Le vélo en hiver, un moyen de transport téméraire mais populaire au Québec

De plus en plus de cyclistes québécois refusent de ranger leurs bicyclettes durant l'hiver et persistent à pédaler sous la neige, un exercice parfois périlleux, mais qui peut être facilité par un équipement adapté. "C'est un peu dangereux, mais ce n'est pas si compliqué", souffle Valérie Lemieux, installée sur son vélo de route le long d'une piste cyclable dans le centre de Montréal.

"Je m'organise avant de partir. Il faut des bonnes mitaines, un casque, des bonnes bottes. Et puis plusieurs couches de vêtements", ajoute l'étudiante, dont on distingue à peine le visage entre une épaisse écharpe et un cache-oreilles.

Comme elle, près de 200.000 Québécois enfourchent leurs vélos pendant les longs mois d'hiver, dont 50.000 à Montréal, selon un sondage effectué en 2005 par l'association Vélo Québec.

Face à la popularité de ce mode de déplacement, les autorités montréalaises ont prévu dans leur dernier plan de transport d'étendre à 70 km le réseau de pistes cyclables déneigées d'ici 2014. Déjà 30 km de ce "réseau blanc" (son nom officiel) sont en service cette année.

Que ce soit pour faire de l'exercice, par souci de l'environnement ou par soif d'adrénaline, les motivations des "snowbikers" sont diverses.

"Tu as plus le contrôle de quand tu pars, quand tu arrives. Ça te tient en forme et puis, c'est bon pour l'environnement...", dit Valérie Lemieux.

"C'est le côté extrême que j'aime bien", explique Isabelle Pénélope, qui se sert de sa bicyclette aussi bien pour amener sa petite fille à l'école que pour dévaler les sentiers sinueux et glacés du Mont-Royal, la montagne boisée du centre de la métropole québécoise. "Je suis déjà tombée dans un parc avec ma fille sur le siège arrière. On a glissé et j'ai eu très mal. Mais on est reparties", rigole-t-elle.

Quant à Mathieu Bomblet, un Belge originaire de Liège, il se déplace en VTT car farouchement opposé aux transports en commun, trop lents et trop chers selon lui.

"Ça réveille bien le matin! Sur la route, ça va, mais sur les trottoirs, c'est plus glissant", dit-il, agrippant d'une main ses patins et sa crosse de hockey, de l'autre le guidon d'un VTT aux freins complètement hors d'usage. "Je n'ai plus que les pieds pour freiner, c'est un peu casse-figure, mais c'est ça qui est bien", ajoute le jeune homme.

Tous les cyclistes hivernaux ne sont pas aussi téméraires et la plupart s'équipent spécifiquement pour le climat.

Certains constructeurs, tels le canadien Louis Garneau ou l'américain Surly, proposent des modèles modifiés spécialement pour l'hiver.

Ces petites reines possèdent des dérailleurs intégrés dans les moyeux afin de prévenir la rouille, des pneus cloutés pour éviter les dérapages ou carrément des pneus larges de 9,4 cm pour "flotter" sur la neige.

"Il y a eu beaucoup de glace au début de l'hiver, tout le monde tombait. Les gens ont dévalisé nos stocks de pneus à clous, même notre fournisseur n'en a plus", raconte Christian Bisnaire, vendeur dans un magasin de sport.

Patrick Howe, porte-parole de l'association Vélo Québec, félicite les autorités d'avoir pris conscience de l'engouement des Québécois pour le vélo d'hiver, mais regrette que Montréal demeure sous "la dictature des déneigeurs". "L'automne venu, la ville nettoie ou retire à peu près tout le mobilier urbain. On n'a plus de banc ni de stationnement pour attacher nos vélos!", regrette-t-il.

AFP/VNA/CVN

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