonnant de manger un tubercule comme collation sucrée, mais je pense que gustativement parlant ce n’est pas exceptionnel.

Ce que je n’ai vraiment pas apprécié

Un Européen non averti peut confondre le durian et le fruit du jacquier. Les deux sont de très gros fruits avec une carapace épaisse jaunâtre garnie d’épines, pouvant peser plusieurs kilos (jusqu’à 5 pour le durian, et 35 pour le second). La ressemblance s’arrête là, et on les distingue facilement à l’odeur. Le durian sent très fort un mélange de camembert et de fruits en décomposition. La saveur n’a rien à voir, elle est douce et crémeuse. Mais personnellement l’odeur me révulse. Le fruit du jacquier a une chair jaune sucrée d’une saveur très forte. La pulpe est fibreuse. Après en avoir beaucoup mangé, je trouve le goût écœurant.

La plupart des Vietnamiens aiment consommer leurs fruits avec un mélange de sel et d’épices, ce qui se marie très bien avec la prune de cythère. Ce petit fruit croquant est très acide, malheureusement beaucoup trop à mon goût.

Il est évident qu’on ne peut tout aimer. Ce ne sont que des appréciations très personnelles. Certains de mes amis français raffolent du fruit du jacquier par exemple. Pour conclure, malgré quelques expériences peu concluantes, je pense que l’impressionnante variété de fruits me manquera en France, et je vous conseille de toujours tester de nouvelles saveurs. Vous tomberez sûrement sur des fruits injustement méconnus et délicieux.

Texte et photos: Juliette Daire/CVN

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